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Retraites : revivez la quatrième journée de mobilisation

Les syndicats ont choisi ce samedi 11 février pour permettre à ceux qui n’ont pas pu répondre présents lors des trois dernières manifestations de se mobiliser contre la réforme des retraites. «Libé» vous fait revivre cette journée depuis Paris, Toulouse, Rodez, Argentan et Nice.

A Paris, le 11 février 2023, dans la mobilisation contre la réforme de retraites. (Cha Gonzalez/Libération)
Publié le 11/02/2023 à 10h54, mis à jour le 11/02/2023 à 18h18

En résumé

- Pour cette quatrième journée de mobilisation, «plus de 2,5 millions» de manifestants se sont réunis en France selon la CGT, 963 000 selon l’Intérieur. La première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 19 janvier, réunissait un millions de personnes selon la police, deux millions selon les syndicats. La deuxième, le 31 janvier, a rassemblé encore plus de monde : environ 2,8 millions de personnes selon les syndicats, 1,272 million selon la police. Pour la troisième journée, mardi 7 février, ce sont près de deux millions de personnes qui ont défilé en France selon la CGT, 757 000 selon le ministère de l’Intérieur.

- 500 000 personnes auraient défilé à Paris ce samedi, selon la CGT, 112 000 selon Occurrence, 93 000 selon la police. Dans le cortège toulousain ce matin, près de 100 000 personnes ont marché à Toulouse, selon la CGT, 30 000 selon la police. A Nice, ils étaient au moins 25 000 selon la CGT, 5 500 pour la police. A Rodez, 22 500 manifestants contre 15 000 le 31 janvier ont protesté, estime la CGT. La police, elle, en évoque 8 000.

- Le prochain rendez-vous est fixé au jeudi 16 février, date de l’examen par les députés du fameux article 7 de la loi actant le recul de l’âge légal à 64 ans. Le mouvement pourrait se durcir à compter du 7 mars, jour à partir duquel l’intersyndicale RATP appelle à une grève reconductible. Une idée également caressée par la CGT cheminots.

Le 11/02 à 18H51

«Les cortèges entre braves gens gentils, le gouvernement les ignore» : à Paris, l’espoir d’une grève reconductible. Alors que l’intersyndicale s’est dite ce samedi déterminée à «durcir le mouvement» contre le projet de réforme des retraites, dans les rangs des manifestants parisiens, on réfléchissait aux modes d’action possibles. Retrouvez notre reportage.

Le 11/02 à 18H17

En France, «plus de 2,5 millions» de manifestants selon la CGT, 963 000 selon l’Intérieur. En France, «plus de 2,5 millions» de personnes ont manifesté selon la CGT. Les syndicats évoquaient environ 2 millions de personnes le 19 janvier, 2,8 millions le 31 janvier et près de deux millions le 7 février. La police avance elle le chiffre de 963 000 manifestants ce samedi. Elle avait recensé 757 000 personnes le 7 février. Les 19 et 31 janvier, les autorités comptaient 1,12 et 1,272 million de manifestants au niveau national.

Le 11/02 à 18H08

Heurts à Rennes en fin de cortège. Des heurts entre des manifestants et des policiers ont éclaté ce samedi après-midi dans le centre-ville de Rennes à l’issue de la manifestation contre la réforme des retraites, a constaté un journaliste de l’AFP. Vers 16h50, des manifestants ont lancé des projectiles, comme des bouteilles, vers la police qui a répliqué en faisant usage à de multiples reprises à des gaz lacrymogènes, utilisant également le canon à eau. Des abribus ont aussi été cassés, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.

Le 11/02 à 17H41

A Paris, Occurrence avance 112 000 manifestants, 93 000 selon la police. Alors que la CGT annonce 500 000 manifestants à Paris (contre 400 000 le 7 février), le cabinet Occurrence, mandaté par un collectif de médias dont Libération, avance de son côté le chiffre de 112 000 participants. Il s’agit là de la plus grosse mobilisation dans la capitale depuis la mise en place de ce comptage indépendant il y a cinq ans. La police annonce de son côté le chiffre de 93 000 manifestants. Une nette hausse par rapport au 7 février, au 19 et 31 janvier où 57 000, 80 000 et 87 000 personnes avaient été recensées par la même source.

Le 11/02 à 17H22

Mobilisation à Paris : «Je ne pouvais pas me permettre de faire grève lors des manifs précédentes». Pour cette quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce samedi dans la capitale, les familles et les travailleurs dans l’incapacité de faire grève ont plébiscité ce cortège, pour la première fois organisé un week-end. Retrouvez notre reportage.

