Menu
Libération
LIVE
terminé
L'essentiel

Loi immigration : Emmanuel Macron évoque une «loi utile» qu’il «faut assumer»

Loi immigrationdossier
Le Parlement a validé un texte salué comme une «victoire idéologique» par Marine Le Pen. Un député sur quatre de la majorité présidentielle n’a pas approuvé le projet de loi. «J’ai le sentiment du devoir accompli», assure Élisabeth Borne.
Emmanuel Macron sur France 5, le 20 décembre 2023. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 20 décembre 2023 à 7h59
(mis à jour le 20 décembre 2023 à 21h33)

En résumé :

  • Après des semaines voire des mois de débat public vicié sur les immigrés, une version durcie du projet de loi «Contrôler l’immigration, améliorer l’intégration» a été adoptée mardi soir par le Parlement. Les députés ont validé le projet de loi par 349 voix pour et 186 voix contre.
  • Les 88 députés du Rassemblement national ont voté pour le texte et une grande partie du camp présidentiel a voté contre ou s’est abstenue, ouvrant une crise politique majeure pour Emmanuel Macron.
  • Le chef de l’Etat a présidé ce mercredi le conseil des ministres avant d’être l’invité de France 5 dans la soirée.
  • L’exécutif a confirmé la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui était absent du conseil des ministres ce mercredi matin. Les autres ministres qui avaient annoncé vouloir remettre leur démission pour protester contre le texte, eux, n’ont pas sauté le pas.
  • Pour retrouver toutes les informations de mardi, cliquez ici.
il y a 604 jours
il y a 604 jours

Alors que le Président était sur «C à vous» mercredi soir pour assurer que tout allait bien en macronie, il a fait passer le message inverse : au-delà de la démission du ministre de la Santé, le prix payé pour arriver à faire voter le texte est plus que lourd.

il y a 604 jours

La ministre des Collectivités territoriales fait «confiance aux présidents de départements» frondeurs pour appliquer la loi. Quelques heures après l’annonce faite par les 32 départements de gauche de ne pas respecter les dispositions du texte concernant le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), Dominique Faure a réagi sur X. En faisant le minimum de vagues : «Les mesures du texte seront soumises au Conseil Constitutionnel et la loi sera promulguée par le président de la République à l’issue. Parce que la loi sera la loi, et parce que la responsabilité de chacun est de l’appliquer, je fais confiance aux présidents de départements pour l’appliquer», s’est contenté de dire la ministre.

il y a 604 jours

Qui sont les 32 départements frondeurs ? Les socialistes prêts à la désobéissance civile. Au lendemain de l’adoption de la loi immigration par le Parlement par une majorité allant du Rassemblement national à Renaissance, les 32 présidents de départements socialistes disent «refus[er] l’application du volet concernant l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) [dont ils ont la charge, ndlr] de cette loi inspirée par l’extrême droite». Dans ce même communiqué, ils fustigent «un exécutif qui prétendait incarner la modération et qui n’est désormais plus que l’illustration de la compromission».

il y a 604 jours

Pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron n’assume pas de reprendre le programme du RN. «Emmanuel Macron prétend que la loi immigration n’est pas d’inspiration Le Pen, c’est faux», cingle Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social X. Pour le leader insoumis, le texte est au contraire «directement dans son programme». Citant plusieurs des dispositions adoptées par le Parlement, Jean-Luc Mélenchon renvoie au programme présidentiel du Rassemblement national, et plus précisément à son livret immigration. Le jeu des sept différences marche dans les deux sens.

il y a 604 jours

La France a «un problème d’immigration» mais n’est pas «dépassée», estime Macron. Pour le président, il y a bien «un problème d’immigration en France», mais il nie que le pays soit «dépassé». Il profite de la relance pour tacler ses prédécesseurs sans pour autant les nommer : «Je pense que toutes les bonnes âmes qui m’expliquent que ce n’est pas bien ce que vous faites, ce sont tous les gens qui ont gouverné le pays pendant 40 ans et qui ont fait quoi ?»

