Menu
Libération
LIVE
terminé

Gouvernement Lecornu II : les insoumis mettent (déjà) la pression sur les socialistes

Renommé par Emmanuel Macron vendredi soir à Matignon, Sébastien Lecornu a présenté dimanche soir sa nouvelle équipe de 34 ministres. Celle-ci comprend quelques vieux briscards, des LR expulsés par leur parti et des membres de la société civile.

Les insoumis lors de leur université d'été, le 23 août 2024, à Châteauneuf-sur-Isère. (Emmanuel Dunand /AFP)
ParLucas Biosca
Chef de service - Actu
AFP
Publié le 13/10/2025 à 6h23, mis à jour le 13/10/2025 à 21h44

En résumé :

  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé dimanche 12 octobre tard dans la soirée son «gouvernement de mission» de 34 ministres, mêlant «profils expérimentés et de jeunes parlementaires», ainsi que des nouvelles têtes, pour certaines venues de la société civile.
  • Le chef du gouvernement reconduit aura un mardi chargé : premier conseil des ministres, présentation de la première copie de son budget pour 2026 et discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.
  • La France insoumise et le Rassemblement national ont de nouveau promis dimanche de censurer le gouvernement Lecornu II, tandis que socialistes et écologistes se sont contentés d’une réaction laconique traduisant leur consternation.
  • Retrouvez le fil des événements de la journée du 12 octobre dans notre live de dimanche.
Le 13/10 à 21H31
La guerre est déclarée entre Retailleau et les ministres frondeurs LR

En intégrant le gouvernement Lecornu II, six ministres issus des Républicains ont bravé la non-participation actée par le patron du parti la veille. En retour, celui-ci les a exclus des instances dirigeantes. «Une énorme connerie», selon un conseiller ministériel LR. Notre article.

Par Victor Boiteau
Le 13/10 à 19H33
Les insoumis mettent (déjà) la pression sur les socialistes

Dans une déclaration envoyée à la presse ce lundi 13 octobre au soir, la France insoumise feint de ne «pas croire que le Parti Socialiste puisse refuser de censurer à nouveau un gouvernement macroniste». «Nous l’appelons à voter la censure aux côtés des forces du Nouveau Front Populaire», insistent les troupes de Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, concernant d’éventuelles législatives anticipées qui découleraient d’une dissolution qui, elle-même, découlerait d’une censure du gouvernement mercredi ou jeudi, les insoumis affirment «not[er] avec stupéfaction les déclarations d’Olivier Faure, affirmant sa décision de présenter en solitaire des candidatures du Parti Socialiste». «Elles pourraient empêcher le plus souvent la présence de la gauche au second tour, écrit LFI. Elles montreraient le renoncement à gagner l’élection et à changer pour de bon la vie du peuple français. Seule serait favorisée l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.» Au jeu du «plus unitaire que moi tu meurs», les insoumis en tiennent une bonne couche.

Par Lilian Alemagna
Le 13/10 à 19H27
La main tendue de Darmanin aux socialistes pour éviter la censure

«Nous devons tendre la main et faire tout pour éviter que nous allions vers la dissolution de l’Assemblée nationale, qui ajouterait de l’instabilité», a estimé lundi Gérald Darmanin, reconduit dimanche ministre de la Justice dans le gouvernement Lecornu II. «Chacun doit être responsable : le gouvernement doit faire son effort, sa part d’humilité et de pas en avant», «pour le bien de l’État, pas pour le bien des partis, pas pour le bien des ambitions personnelles», a ajouté le garde des Sceaux lors d’un déplacement au centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne). Sébastien Lecornu, doit prononcer mardi sa déclaration de politique générale devant la chambre basse, alors que le RN et LFI comptent le censurer dès cette semaine, plaçant le PS en faiseur, ou défaiseur, de roi. «Je sais qu’il y aura des femmes et des hommes de bonne volonté au Parlement, et notamment au groupe socialiste, pour accepter cette main tendue pour que nous travaillions ensemble», a prédit Gérald Darmanin.

Le 13/10 à 18H53
La «sécurité du quotidien» et la poursuite de la «guerre contre les narcotrafiquants», la feuille de route du nouveau ministre de l'Intérieur

Le nouveau ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a érigé au rang de priorités la restauration de la «sécurité du quotidien» et la poursuite de la «guerre contre les narcotrafiquants», lundi à Versailles lors de son premier déplacement. «Les priorités, ce sont celles qui intéressent nos concitoyens : restaurer la sécurité du quotidien», a indiqué le ministre à la presse. En outre, «on va poursuivre cette guerre contre les narcotrafiquants. C’est vraiment une priorité extrêmement forte», a ajouté l’ancien préfet de police de Paris, en visite au groupement de gendarmerie départementale des Yvelines.

