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Pour Edouard Philippe, le départ anticipé de Macron est «la seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois d’indétermination et de crise»

Avec sa promesse de suspendre la réforme des retraites, Sébastien Lecornu a échappé ce jeudi 16 octobre aux deux motions de censure déposées par les insoumis et le RN.

Emmanuel Macron et Edouard Philippe, le 12 septembre 2024 au Havre. (Benoit Tessier/AFP)
ParLucie Alexandre
Jérôme Balazard
Chef de service - Actu
AFP
Publié le 16/10/2025 à 8h25, mis à jour le 16/10/2025 à 22h00

En résumé :

  • Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près ce jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites.
  • Au total, 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires au renversement du gouvernement. LFI, le groupe des communistes et ultra-marins, les écologistes et l’extrême droite ont approuvé à quelques exceptions près le texte de La France insoumise, Les Républicains et surtout le PS faisant le choix inverse. Une deuxième motion déposée par le Rassemblement national n’a elle réuni que 144 voix.
  • Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée nationale dès la semaine prochaine.
  • Retrouvez nos informations de la journée de mercredi ici.
Le 16/10 à 21H35
Pour Edouard Philippe, le départ anticipé de Macron est «la seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois d’indétermination et de crise»

Il le maintient, le départ anticipé d’Emmanuel Macron est «la seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois» de «crise» politique. Invité sur France 2 ce jeudi soir, Edouard Philippe a réaffirmé sa volonté de voir le chef de l’Etat démissionner après l’adoption du budget. «Je n’ai pas pris cette position parce que je pensais que je serais populaire ou parce que j’espérais convaincre le président. Le président, il a envie d’aller au terme de son mandat, et je peux le comprendre. Je l’ai dit parce que c’est la seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois d’indétermination et de crise, qui se terminera mal, je le crains, au pays», a tranché l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron.

Le 16/10 à 18H32
Raphaël Glucksmann assume de ne pas censurer Lecornu

Le coprésident du parti Place publique a enfoncé le clou sur X après le rejet de la motion de censure par l’Assemblée ce jeudi. L’ex-tête de liste de la gauche aux élections européennes de 2024 justifie le choix de Place publique et du PS de ne pas faire tomber le gouvernement Lecornu, répondant ainsi aux critiques des insoumis. «Nous assumons la volonté de faire place au débat parlementaire, écrit-il. Cela ne vaut pas un ralliement au gouvernement ou une approbation d’un budget injuste, c’est un acte de responsabilité qu’il faut assumer sans se laisser impressionner par les postures des uns et des autres.»

Le 16/10 à 17H57
Office français de l'immigration et de l'intégration : le départ de Guillaume Larrivé

Guillaume Larrivé, proche de l’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et vice-président des LR a annoncé jeudi sa démission de la présidence de l’Office français de l’immigration (Ofii) en dénonçant l’«abandon» par le nouveau gouvernement d’une «ambition de réduction» de l’immigration. «Je ne saurais me faire complice d’une politique que je désapprouve, en acceptant passivement d’obéir à des choix qui me paraissent profondément contraires à l’intérêt national», écrit-il dans une lettre adressée à Emmanuel Macron moins de deux mois après sa nomination en tant que président du conseil d’administration de l’Ofii.

Le 16/10 à 17H21
En l'absence de budget, une loi spéciale coûterait 11 milliards à l'économie, selon les Echos

En l’absence d’un budget 2026 voté par le Parlement, l’éventuelle entrée en vigueur au 1er janvier d’une loi spéciale garantissant la continuité budgétaire de l’Etat coûterait 11 milliards d’euros à l’économie française, a indiqué jeudi le ministère des Comptes publics, confirmant une information des Echos. Cet impact de 11 milliards d’euros serait «immédiat», selon le ministère des Comptes publics : 3 milliards de recettes en moins en raison d’une croissance réduite de 0,2 point de PIB du fait d’une incertitude accrue ; et 8 milliards de mesures d’économies qui ne se feraient pas. Les Echos, qui ont consulté une note détaillant ces chiffres, cite par exemple les pensions de retraites qui resteraient indexées sur l’inflation (3 milliards), alors qu’elles sont gelées dans le projet de loi de finances (PLF) soumis pour examen au Parlement. Le décalage dans le temps de certaines mesures coûterait notamment 1 milliard par mois, a précisé Bercy à l’AFP.

