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Condamnation de Marine Le Pen : avec 7 000 personnes à Paris, un RN en demi-teinte

Affaire des assistants: le RN en procèsdossier
Le RN réunissait ses forces ce dimanche 6 avril à Paris, après la condamnation de Marine Le Pen. En réaction, une partie de la gauche défilait place de la République, et le meeting de Renaissance à Saint-Denis a été largement consacré à la préservation de «l’Etat de droit».
Marine Le Pen place Vauban, à Paris, dimanche. (Cyril Zannettacci /VU.Libération)
publié le 6 avril 2025 à 12h12
(mis à jour le 6 avril 2025 à 21h16)

En résumé :

  • Une semaine après la condamnation de Marine Le Pen à quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100 000 euros et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans l’affaire des assistants parlementaires européens, le Rassemblement national a réuni ses soutiens place Vauban, derrière les Invalides, à Paris.
  • A gauche, les Ecologistes, La France insoumise et Génération·s ont appelé à un rassemblement ce dimanche à 13 heures, place de la République à Paris, «pour défendre l’Etat de droit», et tenter de contrer la mobilisation du RN.
  • Face à l’offensive de l’extrême droite, qui a multiplié les coups contre les juges cette semaine, le meeting de Renaissance de ce dimanche à Saint-Denis, prévu depuis plusieurs semaines et censé marquer le «nouveau chapitre» ouvert au sein du parti présidentiel depuis sa prise de contrôle par Gabriel Attal, a pris une nouvelle coloration. Les macronistes en ont fait un sommet «pour la démocratie et l’Etat de droit».
il y a 33 jours

Le RN à la peine. Loin du «sursaut populaire», le meeting de soutien à Marine Le Pen n’a rallié que 7 000 personnes selon la police. Un flop qui complique la position de la leader d’extrême droite, qui assure qu’elle «ne lâchera rien». Voici la une de Libération du 7 avril, à retrouver ce lundi en kiosque, et dès ce dimanche soir pour les abonnés numériques à partir de 22 heures.

il y a 33 jours

«Comment être crédible face aux mineurs délinquants si les politiques n’ont plus à respecter les lois ?» En clôture d’une journée de rassemblement partisan dimanche 6 avril en Seine-Saint-Denis, le président de Renaissance, Gabriel Attal, aspirant candidat à 2027 sur fond de divisions dans le «bloc central», a déployé une charge contre la leader d’extrême droite condamnée.

Retrouvez l'article de notre journaliste Laure Equy

il y a 33 jours

«Marine Le Pen a reçu un coup fatal, et le RN aussi probablement». Tout ça pour ça. Après une semaine à appeler à «sauver la démocratie» et à crier au complot des «juges rouges», Marine Le Pen a échoué, ce dimanche 6 avril, à remplir une place parisienne de taille moyenne avec ce «peuple» qui, assurait son parti, grondait massivement contre une décision inique.

Retrouvez l'article de nos journalistes Tristan Berteloot, Maxime Macé, Pierre Plottu et Nicolas Massol

il y a 33 jours

L’heure des chiffres. Selon un décompte réalisé par la préfecture de Paris relayé par France Info, le rassemblement du RN place Vauban à Paris aurait attiré 7 000 personnes. Soit moins que les 8 000 attendues par les autorités, et que les 10 000 vantées par Jordan Bardella à la tribune.

Place de la République, si le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard avançait que plus de 15 000 personnes avaient répondu à l’appel de LFI, Les Ecologistes et Génération·s, la police n’avait pour sa part décompté que 3 000 manifestants.

A Saint-Denis, le meeting de Renaissance aurait réuni près de 9 000 personnes dans la journée, selon les organisateurs.

il y a 33 jours

«J’ai toujours eu peur des racistes mais je pensais être en sécurité». Six jours après la condamnation de Marine Le Pen, des militants, sympathisants et curieux de gauche ont répondu à l’appel des organisations de jeunesse, des Ecologistes et de La France insoumise pour «défendre l’Etat de droit» et contrer la mobilisation du Rassemblement national au même moment, place Vauban, derrière les Invalides.

il y a 33 jours

«Tu voles, tu paies», cingle Attal. Se paraphrasant lui-même, Gabriel Attal a lancé «tu voles, tu paies» à Marine Le Pen, lors du meeting de Renaissance concomitant au rassemblement convoqué par le RN pour protester contre la condamnation judiciaire de sa leader. Une formule déjà utilisée plus tôt par le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean (lire plus bas), qui a un peu volé son effet à l’ancien Premier ministre.