il y a 604 jours

Sur l’inconstitutionnalité de certaines dispositions de la loi : «J’ai défendu une philosophie d’ensemble», assume Macron. Invité à répondre sur les côtés inconstitutionnels de cette loi - «25 articles sur 88, dit on, aurait des problèmes de constitutionnalité» détaillent les journalistes – le chef de l’Etat se lance dans un long laïus dissociant le droit de la politique. «J’ai défendu une philosophie d’ensemble, je l’assume. Il est arrivé que le gouvernement, et c’est tout à fait normal, défende lui même des textes qui étaient au cœur de ces valeurs et qu’ensuite le Conseil constitutionnel les censurent parce qu’elles n’étaient pas techniquement conformes. C’est normal», développe le président. «Est ce que parce qu’il y avait des articles qui n’étaient pas conformes à notre Constitution, il fallait dire ‘’on ne fait pas d’accord et donc il n’y a pas de texte’' ? Ma réponse est non», rétorque Emmanuel Macron, «parce que ça aurait été de l’impuissance».

il y a 604 jours

Emmanuel Macron «respecte» les membres de sa majorité qui n’ont pas voté la loi immigration. Le Président de la République a voulu ressouder ses troupes, alors que 59 députés de sa majorité n’ont pas voté la loi. «Je respecte les femmes et les hommes qui m’accompagnent depuis le premier jour et qui se sont abstenus ou n’ont pas voté», a lancé Emmanuel Macron. Tout en balayant l’idée d’une crise de la majorité. A propos des députés qui ont fait défaut : «est ce que vous en avez entendu un dire ‘‘Je quitte la majorité, je suis en rupture ?’'» Et, en guise de conclusion : «ça s’apprend, de travailler en majorité relative».

il y a 604 jours

Ian Brossat reprend Macron sur l’hébergement d’urgence. Pour l’adjoint parisien en charge du logement, l’affirmation du président selon qui «l’hébergement d’urgence reste inconditionnel» n’est pas vrai. «Il ment. Ou alors il n’a pas lu le texte qu’il a demandé à sa majorité de voter», corrige Brossat sur X (ex-Twitter).

il y a 604 jours

Emmanuel Macron réfute reprendre les idées du Rassemblement national. Alors que Marine Le Pen s’est félicitée, mardi, d’une «victoire idéologique» de son parti au vu du texte issu de la CMP qui a finalement été adopté, Emmanuel Macron se défend de s’inspirer des idées du Rassemblement national. «Qu’est ce que ça veut dire faire barrage ? Ca veut dire ne pas reprendre ses idées de l’extrême droite» et Macron jure que ce n’est pas le cas dans ce texte. Le Président agite alors plusieurs mesures-épouvantails du RN - «rendre l’école payante pour les étrangers», «réserver des emplois [aux Français, ndlr] ou licencier plus facilement des gens» - pour dire qu’elles ne figurent pas dans la loi votée. Encore heureux...

il y a 604 jours

Pour Macron cette loi est «une défaite du Rassemblement National». Le président se défend de toute mainmise du parti d’extrême droite sur la version finale du texte. Le président s’en réfère par exemple au souhait initial de Jordan Bardella, président du RN pour que dans l’ultime mouture «il n’y ait pas de régularisations», alors que «le texte le permettra». Macron poursuit : «Est-ce qu’on remet en cause le droit du sol ? Non», assure-t-il. Devant les journalistes qui lui rétorquent que ce n’est pas tout à fait le cas avec ce texte, ce dernier tente de se justifier. «L’intégration c’est aussi un pacte, il faut que les gens le veulent et s’engagent.»

il y a 604 jours

Emmanuel Macron dit que tout ne lui plaît pas dans le texte mais qu’il reste «utile». Après un long développement sur le parcours législatif du texte, le président de la République a insisté sur le fait que la loi votée mardi par le Parlement est le fruit d’un compromis. «Est-ce que c’est le texte du gouvernement ? Non. Je ne vais pas vous dire que je saute au plafond», a plaidé Emmanuel Macron. Le président cite notamment «la caution demandée aux étudiants étrangers» : «ce n’est pas une bonne idée». Mais «les dispositions qui ne nous plaisaient pas ne justifiaient pas de renoncer au texte, qui est un texte utile».

il y a 604 jours

La crise «vient de la motion de rejet», selon Macron. Le chef de l’Etat rejette la responsabilité du chaos politique ambiant sur les forces de la gauche, coupables selon lui d’avoir engendré la crise en votant la motion de rejet le 11 décembre. La loi sur l’immigration est «un bouclier qui nous manquait», assure Macron. Le chef de l’Etat emploie d’ailleurs à plusieurs reprises le terme de «bouclier» dont la France aurait «besoin» en évoquant le texte en vigueur.

