En résumé :
- Après la démission d’Elisabeth Borne lundi 8 janvier, Gabriel Attal a été nommé Premier ministre par le président de la République le lendemain. Depuis, il compose son gouvernement dont les premiers noms ont été dévoilés ce jeudi soir.
- Ce sont les noms des 11 ministres de plein exercice de l’équipe Attal qui ont été annoncés ce jeudi. L’exécutif s’était fixé un objectif : un gouvernement «resserré», vœu pieux qui n’a jamais été tenu sous le premier quinquennat Macron.
- Avant l’annonce officielle, plusieurs noms avaient été dévoilés. Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Armées) et Eric Dupond-Moretti (Justice) sont maintenus. Prisca Thévenot est nommée porte-parole du gouvernement et la surprise du soir : Rachida Dati devient ministre de la Culture.
La une de Libé de ce vendredi.
Gouvernement Attal : la Sarko Connection
— Libération (@libe) January 11, 2024
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Attal attend de son gouvernement «de l’action» et «des résultats». Gabriel Attal a affirmé jeudi soir sur TF1 attendre des ministres de son gouvernement fraichement nommé «de l’action» et «des résultats» pour «répondre aux problèmes des Français» avec «efficacité», promettant notamment de baisser les impôts pour les classes moyennes. «Moi, ce que je veux, c’est de l’action, de l’action, de l’action» et «des résultats, des résultats, des résultats», a martelé le nouveau Premier ministre, en vantant «l’énergie» de ses ministres «engagés à 200 % pour répondre aux attentes des Français».
L’Energie bascule à Bercy. Le ministère de l’Économie va récupérer l’énergie à la faveur du remaniement gouvernemental, un mouvement qui doit selon Bruno Le Maire favoriser la bonne «réalisation du programme nucléaire français» mais qui suscite l’inquiétude de défenseurs de l’environnement. «Avoir la responsabilité de l’énergie, c’est se donner les meilleures chances d’accélérer la réindustrialisation du pays et la réalisation du programme nucléaire français», s’est félicité dans Le Figaro Bruno Le Maire. Ce transfert de l’énergie sera confirmé dans des décrets d’attribution dont la date de publication n’a pas été précisée, a indiqué son entourage à l’AFP. La question des énergies était jusqu’à présent portée par une ministre de plein exercice, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique dans le précédent gouvernement, également chargée du climat.
Marie Lebec, première femme nommée ministre des Relations avec le Parlement. La fin de l’hégémonie masculine à l’hôtel de Clermont. La députée Renaissance des Yvelines, Marie Lebec, a été nommée ce jeudi 11 janvier ministre déléguée des Relations avec le Parlement. Jamais une femme n’avait géré ce portefeuille. «Une bizarrerie», reconnaissait auprès de Libération son prédécesseur, Franck Riester, ancien député Les Républicains remercié par le chef de l’Etat.
Le remaniement vu par Coco.
Attal renouvelle l’engagement du gouvernement de baisser les impôts pour les classes moyennes. Le Premier ministre Gabriel Attal a renouvelé jeudi soir sur TF1 l’engagement d’Emmanuel Macron à baisser les impôts pour les classes moyennes. «Le Président s’est engagé (à baisser les impôts de deux milliards d’euros, ndlr) et évidemment, on sera au rendez-vous de son engagement» car les «Français attendent qu’on agisse pour eux», a affirmé le chef du gouvernement. Attal, en quête d’économies substantielles pour réduire le déficit et la dette, a cependant refusé de préciser le calendrier, alors que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait évoqué l’inscription de cette baisse «si possible dès le budget 2025».
La gauche ironise sur le gouvernement «Sarkozy IV». La gauche a ironisé jeudi soir sur le nouveau gouvernement «Sarkozy IV», après l’annonce de la composition du gouvernement Attal, qui intègre notamment deux ministres issues de la droite, Rachida Dati et Catherine Vautrin. «La régénération c’est donc celle des dinosaures sarkozystes, Le réarmement civique, c’est donc la nomination d’une ministre mise en examen pour trafic d’influence et corruption», a réagi sur X le premier secrétaire du PS Olivier Faure, sans nommer explicitement Rachida Dati. La patronne des Ecologistes Marine Tondelier, et le secrétaire national des communistes Fabien Roussel, ont eu tous deux la même expression, saluant chacun «le gouvernement Sarkozy IV», sur X.
