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«Si la motion de censure passe tout sera plus difficile et tout sera plus grave», alarme Michel Barnier

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Le Premier ministre a donné ce mardi 3 décembre une interview au 20 Heures de TF1 et France 2 après avoir engagé la veille sa responsabilité sur le budget de la Sécurité sociale. Dans la foulée, deux motions de censure ont été déposées, l’une du Nouveau Front populaire, l’autre du Rassemblement national. Le vote aura lieu mercredi et devrait entraîner la chute du gouvernement.
Le Premier ministre français Michel Barnier lors d'une interview télévisée diffusée sur TF1 et France 2, à l'hôtel Matignon ce mardi. (Julien De Rosa /AFP)
publié le 3 décembre 2024 à 7h12
(mis à jour le 3 décembre 2024 à 21h18)

En résumé :

  • Le Premier ministre Michel Barnier a donné une interview au 20 Heures de TF1 et de France 2 ce mardi 3 décembre au soir, à la veille du vote de la motion visant à censurer son gouvernement. Il s’est voulu combatif et a estimé qu’il était encore «possible» de survivre à la censure.
  • En visite en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron a déclaré ce mardi soir qu’il «ne peut pas croire au vote de la censure» du gouvernement de Michel Barnier.
  • L’adoption par l’Assemblée nationale d’une telle motion serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l’histoire de la Ve République.
  • Retrouvez les informations sur journée politique de lundi ici.
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Pour Marine Tondelier, l’heure est à l’alternance. La leader des Ecologistes a aussi réagi à l’interview de Michel Barnier, publiant sur X un message où elle appelle à «l’alternance». «Le Président de la République, premier responsable de la situation de crise politique dans laquelle il a plongé le pays, doit sans tarder se conformer au résultat des élections législatives qu’il a lui-même convoquées en juillet dernier et se tourner vers les écologistes et la gauche pour gouverner», écrit la secrétaire nationale des Ecologistes. Laquelle soutient toujours le nom de Lucie Castets pour Matignon.

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Pour Marine Le Pen, Michel Barnier «ne pouvait qu’échouer» en restant dans «la continuité catastrophique d’Emmanuel Macron». Aussitôt l’interview du Premier ministre terminée, Marine Le Pen a réagi sur X. Pour la présidente du groupe RN à l’Assemblée, «en inscrivant son budget dans la continuité catastrophique d’Emmanuel Macron, le Premier ministre ne pouvait qu’échouer». Avant d’ajouter qu’il «avait en revanche le choix, et le devoir, de ne pas mentir». Sans préciser ce qui se cache derrière ce message sibyllin.

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En cas de censure, Michel Barnier ne voit pas de «sens» à être renommé. Michel Barnier a écarté la possibilité d’être renommé à Matignon si son gouvernement était censuré mercredi. «J’ai envie de servir. Je vous ai dit que c’est un grand honneur. Mais qu’est ce que ça a comme sens si je tombe demain qu’on me retrouve là comme si rien ne s’était passé ?», a affirmé le locataire de Matignon.

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Pour Michel Barnier, «près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter» en cas de censure. Sortez les trompettes de l’Apocalypse. Questionné sur les conséquences d’une censure, Michel Barnier s’est fait alarmant. «Ce dont je suis sûr c’est que si la motion de censure passe tout sera plus difficile et tout sera plus grave», a lâché le locataire de Matignon. Et de développer : «Près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter et d’autres en paieront pour la première fois. C’est inéluctable. Il faudra bien que les députés qui vont voter demain aillent s’expliquer avec les Français et rendent des comptes. Pourquoi les crédits prévus pour la santé mentale, les soins palliatifs et les personnes âgées ne sont plus là. Parce qu’ils ont été supprimés.»

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Pour Michel Barnier, Emmanuel Macron «a la légitimité populaire» et ne doit pas démissionner. Interrogé sur l’hypothèse d’une démission du Président de la République, appelée de leurs vœux par plusieurs figures politiques pour résoudre la crise, Michel Barnier a rejeté l’idée d’un revers de main. «Le Président de la République a été élu pour 5 ans, il a été clairement élu, il a la légitimité populaire», tranche le Premier ministre. «Il n’a jamais évoqué avec moi cette hypothèse, ni lui avec moi ni moi avec lui, dit-il encore. Je travaille en confiance avec lui et je reste un homme indépendant.»