Le 16/10 à 16H00
Budget 2026 : le calendrier des débats à l'Assemblée

Les débats autour du budget présenté mardi 14 octobre en Conseil des ministres, qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros, vont enfin commencer à l’Assemblée la semaine prochaine. La commission des Finances s’emparera lundi 20 octobre du projet de loi de finances pour une arrivée prévue dans l’hémicycle vendredi 24 octobre. La bataille entre une gauche traversée de tensions, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.

Le 16/10 à 14H34
Jacques Attali : «La France va naviguer à vue jusqu’à la présidentielle de 2027»

Alors que le gouvernement Lecornu II vient d’échapper à la censure, l’économiste, ancien conseiller spécial de François Mitterrand et soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, appelle les partis politiques aspirant à gouverner à travailler à des projets justes et attractifs, et à ne pas se contenter de proclamer «tout sauf le RN». Lire son interview.

Le 16/10 à 14H00
Un faux député PS frondeur se paye plusieurs journalistes

Mercredi soir, alors qu’une poignée de députés PS avait déjà annoncé vouloir censurer le gouvernement malgré la consigne de leur groupe, un nom est venu s’ajouter à la liste : celui d’Alexis Wagram, le soi-disant député socialiste de la 13e circonscription du Loir-et-Cher. Sur X, cet «élu» annonçait voter «finalement la censure du gouvernement» face à «ce budget qui est une honte». Une information relayée immédiatement par plusieurs médias. Problème : il n’y a que trois circonscriptions dans le Loir-et-Cher. Surtout, Alexis Wagram n’existe pas. C’est simplement le pseudo d’un internaute qui semble, d’après les tweets qu’il partage, apprécier particulièrement Nicolas Dupont-Aignan. Et qui en une publication sur les réseaux sociaux a donc berné plusieurs journalistes peu attentifs.

Le 16/10 à 13H48
Cerbères et bruits de couloirs : la motion de censure exacerbe les tensions entre LFI et le PS
Le 16/10 à 12H42
Lecornu se dit «au travail», satisfait que «les débats puissent démarrer»

«Il fallait que les débats puissent démarrer», a réagi jeudi le Premier ministre Sébastien Lecornu, souhaitant se mettre «au travail» après avoir résisté aux deux premières motions de censure visant son gouvernement. «Vous voyez bien la gravité de la situation dans laquelle on est. Vous voyez bien que c’est difficile. Il fallait que les débats puissent démarrer. Ils vont démarrer», a dit le chef du gouvernement, interrogé par BFMTV alors qu’il quittait l’Assemblée nationale à pied en direction de Matignon après l’échec des motions de censure déposées par La France insoumise et le Rassemblement national.

Le 16/10 à 12H35
«Macron est sauvé de peu», constate Jean-Luc Mélenchon

«A 18 voix près, la censure était adoptée…», regrette Jean-Luc Mélenchon sur X.

Le 16/10 à 12H29
Olivier Faure assure que la gauche sera unie dans l'hémicycle sur le budget

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a assuré jeudi que la gauche serait unie dans l’hémicycle pour défendre ses idées sur le projet de budget, malgré le choix des socialistes de ne pas voter la motion de censure de LFI. «Vous verrez que dans l’hémicycle, la gauche est unie parce qu’elle procède des mêmes électrices et des mêmes électeurs», a affirmé Olivier Faure devant la presse à l’Assemblée nationale, répondant à une question sur l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire. La position du PS a permis au gouvernement d’échapper à 18 voix près à la censure jeudi à l’Assemblée nationale. La gauche «défendra les mêmes idées» et «la même volonté de corriger un budget très injuste» et «récessif», a-t-il ajouté, assurant qu’elle était «parfaitement unie quand elle est dans l’hémicycle». «Nous serons dans la tranchée avec les uns et les autres, et ce sera en fait un débat droite gauche», a-t-il insisté.

