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Sébastien Lecornu à Matignon : le PS intime au Premier ministre de «changer de cap»

Au lendemain de l’annonce surprise d’Emmanuel Macron, la passation entre François Bayrou et le nouveau chef du gouvernement a eu lieu ce mercredi 10 septembre peu avant 13 heures, en pleine mobilisation Bloquons tout.

La passation de pouvoirs à l'hôtel Matignon entre François Bayrou et Sébastien Lecornu, le 10 septembre 2025. (Denis Allard/Libération)
ParArthur Louis
Journaliste - Actu
Eliott Lerat
Lucas Biosca
Chef de service - Actu
Sascha Garcia
AFP
Cassandre Leray
Publié le 10/09/2025 à 9h23, mis à jour le 10/09/2025 à 21h41

En résumé :

  • Après le renversement de François Bayrou par l’Assemblée nationale lundi, Emmanuel Macron a nommé son successeur au poste de Premier ministre dès mardi soir : Sébastien Lecornu, ministre des Armées et fidèle parmi les fidèles.
  • Venu de la droite et présent au gouvernement depuis huit ans, Sébastien Lecornu a pris ses fonctions à Matignon après une courte cérémonie de passation de pouvoirs avec François Bayrou, ce mercredi à la mi-journée, au milieu des actions de la mobilisation Bloquons tout.
  • Première tâche confiée par le Président : «consulter» les forces politiques en vue de trouver des «accords» pour préserver la «stabilité institutionnelle» du pays, alors qu’il ne dispose d’aucune majorité à l’Assemblée nationale.
  • Présenté comme un habile négociateur mais vu comme la poursuite d’une politique macroniste pur jus, Sébastien Lecornu a reçu un accueil glacial des oppositions. Le PS ferme la porte à une participation au gouvernement et LFI projette déjà de déposer une motion de censure.
Le 10/09 à 21H39
La une de Libération jeudi
Le 10/09 à 20H52
Le PS intime au Premier ministre de «changer de cap»

Dans un communiqué mercredi soir, le PS salue la mobilisation Bloquons tout contre les «politiques injustes des gouvernements Macron». Les socialistes disent vouloir «offrir un débouché politique» à ce mouvement et appellent le gouvernement à «changer de cap». «S’il ne le fait pas, nous lui opposerons la censure», promet le parti.

Le 10/09 à 19H11
«Le président qui se disait ni de gauche ni de droite nomme un septième Premier ministre de droite»

De l’humour bien placé. Un article du site internet parodique le Gorafi titre, les pieds dans le plat : «Le président qui se disait ni de gauche ni de droite nomme un septième Premier ministre de droite.» A ce stade, le second degré frôle le premier degré : «Le nouveau Premier ministre de droite n’est cependant pas le même que les autres précédents Premiers ministres de droite même s’ils ont souvent appuyé une politique de droite avec des ministres de droite avec une vision sur les droits humains de droite», écrit encore le Gorafi.

Le 10/09 à 19H08
«Il ne reste qu’une solution à Sébastien Lecornu, négocier avec la gauche de gouvernement»
Le 10/09 à 18H51
Les organisations patronales CPME et U2P saluent la nomination rapide de Lecornu

La CPME et l’U2P, deuxième et troisième organisations patronales représentatives, se sont déclarées satisfaites de la nomination rapide de Sébastien Lecornu. La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a souligné «les qualités d’écoute et le pragmatisme» de Lecornu : «Son parcours lui sera utile pour réunir une majorité et faire voter le budget dont notre pays a besoin.» De son côté, l’Union des entreprises de proximité (U2P) s’est également félicitée et appelé à la formation d’un gouvernement «dans les meilleurs délais possibles».

Le 10/09 à 17H29
«L’époque de la dignité politique n’existe plus»

A peine a-t-il enfilé son costume de Premier ministre que Sébastien Lecornu subit déjà les critiques des manifestants. Continuation du macronisme, absence d’appel à la gauche en dépit des résultats aux législatives, proximité avec Marine Le Pen… Dans les rues parisiennes ce mercredi, le nom du nouveau chef du gouvernement hérisse les sympathisants du mouvement Bloquons tout. Notre reportage.

