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Législatives anticipées : accord de principe des partis de gauche pour un «Front populaire» et des «candidatures uniques»

Elections européennes 2024 dossier
Au lendemain du score historique du RN aux élections européennes et à l’annonce surprise d’Emmanuel Macron, les alliances se cherchent et se trouvent pour certains.
Olivier Faure prend la parole pour annoncer un accord de principe à gauche pour des candidatures uniques pour les prochaines élections législatives, à Paris, le 10 juin 2024. (Denis Allard /Libération)
publié le 10 juin 2024 à 6h59
(mis à jour le 10 juin 2024 à 23h09)

En résumé :

il y a 334 jours
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Accord de principe pour une union des gauches. Fumée blanche. Le Parti socialiste, le Parti communiste, les Ecologistes et La France insoumise indiquent vouloir «soutenir des candidatures uniques dès le premier tour» des élections législatives, dans un communiqué également signé par Place publique, ou Générations. «Nous appelons à la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes» afin de «construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite», écrivent les partis signataires. Ces partis de gauche, qui comprennent aussi Place publique et Génération.s, à «rejoindre les cortèges» prévus ce week-end à l’appel de l’intersyndicale et à «manifester largement» avant les législatives anticipées. Ils expliquent vouloir «porter un programme de rupture» à travers un «nouveau front populaire».

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Manon Aubry à «Libé» : «Nous sommes obligés de nous rassembler.» Elle sillonne la place de la République, toujours traquée par des caméras. Manon Aubry, la candidate LFI aux européennes, dans une charmante veste en jean pêche, salue les habitants de Stains devant un smartphone brandi («Quand je vois vos résultats, si Stains était la France, nous n’aurions pas de fachos !»), ou commente pour «Quotidien» les discussions qui se déroulent au moment même à l’autre bout de Paris entre les ténors de gauche et les écologistes pour préparer l’union («On a une super équipe, que des numéros 10, on a des problèmes de riches, on va y arriver, on va gagner»). A Libération, qui la cueille alors qu’elle cherche un Vélib («J’apprends qu’on m’a volé mon vélo !»), elle dit ceci : «Oui, on va y arriver. De toute façon nous n’avons pas d’alternative. Personne ne pourra y aller seul, nous sommes obligés de nous rassembler.» Sur les propositions de Glucksmann, elle tempère la possibilité d’un Laurent Berger Premier ministre («Il y a plus rassembleur à gauche») tout en saluant le communiqué et les propositions du PS : «Mis à part quelques points [le soutien aux progrès de la construction européenne et à l’Europe de la défense, ainsi que le rejet de la brutalisation du débat public et de la violence physique ou verbale, ndlr], il y a une base de travail. On va y arriver.» Alors qu’elle quitte la place, le cortège se met en mouvement et emprunte le boulevard Magenta.

il y a 334 jours

La CFDT, la CGT, l’UNSA, la FSU et Solidaires appellent à «manifester le plus largement possible» ce week-end. Et ce «pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail» avant les élections législatives anticipées, selon un communiqué intersyndical publié lundi. «Notre République et notre démocratie sont en danger», alertent ces syndicats face au risque d’une victoire de l’extrême droite lors du scrutin.

il y a 334 jours

Cinq syndicats listent leurs exigences aux forces de gauche. Un communiqué signé par cinq syndicats sur huit pour affirmer qu’«après le choc des européennes les exigences sociales doivent être entendues» : ainsi se conclut l’intersyndicale qui s’est réunie ce lundi soir au siège de la CGT, à Montreuil. La CFDT, la CGT, l’Unsa, la FSU et Solidaires paraphent ce texte qui ne s’aventure à aucun commentaire sur la stratégie que devrait adopter la gauche pour les élections législatives à venir (pas de mention du «Front populaire»), mais liste les exigences des organisations de salariés. Parmi elles, une annulation des dernières réformes des retraites et de l’assurance chômage, y compris celle actuellement dans les tuyaux, la restauration de la démocratie sociale «à tous les niveaux», la régularisation de «tous les travailleurs étrangers sur la base d’un certificat de travail»... Bref, des mesures qui devraient inspirer la gauche si elle en a besoin.