Attal a dénoncé «une ingérence sans précédent» dans le soutien de Donald Trump, Vladimir Poutine ou encore Viktor Orbán à Le Pen. «Au profit de qui ? D’un de leurs prestataires de service chez nous, le Rassemblement national», a lancé le patron de Renaissance.

il y a 33 jours

Marine Le Pen «ne lâchera rien». La multi-candiate à l’élection présidentielle, condamnée lundi à cinq ans d’inéligibilité, a dénoncé ce dimanche devant la foule clairsemée de ses soutiens place Vauban une «décision politique» et une «chasse aux sorcières». «Ce n’est pas une décision de justice, c’est une décision politique», qui a «non seulement bafoué l’Etat de droit, mais aussi l’Etat de démocratie», a-t-elle martelé, promettant à ceux qui en doutaient : «Je ne lâcherai rien.» «Nous ne demandons pas d’être au-dessus des lois, mais pas au-dessous des lois», a-t-elle encore dit, réfutant tout «esprit de sédition».

il y a 33 jours

Chez Renaissance, on attend la fin du meeting du RN pour faire monter Attal sur scène. Pendant que Marine Le Pen prend la parole dans le VIIe arrondissement, à la Cité du cinéma de Saint-Denis, où le parti Renaissance tient son raout militant, le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, dégaine : «Tu casses, tu répares. Tu voles, tu rembourses, tu défies l’autorité judiciaire, on t’apprend à la respecter.» Référence à la punchline de l’ex-Premier ministre Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale, début 2024. Le patron de Renaissance doit prendre la parole vers 17 heures, le parti calant – ou décalant – son intervention pour répliquer à Marine Le Pen.

«Défendons nos juges, martelons ce principe fondamental. Sans quoi demain, ce sera le règne du soupçon et de l’arbitraire», enjoint l’eurodéputée Valérie Hayer. «Ici en France, certains manifestent contre l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Ce qui se passe aux Etats-Unis, ailleurs dans le monde y compris en Europe, certains veulent l’importer ici, nous savons où cela mène», met aussi en garde l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne. Par Laure Equy

il y a 33 jours

Pour Bardella, Le Pen a été «injustement condamnée». La condamnation «scandaleuse» de Marine Le Pen est «une attaque directe contre la démocratie», a martelé dimanche à Paris le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dénonçant une décision de justice «grossière et militante» mais assurant ne pas vouloir «jeter le discrédit sur l’ensemble des juges». «Ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée. C’est la démocratie française qui est exécutée sur une simple décision de justice», a-t-il déclaré lors du meeting de soutien.

il y a 33 jours

Place Vauban, «the place to be» pour la jeunesse radicale d’extrême droite. Militants d’un groupuscule identitaire qui ont fini en garde à vue pour une action raciste dans la basilique Saint-Denis, début mars, fils de financier de la mouvance et figure de la nouvelle génération militante radicale, instructeur de self-defense, ex-cadre de Génération identitaire «surveillé par le renseignement», avait révélé Libé : le rassemblement de soutien à Marine Le Pen a, aussi, attiré toute une partie de la jeunesse radicale. Bière en main, la plupart écoutent les prises de parole depuis la buvette. Visiblement pas fâchés avec les discours sur le «système» qui attaquerait la patronne du RN. Ni la dénonciation de «l’immigration massive» qui les ponctue. Par Pierre Plottu

il y a 33 jours

Un flop pour le Rassemblement national et Marine Le Pen ? Alors que la police disait attendre quelque 8 000 personnes à la place Vauban, le compte ne semble pas y être pour l’extrême droite. Selon les journalistes de Libération sur place, la foule prend environ un quart de l’espace disponible. Ce que ne laissent pas apparaître les images des chaînes d’information en continu. Un cadre RN croisé par Libé : «C’est chaud, heureusement les vidéos des télés donnent l’impression qu’il y a du monde, mais s’ils font un plan aérien, on est morts.» Pourtant, à la tribune, Jordan Bardella revendique la présence de plus de 10 000 personnes…

il y a 33 jours

Pendant ce temps-là, Macron fait dans la nostalgie. Au milieu d’une journée très politique dont il est largement éclipsé, Emmanuel Macron fait diversion pour exister. A 14 h 58, au moment où Marine Le Pen s’apprête à monter sur l’estrade, le Président tweete ses bons souvenirs du lancement de son mouvement En marche, le 6 avril 2016, il y a neuf ans précisément. «Nous étions quelques-unes et quelques-uns avec des idées fortes et des convictions ancrées, loin de tout appareil politique. Bientôt rejoints par des milliers, puis des millions, écrit le Président. Ce mouvement a permis de faire tant de progrès pour la France et l’Europe.» Il ajoute : «[J’ai] un espoir tout aussi grand pour notre avenir et ce qui nous reste à accomplir.» C’est vrai que tant que y a de la vie, il y a de l’espoir.