Le 13/10 à 17H05
Quand Beauvau annule et remplace Bruno Retailleau 

Le statut de ministre est désormais plus précaire que celui de candidat de téléréalité : vous pouvez sauter chaque semaine – sauf que là, ce n’est jamais le public qui vote. Et cela rend la mission des chargés de communication ministérielle très difficile. Pour preuve, ce courriel envoyé cet après-midi par le ministère de l’Intérieur qui indique aux journalistes le déplacement du ministre «Bruno Retailleau» devant le groupement de gendarmerie des Yvelines. La boulette. Retailleau a quitté le navire et a été remplacé par l’ancien préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. L’erreur est réparée cinq minutes plus tard par un «ANNULE ET REMPLACE» un poil paniqué. Plus personne n’arrive à suivre…

Par Ludovic Séré
Le 13/10 à 16H13
Outre-Mer : Valls «regrette de ne pas pouvoir terminer» son action

Manuel Valls a fait part lundi des regrets qu’il avait «de ne pas pouvoir terminer» son action à la tête du ministère des Outre-Mer, où il a notamment obtenu un accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, contesté depuis par une partie des indépendantistes. Il a rappelé «qu’il y avait encore beaucoup à faire pour les territoires ultramarins». «Notamment contre la vie chère, contre l’insécurité, pour les dossiers de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi pour la reconstruction de Mayotte», a-t-il poursuivi, souhaitant «bon vent et bon courage» à sa successeure Naïma Moutchou, députée Horizons de 44 ans et ministre démissionnaire de la Fonction publique.

Le 13/10 à 15H20
En Egypte, Macron fait comme si de rien n'était

Pour l’heure, la priorité présidentielle semble de tenir la crise à distance. Depuis l’Egypte, Emmanuel Macron s’est défaussé lundi sur la classe politique de toute responsabilité dans la crise française, mettant plutôt en avant son rôle diplomatique, qu’il revendique et tente de conforter, dans la résolution de la guerre à Gaza. «Moi je suis là dans mon rôle de garant des institutions, celui que j’ai exercé la semaine dernière», a lancé Emmanuel Macron devant les journalistes qui l’accompagnent. Une posture en décalage avec ce que pensent les oppositions, qui le désignent unanimement comme responsable de l’impasse, et plusieurs voix de son propre camp, qui lui reprochent de «s’acharner à vouloir garder la main».

Le 13/10 à 15H07
Lecornu : la «seule mission» du gouvernement est de «surpasser la crise politique»

Sébastien Lecornu a remercié ses nouveaux ministres réunis à Matignon d’avoir accepté d’entrer au gouvernement, dont sa «seule mission» est de «surpasser la crise politique». «Merci d’avoir accepté de rentrer au gouvernement de la République dans un moment qui, on le sait, est difficile» et dont le «seul objectif et seule mission évidemment, est de surpasser et de dépasser cette crise politique» qui «sidère une partie de nos concitoyens» et qui «une partie du monde», a affirmé le Premier ministre, en appelant ses ministres à la «sobriété», à l’«humilité», et à «mettre les ego de côté».

Le 13/10 à 14H59
Lecornu défend l'augmentation budgétaire prévue pour les armées

A la veille de la présentation du projet de budget sur lequel son gouvernement joue sa survie, le Premier ministre Sébastien Lecornu a jugé «indispensable» de respecter l’augmentation prévue du budget militaire pour faire face à la menace russe et au «durcissement du monde». Dans un contexte d’économies budgétaires attendues, le ministère des Armées était l’un des rares à voir son enveloppe amenée à grossir. «Le 13 juillet dernier, le chef de l’Etat a annoncé un nouvel effort [une rallonge budgétaire supplémentaire de 3,5 milliards d’euros, en plus des 3,2 milliards déjà prévus par la Loi de programmation militaire, ndlr], pour accélérer notre réarmement. Il est indispensable. Je veillerai à ce que cette parole soit respectée», affirme Sébastien Lecornu, qui vient de transmettre son poste de ministre des Armées à Catherine Vautrin.

