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Discours de politique générale à l’Assemblée : Bayrou annonce travailler sur «une taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines»

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Le chef du gouvernement a annoncé ce mardi 14 janvier les grandes lignes de la politique qu’il entend mettre en place. Objectif : éviter la censure de la gauche sans perdre ses alliés de droite.
A l'Assemblée nationale pendant le discours de politique générale de François Bayrou, le 14 janvier. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 janvier 2025 à 7h52
(mis à jour le 14 janvier 2025 à 21h26)

En résumé :

  • A Matignon depuis un mois, François Bayrou a prononcé son discours de politique générale à l’Assemblée nationale ce mardi 14 janvier. Dans un discours de plus d’une heure, il a renvoyé la question des retraites à une conférence sociale dès ce vendredi, pris la défense des agriculteurs, maintenu l’ambition nucléaire du gouvernement pour accompagner la transition écologique et revu à la baisse les prévisions de croissance.
  • Après la chute rapide de son prédécesseur Michel Barnier sur le budget, le Premier ministre cherche à éviter la censure de la gauche, avec laquelle il a beaucoup négocié depuis plusieurs semaines, notamment sur la réforme des retraites. Mais François Bayrou n’a annoncé ni suspension, ni abrogation de la réforme, renvoyant la patate chaude aux partenaires sociaux à partir de vendredi.
  • La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a déposé ce mardi une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, signée par 57 autres députés, issus de ses rangs mais aussi des groupes communiste et écologiste. La motion, déposée peu après la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, sera examinée jeudi 16 janvier.
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«A ce stade, nous censurerons, sauf si nous avons une réponse claire», assure Olivier Faure. Invité sur le plateau de TF1 ce mardi soir, le Premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure a rappelé l’importance à ses yeux de «la question essentielle des retraites». Votera-t-il la censure suite à la motion déposée par la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot ? Olivier Faure l’affirme : «A ce stade, nous censurerons, sauf si nous avons une réponse claire» du Premier ministre sur les retraites. Il a ainsi exprimé son souhait de voir le Parlement consulté sur le sujet sur la base des différentes propositions formulées, «qu’il y ait accord ou pas accord».

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Bayrou annonce que les dépenses de santé augmenteront de 3,3% en 2025. Les dépenses d’assurance maladie seront revues en hausse de 3,3% cette année, «sensiblement au-dessus» des 2,8% prévus par le gouvernement Barnier avant sa censure, a indiqué le Premier ministre François Bayrou. «Ce sont des milliards supplémentaires pour les hôpitaux et les Ehpad», a affirmé Bayrou à l’Assemblée nationale, après sa déclaration de politique générale. Par rapport au budget 2024, cette rallonge devrait être de l’ordre de 1,3 milliard d’euros, selon des calculs de l’AFP.

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Bayrou annonce travailler sur «une taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines». Le gouvernement travaille sur une «taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines» qui pourrait figurer dans le projet de budget 2025, a annoncé François Bayrou dans sa réponse aux députés après sa déclaration de politique générale. «Ce qui est une manière de prendre en compte ces patrimoines, [leur] dimension, et d’envisager de vérifier qu’ils n’échappent pas à l’impôt, en les affectant d’un taux de contribution», a ajouté le Premier ministre, qui a jugé «possible» que cette mesure figure dans le projet de budget.

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Des députés insoumis, écologistes et communistes déposent une motion de censure contre Bayrou. La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a déposé ce mardi une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, signée par 57 autres députés, issus de ses rangs mais aussi des groupes communiste et écologiste. La motion, déposée peu après la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, sera examinée jeudi 16 janvier. Elle fustige un «déni de démocratie» dans la nomination de Bayrou et le refus du chef du gouvernement de se plier à un vote de confiance. Elle critique aussi la composition du gouvernement, «à elle seule une provocation justifiant la censure». Les signataires déplorent également le choix de François Bayrou de «reprendre le budget présenté par Michel Barnier».