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Fake news sur de prétendus «candidats uniques à gauche». Un communiqué indiquant que «les quatre grandes organisations politiques de gauche présenteront des candidats uniques aux législatives» circule sur les réseaux. Il s’agit d’un «faux» dément sur X l’ex-secrétaire national des Ecolos David Cormand. «Les quatre partis de la feu-Nupes discutent. Mais toujours pas de communication d’une potentielle avancée», confirme notre journaliste sur place.

il y a 334 jours

A Paris, un homme en «urgence relative» après avoir chuté de la statue, place de la République. Sur la place de la République, une victime est à déplorer. Plusieurs manifestants grimpent sur la statue de Marianne en s’aidant, côté rue du Temple, des têtes de lion qui descendent jusqu’au sol. Ils atteignent une première plateforme avant de continuer sur leur lancée. C’est de cette plateforme, à environ 3,5m du sol, qu’un jeune homme est tombé, tête la première, sur la pierre. «J’ai entendu un énorme boum, c’était affreux, affreux», explique Geneviève, la cinquantaine, assise près de la statue avec sa fille. «On ne sait pas s’il a été bousculé ou s’il a glissé. C’est un jeune gars, environ 18 ans, on lui a tenu la main, on sentait son pouls. Il a fini par ouvrir les yeux, faire des mouvements de tête mais il ne parlait pas.» Les deux femmes appellent alors les pompiers, mais aussi les CRS, «parce qu’ils ont de bons médecins. Ce sont eux qui sont arrivés en premier», explique-t-elle. Le jeune homme, en «urgence relative» selon une source policière, a été ensuite exfiltré de la place en ambulance. «C’est la première victime collatérale, conclut Geneviève. S’il n’y avait pas eu le résultat d’hier, il ne serait pas tombé aujourd’hui.»

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Des évêques des Hauts-de-France appellent à une «sagesse politique». Les évêques de Lille, Arras et Cambrai appellent ce lundi à une «sagesse politique» et une «solidarité universelle» au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Les résultats des élections et la dissolution «sont un symptôme des profonds malaises ressentis face aux crises et aux bouleversements», ont estimé Laurent Le Boulc’h, archevêque de Lille, Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai et Olivier Leborgne, évêque d’Arras.

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En Bretagne, après la dissolution de l’Assemblée nationale : «Jordan Bardella pourrait avoir sa chance.» Elle a voté, mais «pas grand-chose de fameux». L’électrice de 74 ans, ne se souvient même pas du nom exact de celui pour qui elle a glissé un bulletin dans l’urne dimanche. Cela ressemble à «Mardella». A Miniac-Morvan, commune rurale d’Ille-et-Vilaine de quelque 4 000 habitants, où les pavillons typiquement bretons d’entrée de bourg, avec leur petit carré de pelouse, laissent place aux maisons en granit et à l’église parfaitement rénovée du centre village, la liste Rassemblement national de Jordan Bardella est arrivée en tête aux élections européennes. A l’instar de 93 % des communes françaises. Si le résultat ne surprend personne dans cette commune rurale de droite, des habitants comptent toutefois se mobiliser et faire barrage au parti d’extrême droite aux législatives. Notre reportage.

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Rassemblements anti-RN à Rennes, Nantes et Rouen. «Plus de 2 500 personnes» se sont réunies à Rennes, selon le chiffre de la préfecture, scandant à l’unisson «Front populaire» lorsque les orateurs appelaient à l’union des gauches contre le RN. La plupart des partis de gauche, les écologistes, ainsi que des syndicats étaient présents. A Nantes, au moins 1 000 personnes se sont rassemblées en fin de journée, reprenant les slogans : «la jeunesse emmerde le RN» ou «votre haine, notre révolte». Un cortège a démarré aux environs de 19 heures derrière une banderole marquée «révolution ou barbarie». A Rouen, environ 800 personnes ont également défilé contre l’extrême droite. Parmi les slogans repris : «La jeunesse emmerde le Front national», ou encore «tout le monde déteste le Front national».

il y a 334 jours

Place de la République à Paris : «Bardella ? C’est mauvais. Très mauvais.» Sur la place de la République, davantage de monde et de drapeaux : ceux des écologistes et de LFI font leur entrée. La foule compacte sautille en tapant des mains. Paul, un trentenaire, passe sur son skate. Vient-il pour la piste de skate ou la manif ? «Pour les deux, une manif en skate», glisse-t-il avant de disparaître à l’orée de la foule. Mamadou, lui, vend le journal la Voix des sans-papiers, le n°20, daté du 19 mai. «Un euro, un ticket restaurant, une pièce, ce que tu veux.» Sénégalais, il est arrivé en France en 2016 après avoir débarqué en Grèce en 2002. Vingt-deux ans d’errance. Le quadra en doudoune noire, capuche déchirée et visage marqué, «vit dans un foyer». « J’attends mes papiers. Ils n’arrivent pas, je travaille un peu, mais au noir, souvent. J’espère que je vais les avoir». Que pense-t-il du scrutin de dimanche ? «Bardella ? C’est mauvais. Très mauvais.»

il y a 334 jours

Une conférence de presse d’Emmanuel Macron prévue ce mardi. Deux jours après avoir annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée du résultat catastrophique de la majorité, le président de la République doit donner une conférence de presse ce mardi après-midi, a fait savoir ce lundi soir un responsable de la majorité.

