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Réforme des retraites : l’intersyndicale appelle à «un raz-de-marée populaire» pour le 1er Mai

Ce vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme, l’âge légal de départ à la retraite sera reporté à 64 ans.

Devant la mairie de Paris, vendredi soir. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
Publié le 14/04/2023 à 8h10, mis à jour le 14/04/2023 à 21h45

En résumé :

– Saisi fin mars, le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme des retraites et rejeté le référendum d’initiative partagée. L’institution a rejeté six dispositions du projet de loi, dont «l’index seniors», mais valide le report de l’âge légal à 64 ans.

- Suite à la décision du Conseil constitutionnel, des rassemblements ont éclaté dans certaines villes de France. Plusieurs manifestations spontanées ont aussi eu lieu.

– Emmanuel Macron a proposé aux syndicats «d’échanger dans un esprit de concorde» après la décision du Conseil constitutionnel. S’attirant une fin de non-recevoir de plusieurs syndicats, qui ont déjà prévu de poursuivre leur contestation.

Le 14/04 à 21H39

A Rennes, un feu en remplace un autre.

Le 14/04 à 21H31

Rennes, le feu au comico. A Rennes, un feu démarre devant l’entrée d’un poste de police situé près de la place Sainte-Anne. Quand les flammes commencent à monter, il est rapidement éteint grâce au camion à eau des CRS. «On va aller plutôt par là», dit un jeune en compagnie de deux quinquagénaires. «Je vous l’avais dit c’est la guerre», lui répond l’une des deux. La deuxième se marre. Rue de la soif, adjacente à celle du commissariat, la musique a repris après le passage des manifestants. Par Pauline Moullot à Rennes.

Le 14/04 à 20H56

Premiers heurts à Rennes. Alors qu’environ 200 jeunes sont partis en manif sauvage dans le centre-ville, passant par la fameuse rue de la soif et appelant les fêtards attablés «ne nous regardez pas rejoignez nous», on sent l’ambiance se tendre. Les manifestants commencent à enfiler lunettes et masques FFP2. Après de brefs tirs de la lacrymo, ils bifurquent et continuent à avancer dans une rue adjacente. Coincés au bout d’une rue près de la cathédrale de Rennes, alors que les manifestants font demi-tour, ils se retrouvent face à un camion à eau. Des feux de poubelles sont allumés pas très loin. «Il sert à rien, il n’y a personne. C’est pour les poubelles», rigolent certains. Des restaurateurs commencent à ranger leur terrasse. Pauline Moullot.

Le 14/04 à 20H39

A Strasbourg, la décision des Sages est accueillie dans le silence. A Strasbourg, un rassemblement statique autorisé a réuni 600 à 700 personnes dans le centre-ville. La décision du Conseil constitutionnel a d’abord été accueillie dans un silence manifestement résigné, avant des prises de parole durant lesquelles les participants ont scandé à plusieurs reprises «et nous aussi, on va passer en force».

Le 14/04 à 20H36

A Marseille, la décision du Conseil constitutionnel est accueillie avec une grande consternation. A Marseille, environ 200 personnes se sont rassemblées devant la préfecture, dont beaucoup arboraient des drapeaux syndicaux. « Là je pense que tout le monde est un peu révolté, désabusé, dégoûté parce que là on s’assoit sur la démocratie en fait », a réagi Marion, 35 ans.

Le 14/04 à 20H25

A Toulouse, la mobilisation continue. A Toulouse où 2300 personnes s’étaient rassemblées dans l’après-midi pour une manifestation, selon la préfecture, quelques centaines de personnes se sont réunies place du Capitole aux environs de 18 heures. «Ça ne me démobilise pas du tout, je suis alarmée face à un gouvernement têtu et sourd à ce qui se passe dans le pays. Les gens sont encore mobilisés, c’est fort», a réagi Sylvie Le Coq, enseignante de 56 ans.