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Michel Barnier continue de «respecter» le RN. Michel Barnier a-t-il été baladé par le RN ? Le Premier ministre refuse une telle description et continue de traiter le parti d’extrême droite avec beaucoup de mansuétude, même si Marine Le Pen est entrée «dans une sorte de surenchère». «Je ne négocie pas, j’ai écouté, développe Barnier. Est ce que vous avez vu un groupe de parlementaires du RN être aussi nombreux dans le Veme République ? Je les respecte comme je dois respecter 11 millions de citoyens ont voté pour eux et de comprendre pourquoi ils ont voté pour eux.» Avant de se remettre à taper sur la gauche. «Quand je suis arrivé dans ce bureau, qui est d’ailleurs celui de Leon Blum, j’ai appelé mes amis politiques et ensuite j’ai appelé deux ou trois dirigeants du Parti socialiste, Olivier Faure et Boris Vallaud, raconte Michel Barnier. Ils m’ont dit on ne veut pas vous voir maintenant on votera la censure. Quand ils viennent me voir, je les reçois avec beaucoup d’attention, ils me proposent un texte qui est le programme du NFP...» Soit la force politique arrivée en tête des législatives le 7 juillet 2024.

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Sur les retraites, «on n’est pas dans du marchandage, du chantage». Interrogé sur la possibilité de faire encore un geste sur le budget de la Sécurité sociale, sur lequel Michel Barnier a engagé sa confiance, le Premier ministre semble dire qu’il est allé au bout de ce qui était possible. «On n’est pas dans du marchandage, on n’est pas dans du chantage, il y a eu une écoute, du respect», assure le locataire de Matignon. «Nous avons fait un effort, nous avons décidé de protéger les petites retraites. Un petit effort est demandé à tous les autres», assure Michel Barnier, qui souligne que «le texte dont nous parlons demain a fait l’objet de travail pendant des semaines». Et qu’il ne peut pas céder à tout car «on va payer l’année prochaine 60 milliards d’intérêts. C’est plus que le budget de la Défense et de l’Education nationale.

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Michel Barnier tape sur la motion de «l’extrême gauche». Voilà le chiffon rouge. Michel Barnier dénonce au 20 Heures de TF1 et France 2 la motion de censure déposée par les partis du Nouveau Front populaire, un «texte rédigé par l’extrême gauche» qui «pourrait être voté par des députés du RN». Le Premier ministre estime que ce texte est un «manque de respect» avant d’embrayer sur «la récente proposition de l’extrême gauche pour abolir le délit d’incitation du terrorisme». «Il faut savoir qui va être avec qui et qui va être solidaire de qui», lâche Barnier, tentant de fracturer ses opposants.

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Michel Barnier : «les ors de la République, je m’en fous». L’encor Premier ministre l’assure : «ce n’est pas une question de survie politique pour moi. Je suis dans ce bureau depuis trois mois. J’y suis arrivé le 5 septembre en me disant que je pouvais partir le lendemain matin.» Et Michel Barnier de dépersonnaliser la situation : « c’est la première fois depuis 1958 qu’il n’y a pas de majorité du tout. Aucune majorité possible entre trois grands groupes. Je sais que c’est une situation fragile et éphémère.» Avant de revenir à sa personne : «pour tout vous dire je suis fier de servir, très honoré, d’être Premier ministre. Mais les dorures qui sont autour de nous, les voitures officielles, les ors de la République, je m’en fous. Ce n’est pas moi qui suis en cause. Ce qui se passe dépasse largement ma condition.»

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Pour Michel Barnier, survivre à la censure «c’est possible». Le Premier ministre reçoit TF1 et France 2 ce mardi soir à Matignon pour une interview à la veille de l’examen de deux motions de censure déposées contre son gouvernement. Il assure que tout n’est pas encore joué. Survivre à la motion de censure, «c’est possible, ça dépend des députés, qui ont chacun et chacune une part de responsabilité, assure Michel Barnier. Je pense que c’est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité.» Le Premier ministre l’assure : «Je pense que l’intérêt supérieur du pays, le bien commun, ça veut dire quelque chose.»

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Sébastien Lecornu au «Parisien» : son nom pour Matignon, «ce n’est vraiment pas le sujet». A la veille du vote de la motion de censure et en plein déplacement en Arabie saoudite, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a donné une interview au Parisien publiée ce mardi soir. Il veut croire que la censure est évitable «jusqu’à la dernière minute» car «il n’y a pas de mandat impératif», formule repetée au cours de l’entretien. Façon de renvoyer les députés à leur conscience plutôt qu’aux consignes de groupe. À ce titre, le ministre regarde surtout du côté du PS, qui est «un parti de gouvernement» tandis que voir «des partis populistes s’oppose[r] à des budgets comportant des mesures impopulaires, ce n’est au fond pas surprenant», estime-t-il. Et si Michel Barnier laissait quand même sa place, serait-il intéressé, lui dont le nom revient avec insistance ? «Ce n’est pas la première fois que mon nom circule et je vois aussi le jeu — pas toujours bienveillant — de ceux qui le font circuler, dit Lecornu. Mais ce n’est vraiment pas le sujet.»