Le 10/09 à 17H02
Du remaniement à Bloquons tout, la vie politique à l’épreuve de la vie réelle

Entre Matignon et les blocages, la France présente un double visage ce mercredi. La méthode Lecornu qui promet «une rupture» parviendra-t-elle à les réunir après l’échec de Bayrou ? La réussite du nouveau Premier ministre dépendra de la réponse à cette question. L’édito de Paul Quinio.

Le 10/09 à 16H36
Lecornu à Beauvau ce mercredi soir pour surveiller Bloquons tout

Une première sortie placée sous le signe de la colère populaire. Le nouveau Premier ministre devrait se rendre ce mercredi soir à la cellule interministérielle de crise, qui se trouve au ministère de l’Intérieur du sortant Bruno Retailleau, selon BFMTV. La France connaît un 10 septembre sous tension ce mercredi, avec des centaines de blocages ou de tentatives, contrées par la répression policière, et des dizaines de milliers de manifestants défilant contre l’austérité budgétaire et les inégalités.

Le 10/09 à 16H10
Sébastien Lecornu peut-il prendre son temps pour former son gouvernement ?

Le nouveau Premier ministre, qui a été chargé par Emmanuel Macron de mener des consultations avec les autres formations politiques avant de former son équipe, n’est contraint par aucun délai constitutionnel pour arrêter ses choix. C’est surtout le calendrier politique qui l’incite à ne pas traîner, en particulier en vue de l’élaboration épineuse du budget 2026. Nos explications à retrouver ici.

Le 10/09 à 15H01
Le tout nouveau Premier ministre ouvre les portes de Matignon aux présidents de groupe

Moins de deux heures après la passation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu, le nouveau chef de gouvernement débute ses consultations. Lors de son discours, il a notamment promis des «ruptures» dans la façon de travailler avec les oppositions. Premier rendez-vous avec Marc Fesneau, président du groupe Modem à l’Assemblée nationale, très proche de Bayrou. Suivront ensuite des entretiens avec Gabriel Attal pour Renaissance, Bruno Retailleau pour Les Républicains puis Edouard Philippe pour Horizons en fin d’après-midi.

Le 10/09 à 14H53
«Soit il y a rupture, soit il y aura censure», prévient Jordan Bardella

Lors d’une (rare) conférence de presse tenue depuis le Parlement européen, le président du Rassemblement national a réagi à la passation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu. «Soit il y a rupture, soit il y aura censure», prévient Jordan Bardella en marge d’une session plénière. «Nous avons toujours été fidèle à nos principes, celui de ne pas censurer a priori et d’écouter le discours de politique général», poursuit-il, tout en affirmant n’avoir «aucune illusion». Il indique que son parti est «à disposition» de Sébastien Lecornu «pour faire connaître [ses] lignes rouges». Et se veut très clair : «Si le nouveau Premier ministre poursuit la politique d’Emmanuel Macron, alors il tombera de la même manière que sont tombés monsieur Barnier et monsieur Bayrou».

Le 10/09 à 14H44
Que va-t-il se passer à l’Assemblée en attendant le gouvernement Lecornu ?
Le 10/09 à 14H25
Il y a treize ans, Lecornu militait pour que Bruno Le Maire prenne la tête de l'UMP

En 2012, Sébastien Lecornu était un fidèle de Bruno Le Maire, alors que les deux étaient encore à l’UMP. Sur le réseau social X, l’actuel Premier ministre relayait tous les articles de presse le mentionnant. Le 28 juillet 2012, Bruno Le Maire se rend dans l’Eure, où Lecornu sera nommé président du conseil départemental trois ans plus tard.

Le 10/09 à 14H04
La «crise de la Ve République» vue d'Espagne

Tout comme les Britanniques, les Espagnols ont leur petit avis cinglant sur la situation politique française. «Crise de la Ve République», titre le quotidien El País dans un de ces éditos, accompagné d’une photo d’Emmanuel Macron dans le noir. «Les raisons de l’échec de Bayrou resteront présentes à l’esprit de son successeur», Sébastien Lecornu, estime le quotidien. «La fragmentation qui a rendu la Ve République, fondée il y a près de soixante ans précisément pour mettre fin aux changements constants de chefs de gouvernement, instable et difficile à gouverner, persistera», poursuit-il, assurant que «la culture de coalition n’apparaîtra pas par magie». Et de pointer du doigt le nombre record de Premiers ministres sous le second mandat d’Emmanuel Macron (cinq !), «ce qui donne une idée de l’instabilité accélérée à laquelle le président lui-même a contribué […] avec l’intention vaine de faciliter un gouvernement centriste». Car, dixit El País, le chef d’Etat français oublie trop souvent «le poids parlementaire de la gauche au moment de répartir le pouvoir».