Le 14/04 à 20H08

A Lille, Fabien Roussel n’est «pas un camarade». Comme dans d’autres villes de France, un rassemblement spontané a eu lieu en fin d’après-midi à Lille sur la place de la République. Parmi les manifestants, un certain Fabien Roussel, député dans le Nord. Le président du Parti communiste français a été pris à partie par certains aux cris de «Non, Roussel, n’est pas un camarade !» Ses récentes prises de position contre la Nupes ou encore sur l’immigration et les «frontières passoires» ne sont visiblement pas passées. Il a fini par quitter la place.

Le 14/04 à 19H54

A Rennes, on chante en chœur «Macron, Darmanin, dans une mega-bassine». Le cortège de plusieurs centaines de personnes traverse les rues du centre-ville, ornées de tags qui fleurissent désormais depuis plusieurs semaines, et devant des vitrines barricadées. Les rues qui mènent à la place Ste-Anne, où un rassemblement est prévu plus tard dans la soirée, sont bloquées par les forces de l’ordre et un camion à eau qui se tient prêt. On entend des appels à la «manif sauvage». Un groupe de street medics est en tête de cortège, un garde du corps ne lâche pas d’une semelle des confrères de la télé. Par Pauline Moullot

Le 14/04 à 19H47

A Rennes, des appels à la manif sauvage malgré celle déclarée par les syndicats. Dans la ville bretonne, peu après 19 heures, un cortège de plusieurs centaines de personnes s’élance. Les étudiants et la Fédération anarchiste ont rejoint la manifestation. Certains commençaient à s’impatienter. Des lycéens s’interrogent : «Qu’est-ce qu’on fait là ?» D’autres se demandent où sont les CRS. On les a vus se rassembler dès l’après-midi dans le centre-ville, près de la place Sainte-Anne, où un autre rassemblement est prévu à partir de 20 heures. Un groupe de street medics suit le mouvement en tête de cortège. Les services d’ordre des syndicats sécurisent la circulation de ce parcours déclaré, pendant que des manifestants appellent à la «manif sauvage» et scandent «Rennes debout, soulève-toi !» Par Pauline Moullot

Le 14/04 à 19H45

Fin du rassemblement sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Seulement quelques militants. Les drapeaux ne flottent plus. De nombreux vélibs brûlent, les CRS en nombre ont bloqué une partie de la rue de Rivoli et de nombreux manifestants sont en mode manifestation sauvage. Le début d’une partie de cache-cache dans les rues de Paris. Par Rachid Laïreche

Le 14/04 à 19H32

Désorganisation et atermoiements devant la mairie de Paris. Un long cortège se forme et quitte la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris. Beaucoup de jeunes. «Paris debout, soulève-toi.» Ils défilent sur la rue de Rivoli. La police bloque le défilé. Des crispations. Des cris. Tout le monde fait demi-tour. Par Rachid Laïreche

Le 14/04 à 19H26

Aurélien Pradié dénonce la «fausse monnaie» du gouvernement. Le député du Lot et ancien vice-président de LR note que dans les «six mesures censurées par le Conseil constitutionnel», «plusieurs étaient présentées par le gouvernement comme des concessions» à la droite, en échange du vote de ses élus en faveur de la réforme. Mais celui qui a mené la fronde dans son camp contre l’accord avec la macronie estime que «dès le premier jour, le gouvernement savait qu’elles seraient retoquées». La morale de l’histoire, selon Pradié : «La fausse monnaie ne peut pas faire la confiance.»

Le 14/04 à 19H24

L’ambiance devant la mairie de Paris.

Le 14/04 à 19H15

«On ne peut pas gouverner un pays contre son peuple», lance Sophie Binet à Emmanuel Macron. La secrétaire générale de la CGT appelle, à l’instar de toute l’intersyndicale, le président de la République à «ne pas promulguer» la réforme et à la «renvoyer devant l’Assemblée nationale». «Cette loi sort encore plus déséquilibrée et violente» qu’avant son passage au Conseil constitutionnel, qui en a censuré plusieurs dispositions, a-t-elle ajouté depuis la place de l’Hôtel-de-Ville de Paris, avant d’appeler à «un raz-de-marée populaire» pour le 1er Mai.