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La droite avait prévenu. Si elle exclut pour l’instant le vote d’une motion de censure par «esprit de responsabilité», cela ne vaut pas blanc-seing pour la suite. Une fois la France dotée d’un budget pour 2025, Les Républicains attendent en effet des signaux forts sur le régalien. Ou pourraient sinon remettre en cause leur participation à la coalition gouvernementale de François Bayrou, dans laquelle sept des leurs ont obtenu des maroquins. Le patron des députés Droite Républicaine Laurent Wauquiez a donc esquissé une liste de courses mardi, estimant «revenir sur un sujet» que le Premier ministre n’avait «pas mentionné» dans son discours de politique générale. Citant Emmanuel Macron, qui a déclaré lors de ses vœux du nouvel an vouloir «consulter davantage les Français», l’élu de Haute-Loire exige la tenue d’un référendum pour que l’accès aux prestations sociales des étrangers «soit conditionné à un minimum de trois ans de résidence régulière», sur le territoire national. «Nous serons vigilants à ce que ce point puisse avancer dans les mois qui viennent», alerte-t-il. Par Lucie Alexandre.

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Les associations environnementales jugent le discours de Bayrou «désastreux». C’est peu dire que les associations de défense de l’environnement ont goûté le discours du Premier ministre sur son volet environnement. A commencer par l’Office français de la biodiversité, fort mécontent de s’entendre dire que les visites de ses agents auprès des agriculteurs pouvaient être vécues comme une «humiliation, donc une faute». «On a une vraie faute politique pour nous, de remettre en cause un établissement public chargé de police de l’environnement» et de sanctionner «les pratiques qui sont destructrices de l’environnement», a estimé son porte-parole Antoine Gatet, qui a vu dans le discours les antiennes «de la FNSEA, mot pour mot».

Au-delà des formes, c’est aussi le fond qui est critiqué, avec bien peu d’annonces au regard de l’urgence climatique. «François Bayrou a cité plusieurs urgences mais a réussi l’exploit de ne jamais mentionner l’urgence climatique, alors même que plusieurs catastrophes climatiques meurtrières se sont succédé ces derniers mois», a relevé Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat (RAC), qui regroupe de nombreuses ONG. «Concernant la transition écologique, très brièvement évoquée, monsieur Bayrou est resté bloqué dans l’ancien monde : mettre en avant le nucléaire le jour même où la Cour des comptes publie un rapport sur le coût pharaonique des EPR, et ne pas évoquer les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, notamment la rénovation performante des logements, ni la sobriété, est stupéfiant et très inquiétant !», a-t-elle ajouté.

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Fin de vie : Bayrou renvoie la discussion au Parlement. Le feuilleton va se poursuivre, interrompu par la dissolution de juillet. Ce sera au Parlement d’exercer ses «prérogatives» sur «des sujets importants dans notre société comme la fin de vie». Plutôt que de relancer les travaux parlementaires via un projet de loi, c’est la proposition du député Olivier Falorni (MoDem), large reprise du texte issu des débats du printemps, qui servira de base aux nouvelles discussions. «Le Premier ministre considère à juste titre que la fin de vie est un sujet majeur de société» et la «proposition de loi que j’ai déposée avec 227 députés peut être la meilleure démonstration» de la coopération exécutif-législatif, a réagi auprès de l’AFP le député, qui juge «maintenant urgent de relancer le débat parlementaire sur ce texte attendu par des millions de Français».

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Mélenchon dénonce «un empilement de poncifs». Au Parisien, le chef de file des insoumis a dit tout le mal qu’il avait commencé à écrire du discours de politique générale de François Bayrou, jugeant l’ensemble «affligeant» : «On ne voit pas où il veut en venir et c’est un empilement de poncifs.» Mais il n’y a pas que le Premier ministre qui est servi. Le triple candidat à la présidentielle a en effet invité ses camarades socialistes du NFP, toujours pas enclins à dire s’ils allaient voter ou non la censure, à expliquer ce que les négociations avec le gouvernement leur avaient valu. «Les concessions sont tellement grotesques que je leur laisse le plaisir de les expliquer. [...] La question s’est retournée contre eux : c’est pourquoi les socialistes tout seuls ne votent-ils pas la censure ? »