Le 16/10 à 12H20
Sept socialistes et une députée LR ont voté en faveur de la motion de censure de LFI

À rebours des positions de leurs groupes respectifs, sept parlementaires socialistes et une seule élue Les Républicains ont apporté leurs voix à la première motion de censuren celle déposée par les insoumis, qui a été rejetée à 18 voix près. Au PS, il s’agit de quatre députés ultra-marins (Christian Baptiste, Béatrice Bellay, Philippe Naillet, Jiovanny William) sur les cinq qui avaient initialement prévu de censurer le locataire de Matignon, mais aussi du régionaliste basque Peio Dufau, de l’élu de la Drôme Paul Christophle, et de la députée de Seine-Saint-Denis Fatiha Keloua Hachi. À droite, seule Alexandra Martin, députée des Alpes-Maritimes, proche du maire de Cannes David Lisnard, qui a récemment appelé à l’union des droites dans Valeurs actuelles, a osé voter le texte de LFI. Le député de Guadeloupe Olivier Serva a aussi été le seul de son groupe à se prononcer en faveur de la censure.

Le 16/10 à 12H19
Lecornu échappe à la seconde motion de censure déposée par le RN

La seconde motion de censure, celle du Rassemblement national, a elle aussi été rejetée, encore plus largement, puisque la gauche avait annoncé ne pas y mêler ses voix. En tout, 144 députés ont voté en sa faveur, soit la totalité des groupes RN et UDR, ainsi que deux non inscrits et, cette fois, trois députés LR. Le gouvernement se maintient.

Le 16/10 à 12H11
Mathilde Panot (LFI) appelle la base du PS à rompre avec la direction du parti socialiste

L’insoumise Mathilde Panot appelle les militants et les électeurs socialistes à «rompre les rangs» avec la direction du PS. «La direction du Parti socialiste porte une responsabilité historique», a estimé Mme Panot devant les journalistes à l’Assemblée, appelant les militants, électeurs et «la jeunesse» du PS à «rompre les rangs avec la direction du Parti socialiste et à venir aider le pôle de résistance».

Le 16/10 à 11H52
Le gouvernement Lecornu échappe à la censure

L’Assemblée nationale a rejeté à quelques voix près jeudi la motion de censure déposée par LFI contre le gouvernement, le PS ayant décidé de laisser sa chance au Premier ministre Sébastien Lecornu, contre la promesse de suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle. 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. LFI, les communistes, les écologistes et l’extrême droite avaient annoncé voter pour, LR et surtout le PS faisant le choix inverse, à quelques exceptions près. Les députés ont ensuite voté sur une seconde motion de censure, déposée par le RN, qui n’avait aucune chance d’être adoptée.

Le 16/10 à 11H14
Les députés ultra-marins du PS plus si sûrs de voter la censure

Et finalement, Elie Califer ne cherchera pas à faire tomber le gouvernement. Le député de la 4e circonscription de Guadeloupe avait pourtant assuré mercredi, comme les quatre autres députés PS ultra-marins, qu’il comptait voter la censure, peu satisfait par un budget qui en demandait selon lui trop aux territoires d’Outre-mer. Mais ce jeudi matin, il explique finalement à Libération s’être ravisé, en raison d’échanges qui ont eu lieu «jusque tard dans la nuit» avec la ministre des Outre-mer et le cabinet du Premier ministre. Les engagements pris par Sébastien Lecornu dans un courrier qu’il a découvert au réveil ont fini de le convaincre. «Il fallait qu’on nous donne des gages, ce courrier semble nous en donner. J’attends désormais de voir si cela se traduira bien dans le budget», assure-t-il. Les quatre autres députés se raviseront-ils également ? Des «discussions» sont en cours, dit simplement Elie Califer.