Le 14/04 à 19H13

Le PS prévoit déjà une proposition de loi pour abroger la réforme. «Si le président de la République promulgue, les socialistes déposeront une proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites», prévient la formation d’Olivier Faure dans un communiqué. Son texte visera «à supprimer son article 7, c’est-à-dire le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’accélération de la hausse de la durée de cotisation». Le Parti socialiste demande aussi «la suspension de l’application de la loi dans l’attente de la décision du Conseil constitutionnel» sur la deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP).

Le 14/04 à 19H08

Morne plaine aux abords du Conseil constitutionnel. Devant le Conseil constitutionnel, ce n’est pas ici que les flammèches de la révolution vont prendre. Un vidéaste amateur, qui mêle français et brésilien crie : «Vous êtes où, les manifestants ?» Une grande perche en Dr. Martens : «Y a des antifas ici ?» Un jeune homme en tee-shirt Metallica, adossé à un feu de signalisation, souffle sa déception : «C’est catastrophique. C’était quasiment tracé mais j’y croyais.» Etudiant, le garçon se dirige vers la place de l’Hôtel-de-ville, plus mouvementée que les environs. Il est de toutes les manifs depuis le 19 janvier : «La totalité !» Avant de tourner le dos, il dit, écœuré : «Ils s’en foutent vraiment de nous.» Par Romain Boulho

Le 14/04 à 18H57

L’intersyndicale rejette l’invitation d’Emmanuel Macron. Conviés par Emmanuel Macron pour une rencontre, mardi 18 avril, les syndicats ont indiqué, dans un communiqué commun, «ne pas accepter de réunions avec l’exécutif» avant au moins le 1er Mai. Constatant que «pendant trois mois le président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise», l’intersyndicale critique vertement «un rendez-vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme». Les syndicats unis demandent aussi «solennellement» au président de la République de «ne pas promulguer la loi». La fissure de l’unité syndicale, espérée par le gouvernement, ne semble donc pas à l’ordre du jour.

Le 14/04 à 18H53

Attac appelle les Français à manifester contre la décision du Conseil constitutionnel. Les appels à se rassembler ce vendredi soir s’accumulent. Dans un communiqué publié quelques dizaines de minutes après l’annonce, l’ONG Attac, très mobilisée depuis mi-janvier, estime que «le Conseil constitutionnel a manqué une occasion historique de s’affirmer comme le garant de la démocratie et des libertés face aux coups de force du gouvernement». Malgré tout, l’ONG affirme que cette «décision n’ébranle en rien notre détermination. Nous ne lâcherons rien et nous continuerons à combattre cette réforme injuste et injustifiée, dont l’illégitimité est désormais patente. Plus encore, nous continuerons à dénoncer et combattre le projet d’un gouvernement au service des plus riches, dont la violence sociale n’a jamais été aussi évidente». Attac appelle les Français à se rassembler dès ce vendredi soir mais aussi dans les prochains jours.

Le 14/04 à 18H51

La loi promulguée d’ici à la fin du week-end. Emmanuel Macron ne va pas traîner pour promulguer son projet de loi, dont l’essentiel a été validé par le Conseil constitutionnel, selon BFMTV et LCI. La promulgation de la réforme des retraites pourrait intervenir «dans les 48 heures», soit d’ici à la fin du week-end. Légalement, le président de la République a pourtant quinze jours, soit jusqu’au 28 avril, pour le faire, d’après l’article 10 de la Constitution.

Le 14/04 à 18H47

Olivier Besancenot réagit à la décision du Conseil constitutionnel à sa manière.