Le 13/10 à 13H47
Nouveau gouvernement : «On attend des actes», déclare Sophie Binet de la CGT

La CGT jugera le nouveau gouvernement sur ses «actes», et en premier lieu sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites, a déclaré ce lundi sa secrétaire générale, Sophie Binet. Il y a une «attente très forte de rupture, avec des actes forts et immédiats notamment concernant la réforme des retraites», a expliqué la dirigeante du deuxième syndicat français à la veille de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu. Sur les retraites, elle s’inquiète de «la stratégie déployée depuis l’Elysée d’essayer de s’en sortir avec une nouvelle manœuvre de diversion, à savoir le décalage [dans le calendrier d’application de la réforme]. Ça voudrait dire confirmer les 64 ans avec une application qui serait seulement décalée de quelques mois, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et travailleuses». Sophie Binet est peu optimiste : «Est-ce que le Premier ministre va enfin s’émanciper du président de la République et couper le cordon avec le patronat ? Pour l’instant, on ne le voit pas.»

Le 13/10 à 13H31
Budget : le respect de l'effort prévu sur les dépenses militaires est «indispensable», selon Lecornu

Le Premier ministre, ex-ministre des Armées, a jugé ce lundi «indispensable» l’augmentation prévue du budget militaire face au «durcissement du monde». «Le 13 juillet, le chef de l’Etat a annoncé un nouvel effort pour accélérer notre réarmement. Il est indispensable. Je veillerai à ce que cette parole soit respectée», affirme dans un message aux Armées Sébastien Lecornu, dont la mission à la tête du gouvernement est de faire adopter un budget pour 2026 en pleine crise politique.

Le 13/10 à 13H03
Data : Macron recordman du nombre de ministres de la Ve République

Un nouveau gouvernement et un record : depuis la réélection d’Emmanuel Macron en mai 2022, 130 personnalités se sont succédé au gouvernement, ce qui en fait le président qui a le plus usé de ministres de la Ve République. Le précédent record de 117 ministres était détenu par François Mitterrand lors de son second septennat entre mai 1988 et mai 1995 – en deux fois plus de temps, donc, que Macron. Ces chiffres prennent en compte tous les membres de gouvernement, qu’ils soient Premiers ministres, ministres, ministres délégués, secrétaires d’Etat… Mais même en ne comptant que les ministres de plein exercice, les gouvernements du second quinquennat Macron surpassent ceux du second septennat Mitterrand (65 ministres, contre 64). A ce jour, seul Sébastien Lecornu, l’actuel locataire de Matignon, a participé à tous les gouvernements de ce quinquennat.

Le 13/10 à 12H33
Gouvernement Lecornu II : un gouvernement mort-né ? Suivez notre live sur Twitch

Quelques nouvelles têtes, mais au final une moitié de ministres renouvelés par rapport à l’équipe de François Bayrou. Le gouvernement proposé par Sébastien Lecornu semble bien incapable de résoudre l’équation insoluble de la crise politique qui mine le pays. Réforme des retraites, adoption du budget, menace de dissolution… Nos éditorialistes politiques Jonathan Bouchet-Petersen et Thomas Legrand décryptent les enjeux en direct sur la chaîne Twitch de Libération à partir de 12h30. Si la vidéo ne se lance pas, cliquez ici.

Le 13/10 à 11H29
L'examen du budget va pouvoir commencer

Avec l’annonce du gouvernement Lecornu II dimanche soir et la tenue d’un Conseil des ministres programmée mardi matin, l’examen du budget va pouvoir commencer. Sous réserve que le projet de loi de finances pour 2026 soit bien déposé mardi à l’Assemblée nationale, la commission des finances programme deux auditions. Le matin, Pierre Moscovici, le président du Haut Conseil des finances publiques, détaillera auprès des députés l’avis qu’il va rendre sur les projets de budget qui lui a été soumis début octobre. Puis à 19 heures, les deux ministres de Bercy, Roland Lescure à l’Economie et aux Finances et Amélie de Montchalin aux Comptes publics, qui ont été reconduits à leurs postes.

Par Anne-Sophie Lechevallier
Le 13/10 à 10H59
Le gouvernement Lecornu II entre en fonction, mais pour combien de temps ?