il y a 334 jours

Les écolos listent aussi leurs conditions à un rassemblement des forces de gauche. Dans un communiqué publié ce lundi dans la soirée, les Ecologistes «appellent à la création d’un Front populaire, écologique et social», avec toutes les forces de gauche. Ils proposent «un socle de dix mesures simples et lisibles». Parmi ces points, on trouve pêle-mêle : «un plan climat», «la protection de la biodiversité», «un plan massif pour l’éducation nationale et l’enseignement supérieur», «la lutte contre les violences sexistes et sexuelles», «la lutte contre la pauvreté», les luttes «contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie», ou encore «le soutien indéfectible à l’Ukraine face à l’invasion russe et la pression sur le gouvernement d’Israël pour en finir avec le génocide à Gaza».

il y a 334 jours

Marine Le Pen prête à ne pas présenter de candidats RN face à des candidats LR pour «faire le rassemblement». La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, elle-même candidate aux législatives, l’affirme, Jordan Bardella serait Premier ministre en cas de victoire de son parti. Une victoire pour laquelle elle se dit prête à ne pas présenter de candidats RN face à des LR pour «faire le rassemblement». Une main tendue historique. «C’est ce sur quoi nous travaillons, mais avec des points politiques sur lesquels chacun se met d’accord. […] Je pense qu’avec un grand nombre d’élus, nous le sommes», a-t-elle expliqué sur TF1. Pour conclure, Gilles Bouleau, le présentateur du 20 Heures de TF1, demande à Marine Le Pen si elle souhaite un débat avec Emmanuel Macron. Réponse par l’affirmative, cinglante : «Plus il parle et plus on gagne.»

il y a 334 jours

Marine Le Pen a succédé à Gérald Darmanin au «20 Heures» de TF1. La dissolution ne l’a pas «sidérée, puisque nous l’avions réclamée», tacle la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.[…] «Les français ont exprimé un désaveu très clair de la politique d’Emmanuel Macron et une volonté populaire absolument incroyable», se rengorge-t-elle, forte de ses 31,47% des suffrages exprimés dimanche. Et d’asséner : «On a une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails. Pour cela, il faut être capable de rassembler, de s’ouvrir.» Si Marine Le Pen affirme que son parti est ouvert à une alliance avec LR, elle botte en touche concernant le parti Reconquête pour lequel sa nièce Marion Maréchal était tête de liste aux européennes alors qu’elle l’a rencontrée dans l’après-midi au côté de Jordan Bardella. Preuve que rien n’a été scellé à la sortie de ces négociations avec le parti d’Eric Zemmour. Plus tôt dans la journée, Marion Maréchal avait pourtant exprimé «le souhait ardent» d’un «rassemblement».

il y a 334 jours

«Notre mission, c’est de faire en sorte que le RN perde», rappelle Glucksmann. Raphaël Glucksmann met en garde : «Une France contrôlée par le RN, c’est l’érosion de la démocratie, le détricotage de l’UE.» L’eurodéputé martèle qu’il faut «un cap clair». Et assure qu’il ne s’en tiendra pas qu’aux affaires de l’Europe dans les jours à venir : «Je vais aller prendre mon bâton de pèlerin et aller soutenir tous les candidats qui seront contre le RN et qui respectent» les conditions.

il y a 334 jours

Glucksmann pose ses conditions à LFI. Invité sur le plateau de France 2, le candidat de gauche a souligné «la gravité de la situation». «Dans trois semaines on peut avoir une France contrôlée par Marine Le Pen, Bardella et Marion Maréchal. On peut avoir une extrême droite poutiniste. Il faut un cap clair. On ne va pas refaire la Nupes. Il y a une inversion des rapports de force. Je suis en tête à gauche», rappelle Raphaël Glucksmann. Il liste les conditions : «Un soutien indéfectible à la construction européenne, à la résistance ukrainienne, un rejet de la réforme des retraites, de l’assurance chômage et de la loi immigration, une accélération de la transition écologique, et un rejet de la brutalisation de la vie politique. Si les conditions ne sont pas remplies, on ne fait pas (le Front Populaire).»

il y a 334 jours

Laurent Berger Premier ministre ? Sur France 2, à la question d’Anne-Sophie Lapix sur son éventuel Premier ministre, la tête de liste du PS aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, répond : «Ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon. Je pense qu’il y a une figure de la société civile qui est capable d’apaiser. Qui est l’antithèse du président actuel, qui ne jouera pas avec les institutions, qui réconcilie les Français. Qui portera un projet de justice sociale et d’écologie : moi je pense à Laurent Berger», en citant le nom de l’ancien leader syndical, qui fut secrétaire général de la CFDT jusqu’en 2023.