En résumé :
- Samedi, François Bayrou a consulté les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ainsi que de nombreuses personnalités : Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France ou Marc Guillaume, le préfet d’Ile-de-France.
- Selon son entourage, le Premier ministre devrait joindre au téléphone les présidents des groupes parlementaires, avant des consultations formelles en début de semaine, son idée étant «d’aller vite» pour former son gouvernement.
- Dans le même temps, le locataire de Matignon doit gérer les dégâts énormes du passage du cyclone Chido à Mayotte. Samedi soir, à l’issue d’une réunion de crise interministérielle à Beauvau, le ministre de l’Intérieur sortant, Bruno Retailleau, a confirmé que le bilan humain serait «lourd». Il se rendra sur place lundi.
Jean-Luc Mélenchon demande un «vote de confiance». «Ne nous faites pas perdre de temps», a lancé Jean-Luc Mélenchon sur M6 ce dimanche, s’adressant au nouveau Premier ministre, François Bayrou. «Quand vous arrivez, soumettez-vous au vote de confiance», a demandé le leader insoumis pour qui l’important ne sont «pas les affaires de personnes». Estimant que Michel Barnier et François Bayrou «sont des personnes respectables», Jean-Luc Mélenchon a critiqué «la politique mise en œuvre». «François Bayrou vient pour proposer un budget mais nous savons que ce sera à peu près le même que le précédent.» Et l’insoumis de menacer : «Puisqu’on ne peut pas manifester la confiance, alors nous manifesterons la défiance et c’est pourquoi nous voterons la censure.»
«Le gouvernement de François Bayrou n’est pas viable», estime Jean-Luc Mélenchon. Confirmant que son groupe ne devrait pas se rendre à la convocation du nouveau Premier ministre, lundi, Jean-Luc Mélenchon a estimé sur M6 que «le gouvernement de François Bayrou n’est pas viable». «L’Assemblée nationale est composée d’un groupe gouvernemental et d’oppositions. François Bayrou représente la partie la plus étroite de l’Assemblée. Il a encore moins de députés que n’en avait Michel Barnier.»
Dans une lettre, Eric Coquerel et Charles de Courson demandent à François Bayrou «un nouveau projet de loi de finances». Le président de la commission des finances, Eric Coquerel (LFI), et le rapporteur général, Charles de Courson, de la commission des finances de l’Assemblée nationale, ont adressé une lettre ce dimanche au nouveau Premier ministre, François Bayrou. Ils demandent, «dès la rentrée de janvier 2025 et sans attendre», un nouveau projet de loi de finances, le dépôt d’un projet de loi portant sur diverses dispositions économiques, financières et sociales faisant consensus au Parlement.
Non, rien de rien, elle ne regrette rien. Marine Le Pen a déclaré dimanche ne pas regretter «un seul instant» la censure du gouvernement Barnier et qualifié les partis politiques qui s’y sont opposés de «tartuffes», dimanche lors d’un meeting à Etrépagny (Normandie). «En observant (...) l’étalage de médiocrité et de bassesse de nos opposants politiques, cette décision, je ne la regrette pas», a affirmé la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, à plus de 1 000 sympathisants réunis dans une discothèque de cette ville située dans l’Eure.
Pas de visite à Matignon pour Mathilde Panot. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée ne participera pas aux consultations à Matignon lancées par le nouveau Premier ministre François Bayrou, a-t-elle annoncé dans un communiqué ce dimanche. «Contactée par Matignon», Mme Panot dit ne pas refuser «par principe» de rencontrer le chef du gouvernement. «Mais puisque le Premier ministre n’a pas encore formé son gouvernement et ne s’est pas encore présenté devant l’Assemblée nationale, nous ne participerons pas à de telles discussions», a-t-elle dit. «Il ne peut être question de participer ni à un gouvernement de grande coalition ni de négocier un quelconque accord de non-censure», ajoute-t-elle, se distinguant des autres partis de gauche, ouverts à des discussions avec François Bayrou.