Le 10/09 à 13H23
L'acidité de Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national

De premières réactions commencent à tomber à la suite du discours de Sébastien Lecornu.

Le 10/09 à 13H17
De nouvelles réunions en perspective à Matignon

Pour illustrer sa volonté de se mettre au travail rapidement, le nouveau Premier ministre a conclu son discours en disant vouloir recevoir «les forces politiques et les forces syndicales» à Matignon «dans les tout prochains jours». Sans préciser si tous les partis seront conviés, LFI et RN compris. A ce stade, l’ancien membre du parti Les Républicains a déjà prévu de recevoir dès ce mercredi après-midi les patrons de la macronie et de la droite, et a passé un coup de fil au PS. Avec moins de huit minutes à eux deux, cette passation de pouvoir entre Sébastien Lecornu et François Bayrou a été particulièrement courte.

Le 10/09 à 13H08
Lecornu promet «des ruptures»

Tout aussi concis, mais plus dynamique, Sébastien Lecornu a d’abord remercié son prédécesseur centriste, affirmant «ne pas refuser» son aide. Le Premier ministre s’est ensuite refusé à se lancer «dans un grand discours», «puisque l’instabilité et la crise politique et parlementaire que nous connaissons commandent à l’humilité et à la sobriété». Il a toutefois pris le temps de déplorer «le décalage préoccupant entre la vie politique et la vie réelle des Français». Pour améliorer la situation, le chef du gouvernement a esquissé quelques pistes : «il va falloir changer, être sûrement plus créatif, parfois plus technique, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions». Il a dit avoir le souhait de «ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode. Des ruptures aussi sur le fond». De quoi sonner le glas de la politique de l’offre menée par la macronie depuis huit ans ? «J’aurai l’occasion de m’exprimer prochainement devant les Françaises et les Français», a assuré Sébastien Lecornu.

Le 10/09 à 12H54
Bayrou en soutien inconditionnel de Lecornu

Après 50 minutes de conciliabule en privé, François Bayrou s’est exprimé en premier, comme le veut la tradition. Le désormais ex-Premier ministre s’est engagé à «faire tout ce qu’il pourra pour aider» le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. Disant «ne pas croire une seconde que notre pays va rester éternellement dans les divisions, les injures, la violence», il lui a aussi enjoint «d’inventer le monde nouveau, mais à partir de la réalité». Une fois n’est pas coutume, le discours du Palois a été relativement succinct.

Le 10/09 à 12H31
Sébastien Lecornu a téléphoné à Olivier Faure, mais pas à LFI

Avant même de prendre officiellement ses fonctions, le nouveau Premier ministre a décroché son téléphone ce mercredi dans la matinée pour joindre Olivier Faure, le patron du PS. Selon les infos de Libération, Sébastien Lecornu lui a signifié son intention de rencontrer tous les groupes politiques prochainement. Il a déjà prévu de recevoir les chefs de Renaissance, Gabriel Attal, et de LR, Bruno Retailleau, cet après-midi à Matignon. En revanche, le téléphone du coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, est pour l’instant resté silencieux. «Je pense qu’il a compris que ça ne servait à rien de nous appeler car on n’est pas sensibles aux petits fours et aux dorures de Matignon», a réagi l’insoumis auprès de Libé.

Le 10/09 à 12H04
Sébastien Lecornu est arrivé à Matignon

Sur les coups de midi, le nouveau Premier ministre est arrivé à l’hôtel de Matignon, rue de Varenne. François Bayrou l’a accueilli sur le perron, sous un petit crachin parisien. Les deux se sont aussitôt retirés dans le bureau du Premier ministre, pour une discussion qui pourrait durer jusqu’à plusieurs dizaines de minutes. Ils ressortiront ensuite dans la cour pour prononcer leurs discours, d’adieu et de prise de poste. Les membres du gouvernement sortant seront aux premières loges, hormis Bruno Retailleau qui est resté à Beauvau, excusé pour cause de mobilisation Bloquons tout.