Vautrin, Dati, c'est le gouvernement Sarkozy IV en fait ...
— Marine Tondelier (@marinetondelier) January 11, 2024
Dati ministre malgré une mise en examen ? Attal répond «présomption d’innocence». Surprise du jour, Rachida Dati n’est pas qu’une ministre issue de la droite. Elle est aussi une ministre engluée dans les affaires. La sarkozyste est mise en examen pour «corruption» et «trafic d’influence» dans l’enquête sur ses prestations de conseil auprès de l’ex-PDG de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn. Mais pour l’exécutif, ce n’est visiblement pas un problème. Invité du 20 Heures de TF1, le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a invoqué la «présomption d’innocence» pour justifier sa nomination. «Mise en examen ce n’est pas une condamnation […] cela ne signifie pas une culpabilité», a-t-il affirmé. Interrogé sur les attaques anciennes de sa nouvelle ministre de la Culture contre la macronie, le nouveau locataire de l’Elysée a vanté une «femme d’engagement» qui «toute sa vie s’est battue pour obtenir ce qu’elle voulait».
La liste complète des ministres du gouvernement Attal. Gérald Darmanin à l’Intérieur, Rachida Dati à la Culture, Catherine Vautrin au Travail, à la Santé et aux Affaires sociales… Retrouvez ci-dessous la liste complète du gouvernement Attal.
La liste
Olivier Dussopt à la retraite gouvernementale après des mois de dur labeur. Au premier plan pendant la réforme des retraites, jugé pour «favoritisme» pour des faits remontant à 2009, alors qu’il était maire d’Annonay, le ministre du Travail ne fait pas partie du premier gouvernement Attal.
A lire ici
Eric Ciotti annonce exclure Rachida Dati de LR après sa nomination à la Culture. Il n’aura pas fallu une demi-heure après l’annonce officielle de la nomination de Rachida Dati à la Culture pour que le président de LR, Eric Ciotti, annonce exclure l’ancienne sarkozyste. L’élu niçois estime qu’elle s’est ainsi «placée en dehors de notre famille politique». «Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret», a déclaré Ciotti dans un communiqué.
Rachida Dati a fait le choix d’entrer au Gouvernement.
— Eric Ciotti (@ECiotti) January 11, 2024
Elle se place en dehors de notre famille politique.
Elle ne fait désormais plus partie des Républicains.
Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret.
Retour de l’annonce au micro depuis l’Elysée. Ces six dernières années l’ont prouvé, Emmanuel Macron et le protocole font deux. Mais ce jeudi, c’est le retour d’un grand classique de la vie politique française. A 19 heures 30, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler va donner le nom des ministres depuis le jardin d’hiver du palais. La dernière fois, l’exécutif ne s’était contenté que d’un simple communiqué envoyé aux rédactions.
Anne Hidalgo réagit à la nomination de Rachida Dati au gouvernement. Avant même l’officialisation de la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture, sa meilleure ennemie la maire de Paris Anne Hidalgo a transmis une réaction aux rédactions. «Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser», dit-elle. Net et sans bavure.
Rachida Dati nommée ministre de la Culture. C’est l’immense surprise du gouvernement Attal. La Sarkozyste Rachida Dati est nommée ministre de la Culture. Elle l’a confirmé aux élus LR lors d’une réunion en visio à 18 heures. A 58 ans, celle qui disait n’avoir d’yeux que pour la mairie de Paris a donc finalement accepté de rejoindre la macronie après avoir dit tant de mal de ses nouveaux collègues. En juin 2021, sur France Inter, elle disait : «La République en Marche, c’est quoi ? Absence d’idéologie, de conviction. Un parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n’est rien sans Emmanuel Macron.» Par ailleurs, Rachida Dati est mise en examen pour corruption passive, recel d’abus de pouvoir et trafic d’influence passif.