il y a 33 jours

Des tags de bienvenue pour les soutiens de l’extrême droite. Sur le boulevard des Invalides, qui mène aux différentes entrées vers le rassemblement du Rassemblement national, les supporteurs venu soutenir Marine Le Pen sont accueillis par des tags réalisés au pochoir sur les trottoirs. «Rends l’argent», «escrocs», «voleurs»… tout le monde ne croit visiblement pas à la théorie d’une décision «politique» contre la patronne du RN. Par Pierre Plottu

il y a 33 jours

Les Femen mènent une action place Vauban. Sur la place Vauban, où le meeting du RN va bientôt commencer, une action des Femen a eu lieu à 15 heures tapantes. «Tolérance zéro pour les fachos», hurlent une poignée de militantes féministes, torse nu, aussitôt exfiltrées par le service d’ordre du RN, le Département protection sécurité (DPS), aidé de quelques adjuvants zélés manifestement paniqués qui se servent de leur veste pour cacher aux caméras de télé et aux photographes ces poitrines qu’ils ne sauraient voir. «Viens on va leur casser la gueule» et «faut les foutre à poil dans les quartiers nord de Paris, elles vont moins rigoler», entend-on de la bouche de deux sympathisants d’extrême droite. Par Nicolas Massol et Pierre Plottu

il y a 33 jours

A trente minutes du début du rassemblement du RN, une place Vauban peu remplie. Une demi-heure avant le début du rassemblement «pacifique», devant les Invalides, la place Vauban est encore sacrément clairsemée. La sono crache les habituels tubes ringards des années 80 (Born to Be Alive) tandis que les militants, acheminés de toute la France par des bus, se font distribuer des drapeaux tricolores. Au-delà du périmètre de sécurité, les Parisiens des beaux quartiers profitent du soleil sur la pelouse de l’avenue de Breteuil. Un vide-grenier est organisé à deux rues du rassemblement. Tout ça pour ça ? Par Nicolas Massol

il y a 33 jours

Objectif 1er Mai. Lucie est «soulagée». La place de la République est «suffisamment pleine» à ses yeux. Lucie, 42 ans, est institutrice dans le Val-d’Oise. Elle a fait le voyage de la banlieue à paris avec son compagnon et leur enfant. «Il y a du monde pour une manifestation organisée en deux jours, c’est rassurant, dit-elle. Mais le grand jour, c’est le 1er Mai, on doit vraiment être dans la rue en nombre, comme le soir de la victoire après la dissolution.» Par Rachid Laïreche

il y a 33 jours

Pour Mélenchon, le jugement contre Le Pen est «délicieux». Il n’a fait que passer place de la République, mais Jean-Luc Mélenchon s’est longuement exprimé ce dimanche 6 avril dans une interview au quotidien britannique conservateur The Telegraph, à l’occasion de la sortie de son livre l’Ere du peuple en langue anglaise. Et le leader de La France insoumise a l’air plutôt content : «Je trouve ce verdict délicieux parce qu’il sème la pagaille au Rassemblement national, donc cela affaiblit l’adversaire. On va pouvoir respirer un peu pendant qu’ils se foutent sur la gueule entre eux. C’est une bonne nouvelle pour nous», dit Mélenchon au journaliste britannique Henry Samuel. L’insoumis y confirme aussi son opposition à la peine d’inéligibilité immédiate donnée à Marine Le Pen et donne l’impression, du moins en anglais, d’espérer que la décision du tribunal pousse le peuple à la révolution : «Nous avons vu des révolutions citoyennes. Ceux d’en haut ne peuvent plus rien faire, car quoi qu’ils fassent, c’est l’inverse qui se produit ou personne n’obéit, et en bas, les gens en ont assez – quoi qu’on leur ordonne, ils trouvent cela insupportable, odieux. Nous en sommes arrivés à ce stade. Quel sera le moment de rupture ? Je ne sais pas exactement. L’affaire Le Pen pourrait être l’étincelle.»

il y a 33 jours

Mélenchon was here. Jean-Luc Mélenchon est passé en grande vitesse sur la place de la République : le temps de faire une bise aux députés insoumis et aux organisateurs. Il en est reparti encadré par son service d’ordre, qui tentait de repousser les journalistes qui voulaient le faire réagir. Par Rachid Laïreche

il y a 33 jours

Le RN montre son «vrai visage», selon Bompard. Le député des Bouches du Rhône, Manuel Bompard, arrive sur la place de la République. Il est accompagné de nombreux élus insoumis. Des micros partout. «L’extrême droite montre son vrai visage. Il ne suffit pas de porter des cravates pour ne pas être dangereux, dit-il. Marine Le Pen ne manifeste jamais pour défendre les services publics ou combattre la réforme des retraites, mais elle descend dans la rue pour s’attaquer aux juges après sa condamnation.» Par Rachid Laïreche

il y a 33 jours

Pour qui roule la caravane place Vauban ? Avant même le sondage donnant Marine Le Pen ex-aequo avec son dauphin dans la course à l’Elysée, l’éditorial de la Charente Libre ne donnait pas cher de sa peau : «La grande favorite est menacée de rejoindre Fillon, Strauss-Kahn, Balladur ou Delors dans le cimetière des destins pleins de promesses, brisés par un mauvais sort. Elle rameute toute la caravane place Vauban à Paris pour disperser le doute dans une agitation de drapeaux, en direct sur CNnews», écrivait samedi 5 avril notre confrère Jean-Louis Hervois, ajoutant immédiatement pour bonne mesure que Le Pen «traîne un tel handicap que la presse amie ne pourra longtemps ignorer le risque qu’il y aurait à trop encourager un cheval boiteux aussi près du but».