Le 16/10 à 10H38
Sébastien Lecornu tente d’apaiser les députés PS ultramarins qui veulent le censurer

Mercredi, les cinq députés ultra-marins qui siègent avec le PS à l’Assemblée, Christian Baptiste (La Réunion), Béatrice Bellay (Martinique), Elie Califer (Guadeloupe), Philippe Naillet (La Réunion), Jiovanny William (Martinique), ont fait savoir dans un communiqué commun qu’ils comptaient censurer le gouvernement, en dépit des consignes de leur groupe. Raison invoquée : dans le budget 2026 présenté par Sébastien Lecornu, «les Outre-mer sont appelés à payer solidairement et disproportionnellement la note de la mauvaise gestion des finances à l’échelle nationale». Dans la foulée, le Premier ministre leur a répondu.

Dans un courrier que Libération a pu consulter, Sébastien Lecornu, qui a détenu ce portefeuille ministériel pendant deux ans, rappelle son «attachement profond aux territoires d’Outre-mer». Il explique également que le budget a dû être préparé dans l’«urgence» mais qu’il peut être largement modifié au parlement, où il rappelle qu’il s’est engagé à ne pas utiliser l’article 49.3. Enfin, le chef du gouvernement dit avoir demandé à la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, et à la ministre de l’Action et des comptes publics, Amélie de Montchalin, de les recevoir «dans les prochains jours» pour travailler sur certaines coupes prévues dans le budget dans des dispositifs ultra-marins. Suffisant pour éviter la censure ? Réponse en fin de matinée.

Par Julien Lecot
Le 16/10 à 10H30
Le PS appelle Lecornu à de «nouvelles concessions»

Le renoncement au 49.3 «ne vous exonère pas de votre responsabilité de faire de nouvelles concessions sur la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat, si vous voulez, si nous voulons que la France ait un budget et un gouvernement à la fin de cette année», a déclaré à l’Assemblée le député socialiste Laurent Baumel, lors des débats sur les deux motions de censure déposées par le RN et LFI. Avant d’ajouter que la «non-censure» du parti socialiste jeudi n’était «en aucun cas un pacte de non-censure». «Il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale. Vous êtes le garant pour qu’à la fin du processus, la suspension [de la réforme des retraites, ndlr] devienne une réalité juridique», a aussi prévenu l’élu rose en interpellant Sébastien Lecornu, «la pérennité même de votre gouvernement est désormais liée à cet engagement».

Le 16/10 à 10H08
Les comptes sont bons pour Lecornu

Selon les calculs de Chez Pol, ça devrait passer pour le Premier ministre. Le nombre de députés socialistes (six pour sûr, peut-être une poignée de plus) et d’élus LR («deux ou trois max» selon une source du parti), de non-inscrits et de députés Liot à s’être positionné pour un renversement de Sébastien Lecornu sera insuffisant pour atteindre la limite des 289 voix nécessaires. A supposer par ailleurs que ces voix dissidentes se dirigent toutes vers la motion insoumise, la gauche ne prévoyant pas de voter le texte du RN. Bref, le Premier ministre peut souffler : son gouvernement devrait être sauvé, et cela avec une marge probablement plus confortable qu’Elisabeth Borne en mars 2023. Notre article à lire ici.

Par Etienne Baldit
Le 16/10 à 10H00
«Soit les débats soit la crise politique» : Sébastien Lecornu dramatise la censure

Le Premier ministre qui affronte ce jeudi deux motions de censure déposées par le Rassemblement national et La France Insoumise à l’Assemblée nationale, a estimé qu’il s’agissait d’un «moment de vérité» entre «ordre républicain» et «désordre». «Ne prenez pas en otage le budget de la nation et le budget de la Sécurité sociale», a-t-il ajouté, alors que les députés doivent commencer la semaine prochaine à débattre du projet de loi de finances pour 2026. «Soit on rentre dans les débats, soit on rentre dans la crise politique», a-t-il encore averti.