Le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu entre en fonction ce lundi, avec l’objectif d’éviter une censure possible dès cette semaine si le Premier ministre n’annonce pas aux socialistes une suspension de la réforme des retraites lors de sa déclaration de politique générale mardi. Après des passations de pouvoir que Matignon a souhaité «sobres», sans presse ni invités, le chef du gouvernement réunira ses nouveaux ministres à Matignon à 14h30. Leur priorité sera de «donner un budget à la France d’ici la fin de l’année», et d’essayer de sortir la France d’une crise politique inédite. Un premier conseil des ministres doit ensuite se tenir mardi matin.

Le 13/10 à 10H46
Gouvernement Lecornu II : LFI a déposé sa motion de censure

«Chose promise, chose due», claironne sur X ce lundi matin le LFI Manuel Bompard. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a annoncé dans la matinée avoir déposé une motion de censure. «Elle est signée par des député·es ultramarins, communistes, écologistes et l’ensemble du groupe insoumis», affirme Mathilde Panot sur le réseau social. Bompard précise qu’«elle sera soumise au vote après le discours de politique générale [de Sébastien Lecornu] prévu demain à l’Assemblée nationale». Dès dimanche soir, Mathilde Panot avait averti sur X les ministres fraîchement nommés : «Ne déballez pas trop vite vos cartons. La censure arrive.»

Le 13/10 à 10H06
Commenter le casting du gouvernement Lecornu II, ça n’en vaut même pas la peine !

Quand un nouveau gouvernement est nommé, il est d’usage d’en commenter le casting, d’en soupeser les équilibres politiques et même régionaux, de tenter d’y déceler tel ou tel infléchissement ou l’affirmation de telle ou telle priorité, d’en scruter la parité ou le respect de la promesse (non tenue) d’une équipe resserrée. L’exercice n’est pas toujours passionnant mais disons que cela fait partie du boulot d’un éditorialiste politique. Mais dans le chaos du macronisme finissant, l’exercice n’a au fond pas grand sens. Notre billet.

Par Jonathan Bouchet-Petersen
Le 13/10 à 09H50
Emmanuel Macron depuis Charm el-Cheikh : «Moi, j'assure la stabilité»

Accueilli sur le tarmac égyptien de Charm el-Cheikh par les médias français, Emmanuel Macron a largement évoqué le «Sommet pour la paix» à Gaza auquel il doit assister cet après-midi. Un journaliste a tout de même osé poser une question sur la situation politique nationale que le Président laisse derrière lui, au lendemain de l’annonce de la composition du gouvernement Lecornu II, déjà menacé de censure par LFI et le RN. Macron a appelé les forces politiques à «œuvrer à la stabilité» et non à «faire des paris sur l’instabilité». «Je trouve que beaucoup de ceux qui ont nourri la division, les spéculations n’ont pas été au niveau du moment où vit la France et de ce qu’attendent les Français et les Français», a taclé le chef de l’Etat. «Les forces politiques qui ont joué la déstabilisation de Sébastien Lecornu sont les seules responsables de ce désordre», a-t-il martelé. Et de lâcher, sans rire : «Moi, j’assure la stabilité.»

Le 13/10 à 09H31
Mélenchon prédit la chute rapide de Lecornu II, grâce au PS

«Ce gouvernement est une comédie. Il va évidemment tomber puisqu’il n’y a aucune possibilité de suspension des retraites avec les gens qui sont là-dedans», a déclaré le leader de La France insoumise au micro de France Inter. «Et donc les socialistes voteront la censure comme nous et comme la majorité de l’Assemblée», a-t-il ajouté. Les socialistes ont dit qu’ils voteraient la censure du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu si le Premier ministre n’annonçait pas mardi, dans sa déclaration de politique générale, une suspension de la réforme des retraites.

Le 13/10 à 09H01
Bardella s'en prend au PS qui se ferait «acheter» pour ne pas censurer le gouvernement

Le président du RN s’en est violemment pris lundi au Parti socialiste qui, selon lui, «magouille dans les couloirs de Matignon pour essayer de se faire acheter» sur la réforme des retraites et ne pas voter la censure. «Ce gouvernement est un jeu de chaises musicales qui ne changera strictement rien. Sur le fond, les Français ont le sentiment ce matin qu’on a un peu fait les fonds de tiroirs», a estimé Jordan Bardella sur TF1. Le patron du Rassemblement national a confirmé que son parti d’extrême droite déposerait une motion de censure «dans les prochaines heures» et voterait celle déposée par LFI (l’inverse n’étant pas vrai) pour faire chuter le gouvernement. Mais tout dépendra du Parti socialiste qui conditionne sa décision à l’annonce d’une suspension de la réforme des retraites par le Premier ministre.