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Retraites : Bayrou remet le sort de la réforme entre les mains des acteurs sociaux. Tout ça pour… revenir un mois en arrière, ou presque. A peine nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, François Bayrou avait annoncé en décembre vouloir «reprendre sans suspendre» la réforme des retraites de 2023, massivement contestée dans la rue début 2023 et adoptée avec un recours au 49.3 par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Ces derniers jours, le Parti socialiste (PS) semblait confiant dans la possibilité d’obtenir une suspension du report de l’âge légal à 64 ans, ce qui aurait figé au moins pour un temps le palier à 62 ans et demi. Mais ce mot qu’Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, répétait vouloir entendre, le Premier ministre ne l’a finalement pas prononcé. Par Frantz Durupt

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LR ne votera pas la censure. Ce n’est pas inattendu mais cela reste tout de même une position à donner : le groupe LR à l’Assemblée ne votera pas la censure. Ce qui n’a pas empêché son président Laurent Wauquiez d’avertir François Bayrou depuis le perchoir «Les Français que vous n’écoutez pas aspirent à la stabilité. C’est pourquoi, avec les parlementaires de la droite républicaine, nous avons fait le choix de la responsabilité. Elle prendra la forme d’un soutien exigeant à votre gouvernement. Un soutien, ça signifie que que nous ne voterons pas la censure. [...] Cela signifie que nous jugerons texte par texte si les orientations prises sont conformes à l’intérêt du pays. Monsieur le Premier ministre, nous prenons vos [sic] responsabilités mais nous voulons que vous preniez les vôtres», a lancé l’ancien patron de LR, donnant quitus à François Bayrou de s’être «emparé avant d’autres du sujet de la dette. C’est désormais l’heure des actes.» A commencer par une urgence pour l’Auvergnat : supprimer le droit du sol pour les immigrés illégaux.

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Mathilde Panot annonce que les Insoumis voteront la censure du gouvernement. «Vous ne respectez rien», a répété la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, jugeant le budget proposé par François Bayrou «pire que celui de monsieur Barnier». «Pire budget, même tarif : la censure !», a-t-elle lancé. Avant cela, elle avait fortement critiqué le bilan de sept ans de macronie : «Vous avez ramené la France à l’état d’un pays qui a faim.» Et l’insoumise de rappeler qu’une personne sur trois se prive régulièrement de repas pour nourrir ses enfants et que le nombre de personnes ayant besoin d’aller à l’aide alimentaire a triplé en dix ans.

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Pour Boris Vallaud, «le compte n’y est pas». Le président du groupe Socialistes et apparentés s’est lancé dans un long monologue depuis le perchoir, pointant les absences de réponse de François Bayrou sur nombre de sujets. «Je veux savoir où on en est de ce projet de contribution sur les hauts patrimoines. Où en est-on de l’augmentation du taux de la taxe sur les transactions financières. Du niveau de fiscalité nouvelle par rapport à 2024. Où en sommes-nous de l’augmentation des dépenses de l’assurance maladie, en particulier de l’hôpital public ? Qu’est-ce que cela signifie en termes de maintien ou de création de postes et de maintien de lits ? Où en est-on du jour de carence dont vous nous avez dit qu’il pouvait être supprimé ? Où en sommes-nous de l’annulation de la suppression de 4 000 postes dans l’éducation ? Où en sommes-nous de l’augmentation que vous nous avez annoncée très conséquente du budget de l’outre-mer ? Où en sommes-nous des moyens consacrés à la transition écologique ? En particulier, le fonds vert, le fonds eau, le fonds chaleur ? Qu’en est-il du taux d’augmentation du droit de mutation du bonus auto, du prêt à taux zéro pour les constructions ?» En bref, «le compte n’y est pas». Le compte n’y est peut-être pas, mais on ne sait toujours pas si le PS va voter la censure ou non.

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Brouillard au PS. Alors que le PS comptait sur le discours de politique générale pour éclairer sa lanterne, la grosse heure de François Bayrou au perchoir n’a pas fait avancer les choses. La question de la non-censure, qui paraissait claire en début d’après-midi, revient sur la table des députés, qui se réunissent alors que leur président de groupe Boris Vallaud doit prendre la parole.

il y a 115 jours

Gabriel Attal se dit prêt à retravailler la réforme des retraites mais hors de question de l’abroger. L’ancien Premier ministre, président du groupe Ensemble pour la République, a salué la «position courageuse» de François Bayrou autour de la réforme des retraites, à la recherche du «compromis». «Notre groupe l’a porté courageusement, alors même que c’était difficile, alors même que c’était impopulaire», a-t-il rappelé, avant d’annoncer qu’il sera prêt à participer aux réunions de travail visant à améliorer le texte. Toutefois, hors de question d’abroger la loi, prévient l’ancien Premier ministre. «Ne discutons pas d’abroger ou non des réformes vitales pour notre pays, a-t-il averti. Ne perdons pas de temps pour un certain nombre de chantiers qui ont été discutés et mûris. Avançons pour les Français.»