Précisions sur le casting. Lundi, François Bayrou recevra les présidents de groupe à l’Assemblée. Marine le Pen pour le RN viendra avec Jordan Bardella, puis Gabriel Attal pour Renaissance, Mathilde Panot pour LFI, Boris Vallaud, avec Patrick Kanner et Olivier Faure, pour le PS et Laurent Wauquiez pour LR, selon les informations de Libération. Suivront ensuite mardi les Ecologistes, le Modem, Horizons, GDR (Gauche démocrate et républicaine, où siègent les députés communistes), Liot et l’UDR (Union des droites pour la République) d’Eric Ciotti.
Une alliance à gauche à géométrie variable. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, s’est prononcé dimanche sur LCI pour des alliances de gauche à géométrie variable pour les prochaines législatives, en fonction des «réalités d’un territoire». «Nous appelons à ce que, pour gagner aux élections législatives, nous puissions construire partout, sur tout le territoire, dans toutes les circonscriptions, les meilleures candidatures de rassemblement avec les forces de gauche et écologistes, mais correspondant aux réalités d’un territoire», a affirmé Fabien Roussel, prenant ses distances avec l’alliance du Nouveau Front populaire nouée en 2024, et avec la Nupes de 2022.
Une rencontre au sommet de l’exécutif. Après une entrevue avec le Pape ce dimanche à l’aéroport d’Ajaccio, Emmanuel Macron doit rencontrer François Bayrou dans la soirée. Le nouveau Premier ministre, allié de long date d’Emmanuel Macron, qui compte être «un Premier ministre de plein exercice et de complémentarité» avec le président, devrait revoir le chef de l’Etat dimanche soir, a appris l’AFP auprès de l’entourage de François Bayrou. Emmanuel Macron avait hésité toute la matinée de vendredi à le nommer à Matignon et leur avant-dernier entretien avait été houleux, François Bayrou menaçant de quitter le bloc central.
L’ordre de passage à Matignon. L’entourage du Premier ministre a fait savoir ce dimanche que François Bayrou allait recevoir à compter de lundi les groupes parlementaires et les responsables de partis «par leur ordre d’importance» numérique à l’Assemblée nationale. La présidente du groupe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, et le président du parti, Jordan Bardella, seront donc les premiers reçus lundi à 9 heures. François Bayrou s’entretiendra ensuite avec Gabriel Attal, qui est à la fois le chef de file des députés macronistes Ensemble pour la République (EPR) et le président du parti Renaissance. Devraient suivre les représentants de La France insoumise, ceux du Parti socialiste, puis ceux de la droite, des écologistes, du MoDem, d’Horizons, les indépendants de Liot, les communistes, et les ciottistes d’UDR alliés du RN. François Bayrou souhaiterait terminer ces consultations mardi, avant de pouvoir former un gouvernement.
La numéro 1 de la CGT demande l’organisation «d’une rencontre d’urgence sur la situation de l’emploi». Sophie Binet a demandé dimanche sur France 3 au nouveau Premier ministre François Bayrou «d’organiser immédiatement une rencontre d’urgence sur la situation de l’emploi». La responsable syndicale réclame aux pouvoirs publics d’«empêcher les licenciements au lieu de les accompagner socialement et d’inciter les syndicats à les accepter». «On a besoin de changement en termes de méthode, a-t-elle poursuivi. Que [François Bayrou] affirme son respect de la démocratie parlementaire et de la démocratie sociale. Et on a besoin de changement en termes de contenu pour montrer un gouvernement qui soit là au service des urgences sociales et pas au service des plus riches», a complété Sophie Binet qui affirme ne pas avoir eu, pour l’heure, de contact avec le nouveau Premier ministre.
Olivier Faure veut un changement de cap. Le premier secrétaire du PS a souhaité dimanche que la nomination de François Bayrou à Matignon soit synonyme d’un «changement de cap, aussi minime soit-il», soulignant dans le même temps que «depuis sept ans», le président du MoDem «accompagne la politique d’Emmanuel Macron». «Depuis sept ans, François Bayrou accompagne la politique d’Emmanuel Macron. Et donc le risque, c’est la continuité. L’espoir, c’est qu’il y ait malgré tout un changement de cap aussi minime soit-il, (qui) permette aux Françaises et aux Français d’avancer sur un chemin qui n’est pas celui de tout le bilan, rien que le bilan», a affirmé Olivier Faure, invité de France 3.
