«Droite dure», «victoire du macronisme», «aucun avenir»… Les oppositions étrillent les nouveaux ministres. Dans la foulée de l’annonce du nouveau gouvernement Barnier ce samedi 21 septembre au soir, la gauche déplore la présence de LR dans l’exécutif, tandis que l’extrême droite critique «le retour du macronisme». Un article à retrouver ici.

Marine Le Pen dénonce un «gouvernement remanié». Pour Marine Le Pen, la liste des 39 ministres officialisée plus tôt dans la soirée constitue un «gouvernement remanié». «Ce gouvernement transitoire est la conséquence du bourbier créé par des alliances contre-nature nouées lors des élections législatives. La grande alternance que nous appelons de nos vœux, nous allons continuer de la préparer pour permettre à la France de se relever», annonce la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.

Pour les nouveaux ministres, la grande rentrée se fera lundi. Les 39 nouveaux ministres du gouvernement Barnier seront accueillis lundi à partir de 8 heures, annonce Matignon. La passation des pouvoirs se déroulera dans la foulée, de 10 heures à 13 heures. Enfin, ils assisteront à partir de 15 heures à leur premier conseil des ministres à l’Elysée.

«Plus tu perds dans les urnes, plus tu gagnes des ministères !», enrage François Ruffin. A gauche, les réactions exaspérées déferlent. Pour François Ruffin, la nomination de 39 ministres essentiellement issus du camp macroniste et de la droite ne passe pas. «Au royaume des cieux gouvernementaux, les derniers seront les premiers. Plus tu perds dans les urnes, plus tu gagnes des ministères ! Macron est une gigantesque machine à dégouter les Français de la démocratie», tacle l’insoumis.

A peine nommé à l’Intérieur, Bruno Retailleau promet de rétablir l’ordre. Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau se dit sur X «honoré et fier de servir la France, au sein du Gouvernement de Michel Barnier». Tout en promettant aux forces de l’ordre d’être «leur premier soutien», le Républicain martèle : «Je suis donc là pour agir, avec un seul mot d’ordre : rétablir l’ordre pour assurer la concorde».

Les socialistes censureront le nouveau gouvernement. Sur X (ex-Twitter), Boris Vallaud ironise : «On est gâté, les droites en bande organisée !». D’après le président du groupe des socialistes à l’Assemblée nationale, les 39 nouveaux ministres ne constituent «pas un nouveau gouvernement» mais un «remaniement». De quoi l’amener à annoncer : «Les socialistes censureront cette trahison du vote des Français». Même annonce faite du côté d’Olivier Faure qui s’agace d’un «gouvernement réactionnaire en forme de bras d’honneur à la démocratie». Et de donner «rendez-vous pour le débat de la censure».

Pour Lucie Castets, «la démocratie est humiliée». La candidate du NFP au poste de Premier ministre ne mâche pas ses mots. Sur X (ex-Twitter), Lucie Castets s’insurge : «On nous promettait un gouvernement de concorde, on a un gouvernement de droite dure». Avant de déplorer : «C’est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin de ce suspense de papier».

Agnès Pannier-Runacher promet une écologie «populaire». Tout juste nommée ministre de la Transition écologique, de l’énergie et du climat, Agnès Pannier-Runacher remercie : «Très honorée de la confiance du Président de la République et du Premier ministre, elle m’oblige». «Sortir des énergies fossiles, adapter notre pays aux effets du dérèglement climatique, stopper l’effondrement de la biodiversité et inverser la tendance : ce sont les défis du siècle», estime l’ancienne ministre de la Transition énergétique. Sa feuille de route ? «L’écologie que je veux porter, ne sera pas seulement ambitieuse. Elle sera aussi populaire pour permettre à tous de vivre mieux», promet-elle.

«Un gouvernement contre nature et contre la nature», déplore Marine Tondelier. Une réaction brève. Et blasée. Alors qu’Agnès Pannier-Runacher est nommée au ministère de la Transition écologique, Marine Tondelier tance sur X (ex-Twitter) «un gouvernement contre nature et contre la nature». Ironiquement, l’écologiste s’interroge : «Qui aurait pu prédire ?».

Bye bye Darmanin. Avec Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Economie, il fait partie des poids lourds de la macronie à quitter officiellement le gouvernement. A l’occasion de son départ du ministère de l’Intérieur après des années de longévité au sein de l’exécutif, Gérald Darmanin adresse ses vœux de réussite à la relève. «Je souhaite la pleine réussite du gouvernement mené par Michel Barnien, son succès sera celui de la France et des Français», écrit-il sur X (ex-Twitter).

Jordan Bardella (RN) prédit «un gouvernement qui n’a aucun avenir». Au tour de Jordan Bardella de s’insurger sur X (ex-Twitter). Le président du RN estime que la nomination de ces 39 ministres, essentiellement issus du camp présidentiel et de la droite, signe «le retour du macronisme par une porte dérobée». «Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises, ne peut revenir par de lamentables jeux d’appareils et calculs politiciens», souligne l’eurodéputé, en référence aux élections européennes et législatives que le camp macroniste n’était pas parvenu à remporter. «C’est donc un gouvernement qui n’a aucun avenir», conclut l’élu d’extrême droite.

«Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible», lance Mélenchon. Alexis Kohler était encore entrain de lister les noms des nouveaux ministres quand Jean-Luc Mélenchon réagissait déjà sur X (ex-Twitter). Sans surprise, la figure emblématique de la France insoumise critique le «casting du nouveau film catastrophe macroniste». Et tacle la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur : «Le gouvernement des perdants des élections législatives est dans la main de l’inquiétant ministre de l’Intérieur, président du groupe dominant du Sénat où se décidera donc désormais le contenu des textes supportés par LR». D’après lui, «cette combinaison n’a ni légitimité ni futur. Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible».

Au boulot. La liste officielle des ministres vient à peine d’être annoncée que Michel Barnier donne le coup d’envoi sur X (ex-Twitter). «Une équipe ! Maintenant, au travail», lance le Premier ministre.

Retailleau, Genetet, Migaud... Retrouver la liste complète des nouveaux ministres. Deux mois et deux semaines après la démission de Gabriel Attal consécutive au second tour des élections législatives, le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, a annoncé ce samedi soir, peu avant 20 heures, la composition du nouveau gouvernement, qui sera dirigé par le Premier ministre Michel Barnier. Retrouvez ici la liste complète des 39 ministres, 19 ministres de plein exercice, 15 ministres délégués et 5 secrétaires d’Etat du premier gouvernement Barnier.

Le gouvernement nouveau est arrivé. Après 67 jours de gouvernement Attal démissionnaire, et deux semaines de tensions et d’incertitude pour Michel Barnier, la liste définitive de l’équipe du nouveau Premier ministre alliant la macronie et la droite a enfin été annoncée ce samedi soir, par le secrétaire général Alexis Kohler depuis l’Elysée. Bruno Retailleau est notamment confirmé à l’Intérieur, Anne Genetet fait figure de surprise à l’Education, Didier Migaud à la Justice constitue la seule prise de «gauche», Antoine Armand ira à Bercy ou encore Laurence Garnier à la Consommation. Rachida Dati est reconduite à la Culture, tout comme Sébastien Lecornu à la Défense.

L’annonce imminente, pour de vrai cette fois. Selon un communiqué de l’Elysée envoyé à l’instant, «le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, annoncera la nomination du Gouvernement, ce samedi 21 septembre 2024, à 19h40 au Palais de l’Elysée».

Un début de planning pour le futur gouvernement ? Selon France Info, les potentiels ministres devraient «se tenir prêts dès la mi-journée» dimanche, pour les premières passations. La nouvelle équipe de Michel Barnier pourrait se retrouver dimanche soir à Matignon. Un premier conseil des ministres serait prévu lundi. L’exécutif devra se mettre aussitôt au travail, avec en ligne de mire la présentation du prochain budget, le 1er octobre.

Le téléphone de Matignon chauffe. Michel Barnier a commencé à appeler ses futurs ministres, ont confirmé des sources au sein du camp présidentiel auprès de l’AFP, comme l’avait dit BFMTV peu de temps avant. Le Premier ministre avait transmis vendredi soir une liste de noms «finalisée» au président Emmanuel Macron, et le MoDem a acté sa participation, même si des députés du parti centriste, inquiets d’une équipe marquée trop à droite, restent réservés. Pas de précision néanmoins sur l’annonce à venir du gouvernement, ce samedi soir ou dimanche.

C chô, ça brûle ? «La liste de Michel Barnier est désormais finalisée et l’annonce du prochain casting gouvernemental imminente», écrivait Le Monde sur les coups de 15h30. «Le Premier ministre a commencé à contacter certains de ses futurs ministres par téléphone», affirmait BFMTV à 17h15. Et pendant ce temps, à l’Elysée, les curieux sont conviés à visiter les palais pour les Journées européennes du patrimoine. Peut-être certains croiseront-ils Alexis Kolher, éminence grise d’Emmanuel Macron et secrétaire général de la présidence, qui pourrait lire la composition du nouveau gouvernement depuis le perron de l’Elysée.

Bercy devrait revenir à Laurent Saint-Martin et Antoine Armand. C’est un tandem de députés macronistes trentenaires qui devrait finalement devenir ministres de l’Economie et des Finances, selon des sources de Libération. Laurent Saint-Martin, qui a été député entre 2017 et 2022, a au dernier moment été poussé par Gabriel Attal et préféré à Mathieu Lefèvre, autre député macroniste, longtemps conseiller de Gérald Darmanin. Petit hic, Laurent Saint-Martin a été battu en 2022 par l’insoumis Louis Boyard aux législatives dans le Val-de-Marne, défaite qui a l’époque avait représenté une grave humiliation pour la macronie. Emmanuel Macron l’avait toutefois ensuite nommé, en récompense de sa fidélité, à la tête de Business France. Quant à Antoine Armand, énarque et élu pour la première fois en 2022, il présidait la commission des affaires économiques de l’Assemblée depuis juillet. Ces deux «délégués» seraient des bleus de Bercy : ils n’ont jamais participé à un gouvernement. On est bien loin du poids lourd qu’était Bruno Le Maire. Par Anne-Sophie Lechevallier