Le 11/02 à 16H53

L’intersyndicale RATP appelle à une grève reconductible à partir du 7 mars. L’intersyndicale à la RATP a appelé samedi à la première grève reconductible du mouvement contre la réforme des retraites à la Régie, à partir du 7 mars, pour obtenir l’abandon du projet. «Si le gouvernement n’entend toujours pas la détermination des travailleurs, de la jeunesse et de tous ceux qui soutiennent ce mouvement unitaire pour exprimer leur colère face à cette nouvelle injustice, il devra assumer le blocage de l’économie dans notre pays», a prévenu l’intersyndicale (CGT, FO, UNSA, CFE-CGC) de la Régie autonome des transports parisiens dans un communiqué.

Le 11/02 à 16H29

500 000 manifestants à Paris, selon la CGT. Selon la CGT, 500 000 personnes ont défilé dans les rues parisiennes contre la réforme des retraites. Le syndicat estimait ce chiffre à 400 000 lors du mouvement du 7 février. La préfecture de police évoquait alors 57 000 manifestants.

Le 11/02 à 16H27

Quelques incidents dans le cortège à Paris. Des incidents ont éclaté samedi à Paris en marge de la manifestation organisée pour la quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec notamment une voiture renversée sur la chaussée et incendiée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les échauffourées ont commencé peu avant 15h30 quand un groupe d’éléments radicaux a tenté de partir en «cortège sauvage» en direction de la rue de Charonne, déviant ainsi du parcours déclaré entre les places de la République et de la Nation, a rapporté la préfecture de police.

Le 11/02 à 16H25

Vu de Rodez : «Pas de retraite sans planète». A deux pas du musée Soulages, c’est la première manifestation contre la réforme pour Mathilde, 30 ans. «On ne nous entend pas, il faut que tout le monde fasse sa part.» Reconvertie du marketing pour des entreprises «pas clean», elle s’est orientée vers le travail associatif où elle trouve plus de sens mais est témoin des difficultés actuelles : «Les gens nous disent “on prend les 100 euros de chèque mais la facture de fioul elle a triplé !”» Profitant du samedi, elle est venue de Sévérac-d’Aveyron avec une pancarte : «Pas de retraite sans planète». «On sait pas si dans trente ans la planète sera encore vivable. L’avenir est compliqué.» Le présent aussi, alors que la Lozère et le Tarn voisins sont déjà à la limite des alertes sécheresse, et que la neige fond sur l’Aubrac. Face à cette urgence, «il y a plein de choses qui pourraient être mises en place mais la première qu’ils font c’est une réforme non essentielle […] alors d’autres solutions sont possibles.» De notre journaliste Grégoire Souchay.

Le 11/02 à 16H12
Le 11/02 à 16H06

Des cortèges plus fréquentés que le 7 février ? Selon les premières estimations des syndicats pour les cortèges ayant défilé ce matin, la participation au mouvement du 11 février 2023 serait nettement plus forte que celle du 7 février. A Toulouse, les syndicats estiment à 100 000 le nombre de manifestants, contre 80 000 la fois précédente. Ils seraient 25 000 à Nice selon la CGT qui en avançait 20 000 le 7 février. A Rodez, qui avait connu 15 000 manifestants le 31 janvier, la CGT relève 22 500 protestants, contre 8 000 selon la police. Enfin, 50 000 personnes auraient marché à Clermont-Ferrand ce samedi, contre 20 000 au dernier épisode, selon les syndicats.

Le 11/02 à 15H49

Vu de Paris : «Je me bats pour mes parents, pour mes amis et pour tous ceux que je ne connais pas.» Graphiste free-lance, Amandine suivait jusqu’à présent la manifestation à travers Auposte, le live Twitch animé par David Dufresne. «J’aurais bien voulu faire les manifs précédentes, mais je me suis lancée il y a un an seulement. Je n’ai pas beaucoup de clients, donc je ne pouvais pas me permettre de faire grève et prendre le risque d’en perdre», justifie la jeune femme âgée de 25 ans. Pour autant, ce n’est pas seulement pour sa propre retraite qu’Amandine a décidé de rejoindre le cortège : «J’ai fait six ans d’études, donc je sais déjà que je vais devoir travailler longtemps. Mais même si j’ai un métier confortable, je me bats pour mes parents, pour mes amis et pour tous ceux que je ne connais pas et qui, en plus d’avoir un métier pénible, vont devoir travailler au moins jusqu’à 64 ans», précise-t-elle. Avant de conclure : «Cette réforme est injuste». De notre journaliste Eloïse Duval.