Le Rassemblement national annonce une rencontre lundi avec François Bayrou. Selon le RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella seront reçus lundi à 9 heures à Matignon par le nouveau Premier ministre François Bayrou, nommé vendredi par Emmanuel Macron.
«Ça posera un problème» si François Bayrou n’abroge pas la réforme des retraites. Interrogé sur RTL, Louis Aliot confirme que le Rassemblement national espère un retour sur la réforme controversée et souhaite que le Premier ministre «s’en saisisse immédiatement». Le maire RN de Perpignan confirme que le RN est prêt à voter avec la gauche sur le sujet. «Tout ce qui est bon pour nos compatriotes sera voté, qu’il vienne de droite ou de gauche».
🔴🗣️Si François Bayrou n'abroge pas la réforme des retraites, "ça posera un problème".
— RTL France (@RTLFrance) December 15, 2024
Le maire (RN) de Perpignan @louis_aliot dans #LeGrandJury @m6info @Le_Figaro @publicsenat. pic.twitter.com/GTBXqs2Cjn
Nicolas Sarkozy ne décolère pas. L‘ex-Président, qui a tenté avec acharnement de dissuader Emmanuel Macron de nommer François Bayrou à Matignon, est en pétard, rapporte La Tribune Dimanche. «Je suis désolé pour la France de ce spectacle affligeant, et désolé pour le président de la République, qui se soumet lui-même à des combinaisons que personne ne peut comprendre», regrette Nicolas Sarkozy. Lors d’une entrevue de deux heures à l’Elysée dimanche dernier, il avait tenté de convaincre Macron de nommer plutôt Sébastien Lecornu, ministre des Armées, précise La Tribune Dimanche.
Marine Le Pen reçue lundi par François Bayrou. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale sera la première présidente de groupe parlementaire à s’entretenir avec le Premier ministre à l’hôtel Matignon lundi, annonce François Bayrou dans les colonnes de la Tribune Dimanche.
Retailleau doit rester à l’Intérieur selon Gérard Larcher. Le président LR du Sénat plaide pour que son collègue de parti Bruno Retailleau soit reconduit au ministère de l’Intérieur, dans un entretien à La Tribune Dimanche. «Il faut de la continuité dans l’action publique et je demande qu’il soit reconduit au ministère de l’Intérieur pour poursuivre la politique que les Français attendent et dont la France a besoin», estime le président du Sénat qui s’est entretenu samedi avec François Bayrou à Matignon, estimant que la crise actuelle «impose le dépassement, à condition que cela se fasse dans la clarté et sans reniement».
Des relations fluides dans le couple exécutif. François Bayrou sera «un Premier ministre de plein exercice et de complémentarité» avec Emmanuel Macron, a expliqué le nouveau chef du gouvernement à La Tribune Dimanche. «La relation avec le président est d’abord une relation personnelle. C’est un homme dont les gens ne se rendent peut-être pas compte de l’audace et du courage. Il n’y a rien de plus simple pour moi que de travailler avec lui», explique le nouveau chef du gouvernement. «Ceux qui veulent écrire le récit d’un affrontement entre l’Élysée et Matignon seront démentis», poursuit François Bayrou.
Pas de censure, sauf… Dans un entretien au Parisien, Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS insiste sur sa «divergence profonde» avec Jean-Luc Mélenchon mais pose ses conditions pour ne pas censurer le gouvernement Bayrou. Avec une première exigence : l’abandon de la loi immigration annoncée par Michel Barnier pour 2025. «Se retrouver à discuter d’une nouvelle loi immigration dont Bruno Retailleau a dit qu’elle devait reprendre l’ensemble des sujets qui ont été censurés par le Conseil constitutionnel, c’est évidemment se mettre dans les roues de l’extrême droite. Dans une telle hypothèse, nous censurerons le gouvernement», souligne le leader socialiste.
Les contours du gouvernement Bayrou. Dans un entretien à La Tribune Dimanche, le Premier ministre a dessiné son gouvernement idéal, composé de personnalités d’expérience. «Il faut inventer une autorité que les Français comprennent, dans laquelle ils se reconnaissent et où ils savent qu’ils auront toute leur place», explique-t-il. A Matignon, «il ne faut jamais oublier qu’on est de passage. Même si cela peut durer…», déclare encore François Bayrou.