Rachida Dati convoque ses élus sur fond de rumeurs d’entrée au gouvernement. Alors que plusieurs rumeurs laissent penser que Rachida Dati pourrait intégrer le gouvernement de Gabriel Attal en tant que ministre de la Culture, cette dernière a convoqué les élus LR du Conseil de Paris pour une visio. «Il s’agit d’un comité restreint, tous les conseillers n’y participent pas», a indiqué une source LR à l’AFP. Une autre source précise qu’elle aurait appelé le patron des Républicains pour l’informer qu’elle rejoignait le gouvernement. Si elle rejoignait la majorité présidentielle, la maire du VIIe arrondissement de Paris serait une nouvelle figure de LR qui tourne le dos à son parti comme avant elle Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin. Elle occupe actuellement un poste clé dans l’organigramme de LR en tant que présidente du Conseil national.
Sébastien Lecornu, le «petit soldat du Président» maintenu au ministère des Armées. Jusqu’à la fin de la semaine dernière, son nom circulait comme l’un des favoris pour Matignon. Son entourage martelait le même message : «Il n’a pas du tout envie d’y être. C’est malgré lui que son nom circule. Etre aux Armées a toujours été son rêve.» Le souhait de Sébastien Lecornu, déjà exaucé, a été prolongé ce jeudi. Ses méthodes de travail, elles, respectueuses du jeu démocratique, ont été appréciées à droite comme chez les Verts et jusque sur les bancs de La France insoumise. A lire ci-dessous. ↓
Profil
Bruno Le Maire en lice pour le record de longévité à Bercy. Ce vendredi 12 janvier, lendemain du remaniement, Bruno Le Maire attaquera son 2432e jour à Bercy. Ils ne sont que deux ministres à faire partie de tous les gouvernements macroniens depuis le 15 mai 2017 sans discontinuer. C’est le cas de Gérald Darmanin et de le ministre de l’Economie donc, tous deux transfuges du parti Les Républicains. Mais Bruno Le Maire est le seul à avoir gardé le même portefeuille, celui de l’Economie et des Finances. Au fil des remaniements, l’intitulé de son titre se rallonge et son rang dans l’ordre protocolaire grimpe, jusqu’à devenir numéro 2 du gouvernement à l’arrivée d’Elisabeth Borne. Notre article.
Prisca Thévenot nommée porte-parole du gouvernement. Exit Olivier Véran, place à Prisca Thévenot. La désormais ex-secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel est nommée porte-parole du premier gouvernement de Gabriel Attal. Macroniste de la première heure et proche du nouveau locataire de Matignon, l’élue francilienne de 38 ans s’est imposée ces dernières années comme une des principales figures médiatiques de la majorité toujours prête à croiser le fer avec les oppositions sur les plateaux télé.
Les poids lourds de l’ancien gouvernement maintenus. Alors que l’annonce de la composition du gouvernement semble imminente, plusieurs poids lourds de l’ancienne équipe vont rester en poste selon l’AFP. C’est le cas de Gérald Darmanin à l’Intérieur, Bruno Le Maire à l’Economie, Sébastien Lecornu aux Armées et Eric Dupond-Moretti à la Justice.
Une annonce en deux temps. Ça se rapproche. Quarante-huit heures après l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon en remplacement d’Elisabeth Borne, la formation d’un nouveau gouvernement se précise. Dans un premier temps, l’exécutif devrait annoncer un casting de douze à quinze membres qui ne devrait concerner que les ministres de plein exercice, et non le gouvernement «resserré» – une promesse maintes fois répétée, jamais vraiment tenue – dans son ensemble (ministres délégués et secrétaires d’Etat devront attendre a priori la semaine prochaine). Cette première fournée pourrait être annoncée, selon les informations de plusieurs médias dont Libération, dans l’après-midi de ce jeudi 11 janvier.