il y a 604 jours

«Une loi utile pour le pays», assure Macron. En préambule de son interview sur France 5, le président évoque «une loi utile pour le pays», qu’il «faut assumer». «Il faut aussi calmer les esprits», ajoute le président en réponse aux épisodes houleux qui ont eu lieu dans les couloirs de l’Assemblée ces derniers jours. Au sujet de la démission d’Aurélien Rousseau, Emmanuel Macron se contente de «respecter la décision qui a été prise aujourd’hui».

il y a 604 jours

Emmanuel Macron va intervenir sur France 5. Le chef de l’Etat est l’invité de l’émission «C à vous» sur France 5, mercredi soir depuis l’Elysée, au lendemain de l’adoption de la loi sur l’immigration. Le président de la République doit revenir «sur les moments clés de 2023» et il «abordera les perspectives de 2024 (culture, sport, politique, économie), a précisé France Télévisions dans un communiqué.

il y a 604 jours

Hollande juge que Macron a pris les «idées» de l’extrême droite. Après le vote de la loi controversée sur l’immigration mardi soir, le Rassemblement national, «après avoir poussé pendant des décennies le concept de préférence nationale, a incontestablement, ici, remporté la mise», note l’ancien chef de l’Etat socialiste. «Je veux bien acter que le président Macron et le gouvernement n’ont pas pris les voix du Front national (FN, devenu RN). Mais ils ont pris ses idées», constate-t-il. L’exécutif se targue d’avoir réussi à faire voter le texte sans les votes du RN à l’Assemblée nationale. Ce que conteste l’opposition de gauche. Mais pour François Hollande, le vote du projet de loi «est une défaite pour la République. Quand un texte est voté avec des mesures contraires à la Constitution, il ne peut pas être regardé comme un progrès».

il y a 604 jours

Le président des évêques de France appelle à «ne pas traiter les migrants comme des délinquants». Mgr Eric de Moulins-Beaufort a évoqué la loi immigration ce mercredi, en marge d’une visite d’une délégation de la Confédération des Evêques de France (CEF). «L’Etat a le droit, le devoir peut-être, d’organiser la migration, de la réguler, a dit l’évêque. Mais il faut que les personnes, même en situation dite ‘’irrégulière’', ne soient pas traitées comme des délinquants parce que beaucoup (de ceux) qui viennent ne sont pas des voleurs ni des assassins.» Interrogé sur l’adoption de ce texte qui durcit nettement les conditions d’accueil des étrangers en France, Mgr de Moulins-Beaufort a insisté sur la nécessité «d’accueillir et d’organiser de manière digne ces migrations».

il y a 604 jours

«Macron ressemble désormais à Abascal.» Le chef de file du parti d’extrême droite espagnol Vox, Santiago Abascal, a conseillé ce mercredi au chef du gouvernement Pedro Sanchez d’«apprendre de (son) ami Macron» en citant la loi immigration, rapporte le quotidien El Pais.

il y a 604 jours

Allocation d’autonomie : les 32 départements de gauche n’appliqueront pas la loi immigration. «Injuste», «inefficace» : les dirigeants de la trentaine de départements de gauche n’appliqueront pas le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) prévu par la nouvelle loi immigration, ont-ils fait savoir ce mercredi dans un communiqué commun : «Nous, présidentes et présidents de départements de gauche, refusons l’application du volet concernant l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) de cette loi inspirée par l’extrême-droite, portée par un exécutif qui prétendait incarner la modération et qui n’est désormais plus que l’illustration de la compromission», ont-ils déclaré.

il y a 604 jours

Paris n’appliquera pas la loi immigration. Au tour de la Ville de Paris, également un département, de rejoindre les départements frondeurs. La capitale n’appliquera pas le * des conditions de versement aux étrangers de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) prévu par la nouvelle loi immigration, annonce mercredi sa maire socialiste, Anne Hidalgo. «Nous appliquerons les droits et les principes constitutionnels de notre pays. La Ville de Paris ne pratiquera pas la préférence nationale pour nos aînés en ce qui concerne l’allocation personnalisée d’autonomie», a-t-elle déclaré, jugeant la loi «honteuse».