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Pour Gabriel Attal, l’heure de la stabilité est venue. L’ancien Premier ministre, président du groupe Ensemble pour la République, a commencé sa prise de parole par une série de questions. «Que retiendront les Français de ces derniers mois où il aura été demandé aux responsables politiques de sortir de leur posture pour agir et travailler ? L’avenir le dira, assure le député des Hauts-de-Seine. Mais si j’ai aujourd’hui une certitude, c’est la suivante : la politique est un champ de ruines. Je ne reviendrai pas sur les causes, qui mériteraient que chacun d’entre nous fasse son introspection.» Une référence directe à la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le chef de l’Etat le 9 juin dernier ? On vous laisse juger. Après avoir chanté les louanges de la «stabilité», l’ancien éphémère chef du gouvernement a salué la «position courageuse» de François Bayrou autour de la réforme des retraites, à la recherche du «compromis». «Notre groupe l’a porté courageusement, alors même que c’était difficile, alors même que c’était impopulaire», a-t-il rappelé. Avant de reconnaître que «toute réforme est perfectible» et d’annoncer participer au «travail» sur le texte de la réforme des retraites.

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François Bayrou ouvre la voie à une réforme du droit du sol à Mayotte. Après les couacs sur Mayotte qui ont marqué ses premiers pas à Matignon, François Bayrou s’est appliqué à valoriser la question ultramarine lors de son discours de politique générale. «J’ai considéré que ce sujet devait être promu au rang de toute première préoccupation de la nation», a-t-il déclaré en introduction, avant de dérouler une poignée d’annonces générales. A savoir d’abord, une reprise du «processus politique» en Nouvelle-Calédonie. «J’inviterai fin janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir des négociations», a-t-il expliqué, précisant que ces dernières devraient «aboutir à la fin du trimestre». Chacune des collectivités d’outre-mer se verra aussi définir «un plan de développement et de financement dans le cadre d’un nouveau Comité interministériel des outre-mer que le ministre d’Etat préparera avec les élus de ces territoires», révèle le Premier ministre. Par Lucie Alexandre

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Jean-Philippe Tanguy critique les «gros machins» et les «petits bidules» de François Bayrou. C’est un RN «déçu» qui a pris la parole, par la voix du député Jean-Philippe Tanguy qui, à la tribune, dit avoir peur que François Bayrou ait «enterré [son] gouvernement mort-né à force de le submerger de conférences, de comités, de commissions, de gros machins et de petits bidules qui ne règleront rien, sinon multiplier les bureaucraties que vous avez condamnées».

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Eric Ciotti demande à Bayrou de renoncer au «renoncement». A la tribune, le député des Alpes Maritimes et président de l’UDR allié au RN Eric Ciotti a critiqué le discours du chef du gouvernement et en a profité pour dérouler les diverses exigences de sa formation. Selon lui, pour «guérir le mal français», il faut s’affranchir des «vieilles lunes de la gauche» ou du «macronisme agonisant» et tabler sur la «capitalisation». L’ancien président des LR, qui a rallié en juin Marine Le Pen lors des législatives, a également demandé au Premier ministre François Bayrou d’ouvrir le chantier «pour restaurer la sécurité de l’Etat». Sans surprise, une de ses pistes pour retrouver l’ordre est de «mettre fin à l’immigration de masse» mais aussi d’en finir avec une certaine ambivalence. «Vous ne pouvez plus avoir des ministres souhaitant restreindre l’AME et d’autres qui la défendent. Des ministres favorables à l’interdiction du voile à l’école et d’autres des promoteurs du voile. Les Français sont à bout de ce grand écart idéologique. La France a besoin d’un sursaut, et pas de renoncement.»