Le 11/02 à 15H32

Vu de Rodez : «Vous faites pitié.» Le slogan lancé par François Ruffin à l’Assemblée nationale revient en boucle sur plusieurs pancartes, comme celle de Véronique, 38 ans, salariée de bureau d’études en acoustique à Rodez, déterminée à faire entendre sa voix. «Il fait beau, pas besoin de poser des RTT. Si les gens ne sortent pas, je vois pas ce qu’il faut.» A la vue de la foule dense et joyeuse qui franchit le pont en direction du cœur historique de la préfecture de l’Aveyron, son vœu semble avoir été entendu. Mais au-delà de la retraite, c’est d’un choix de société dont il est question. «Je ne pense pas que les gens doivent se tuer au boulot.» Passée à 80% dans son entreprise, elle a conscience de sa chance d’avoir pu «choisir de travailler moins pour mieux vivre» et ajoute : «Je peux le faire mais d’autres ne le peuvent pas et c’est pour elles et eux qu’on se bat.» De notre journaliste Grégoire Souchay.

Le 11/02 à 15H30
Le 11/02 à 15H09

Vu de Paris : «On peut aussi contribuer à l’arrêt économique du pays.» Basile, 27 ans, est professeur de sciences économiques et sociales au lycée. Il est encore de manif ce samedi, après s’être mis en grève le 19 et 31 janvier, puis le 6 février. Se sent-il concerné par le projet d’un blocage du pays, esquissé pour le mois de mars ? «C’est vrai qu’on n’y pense pas forcément, mais si l’école ne peut pas avoir lieu, que les parents doivent garder leurs enfants, on peut aussi contribuer à l’arrêt économique du pays», réfléchit-il à haute voix. En pratique pourtant, le jeune enseignant doute que la mobilisation dans les rangs de l’éducation nationale soit assez forte pour réellement peser. «Dans mon bahut, on n’est que vingt profs super déterminés sur une centaine de collègues. Si on veut que notre établissement fonctionne en sous-régime, il va falloir très largement grossir ce nombre.» De notre journaliste Anaïs Moran.

Le 11/02 à 15H06

Vu de Rodez : «Manu tu pousses le bouchon un peu trop loin». Deuxième tour pour Marc, 65 ans, et Sylvie, 63 ans, venu de Bozouls avec leur petit-fils Isaac «pour soutenir celles et ceux en activité» et «parce que c’est Macron, on le supporte pas». Sylvie est à la retraite depuis 3 ans, ancienne maître-nageuse, «quand j’ai arrêté je n’en pouvais plus». Sa sœur, aide ménagère, a été «obligée d’aller jusqu’à 67 ans» pour avoir la carrière complète. «Six mois après, elle est en morceaux.» Alors, aujourd’hui, «il n’y a qu’une solution, c’est qu’on aille dans la rue et qu’on fasse tout péter». De notre journaliste Grégoire Souchay.

Le 11/02 à 15H00

Vu de Toulouse : faim de manif à l’heure des tapas. Alors que la foule se dilue doucement depuis la fin de la manif toulousaine, Geneviève, 62 ans, s’offre une pause déjeuner avec des amis en terrasse. «Au moins avec Macron, j’ai de quoi m’occuper», plaisante la sexagénaire, retraitée depuis seulement deux mois. Elle ressort sa pancarte avec de nouveaux slogans à chaque manifestation depuis janvier. Le petit groupe a commandé la dernière assiette de tapas au bar basque, une institution de la place Saint-Pierre qui se prépare à diffuser le match de rugby de cet après-midi. «On n’allait pas commander un repas à 70 euros», dit son amie lorsque la serveuse amène l’assiette de patatas bravas. De notre journaliste Stéphane Thépot.

Le 11/02 à 14H41

Mélenchon : «Monsieur Macron, s’il compte sur l’usure, se trompe de pays». «Monsieur Macron, s’il compte sur l’usure se trompe de pays», déclare à Marseille le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon lors de la manifestation contre la réforme des retraites, prévoyant «la journée sociale la plus dense depuis cinquante ans» en France. Le président de la République «sait que l’état d’exaspération du pays à son égard est complet», a ajouté Jean-Luc Mélenchon, déplorant que le gouvernement refuse de discuter face à un mouvement de rejet «profond» de l’allongement de la durée du travail.

Le 11/02 à 14H39
Le 11/02 à 14H36

Grève surprise à Orly : un vol sur deux annulé. Un vol sur deux au départ ou à l’arrivée de l’aéroport de Paris-Orly a été annulé samedi après-midi en raison d’une grève de contrôleurs aériens qui n’était pas prévue, dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. «Compte tenu de la constatation d’un certain nombre de grévistes à l’organisme de navigation aérienne d’Orly», la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) «a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 50% à partir de 13 heures pour la journée», a annoncé l’administration dans un communiqué.