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Pour Macron, la démission n’est pas à l’ordre du jour. «Ça n’a pas de sens», «c’est franchement pas à la hauteur de dire ces choses-là», a déclaré le président de la République à des journalistes en marge de sa visite en Arabie saoudite. «Il se trouve que si je suis devant vous, c’est que j’ai été élu deux fois par le peuple français. J’en suis extrêmement fier et j’honorerai cette confiance avec toute l’énergie qui est la mienne jusqu’à la dernière seconde pour être utile au pays», a-t-il ajouté.

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Emmanuel Macron «ne peut pas croire au vote de la censure». En visite en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron a déclaré qu’il «ne peut pas croire au vote de la censure» du gouvernement de Michel Barnier, ajoutant faire «confiance à la cohérence des gens». Il a ensuite affirmé qu’il ne faut «pas faire peur aux gens» en évoquant un risque de crise financière. «Ma priorité, c’est la stabilité», a déclaré le chef de l’Etat à des journalistes en marge de sa visite en Arabie saoudite. Selon lui, le Rassemblement national serait d’un «cynisme insoutenable» s’il votait la motion déposée par la gauche, «qui insulte ses électeurs», tandis que le Parti socialiste, et notamment l’ex-président François Hollande, feraient preuve d’une «perte de repères complète» en votant la censure. Avant d’assurer : «Michel Barnier va se battre jusqu’au bout».

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Le PS votera la censure «parce que les circonstances l’exigent». Pour le porte-parole des députés socialistes Arthur Delaporte, pas le choix. «Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on participe à la première chute d’un gouvernement depuis 1962», assure l’élu du Calvados sur BFMTV. «On le fait parce que les circonstances l’exigent», poursuit-il. D’après lui, Michel Barnier n’a «à aucun moment cherché à reprendre les différentes positions» de la gauche sur le budget. Ce qui l’amène à fustiger un Premier ministre qui aurait davantage mis de cœur à «négocier avec la droite».

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Les agriculteurs paieraient «lourdement» une censure du gouvernement, prévient la ministre Annie Genevard. Les agriculteurs paieraient «lourdement» une censure du gouvernement, a déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, appelant les députés à «la responsabilité» face à la crise qui secoue les campagnes depuis janvier dernier. «Cette censure, les agriculteurs vont en payer l’addition, et lourdement, et c’est terrible. Et c’est terrible parce que l’année a été pour eux extrêmement cruelle», a affirmé la ministre, lors de la séance des questions à l’Assemblée nationale.

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Le camp de Marine Le Pen dément formellement avoir refusé trois rencontres avec le Premier ministre. Le cabinet de Marine Le Pen dément «formellement» avoir refusé trois rencontres avec Michel Barnier, avant que celui-ci engage le 49.3, a appris franceinfo auprès de l’entourage de la présidente du groupe Rassemblement national. Pourtant, mardi matin, l’entourage du Premier ministre a accusé «la garde rapprochée de Marine Le Pen» d’avoir «refusé à trois reprises une rencontre à Matignon». Il est «étonnant de voir le RN dire qu’ils ont été reçus trop tardivement», a ainsi dénoncé l’entourage de Michel Barnier auprès de franceinfo.

il y a 157 jours

Michel Barnier répond aux députés. La censure «rendra tout plus difficile et plus grave», a prévenu mardi le Premier ministre Michel Barnier, à la veille du vote d’une motion par la gauche et l’extrême droite qui peut faire tomber son gouvernement. «La situation est difficile sur le plan budgétaire, sur le plan financier» et «très difficile sur le plan économique et social», «retenez bien (...) que la censure dont il est question demain (mercredi) (...) rendra tout plus difficile et plus grave», a-t-il affirmé quelque peu groggy, avant de lâcher le micro.

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Bruno Retailleau fustige ceux qui «s’apprêtent à jouer le destin de la France et des Français à la roulette russe». Lors de la session de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a dénoncé l’alliance des députés RN et LFI pour faire tomber le gouvernement Barnier : «Demain, certains, d’une extrémité à l’autre, s’apprêtent à jouer le destin de la France et des Français à la roulette russe». Puis, il s’est adressé directement à Marine Le Pen, lui demandant «comment elle pouvait accepter de mêler ses voix, celles de son groupe, à celles de l’extrême gauche». «La politique, ce sont les convictions, ce n’est pas la tambouille politicienne», a ensuite déclaré Bruno Retailleau.