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Prix de l’électricité, leasing de voitures électriques, RER métropolitains: ce qu’il faut retenir du discours de planification écologique de Macron

Après de multiples reports, le Président a présenté ce lundi 25 septembre les grands axes de sa politique environnementale à moyen et long terme.

Le discours de planification écologique d'Emmanuel Macron suivi par les journalistes à l'Elysée. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 25/09/2023 à 15h15, mis à jour le 25/09/2023 à 19h05

En résumé :

- Emmanuel Macron a réuni à l’Elysée le Conseil de planification écologique créé après sa réélection, avec Elisabeth Borne et les ministres concernés. Au terme de quasiment trois heures de réunion, il a détaillé sa feuille de route dans un laïus technico-speed d’une vingtaine de minutes.

- Depuis 2017, le chef de l’Etat n’a cessé d’être critiqué pour son «inaction climatique». Celui qui admet que la pensée écologiste est le sujet sur lequel il s’est «le plus transformé intellectuellement» doit enfin donner son cap pour la planification.

- Dimanche soir, au 20 heures de TF1 et France 2, le chef de l’Etat a déjà esquissé quelques pistes de son «chemin de l’écologie à la française», parmi lesquelles la sortie du charbon en 2027, le maintien de l’autorisation des chaudières à gaz et le développement des pompes à chaleur.

Le 25/09 à 18H57

Analyse Libé: sur le nucléaire, Macron pousse le bouchon un peu loin. Si les scientifiques ont parfois l’impression de crier dans le désert lorsqu’ils alertent sur le changement climatique, Emmanuel Macron use pourtant de leur autorité pour justifier sa politique. « Je souhaite que l’ensemble des formations politiques, lorsqu’elles condamnent trop vite le nucléaire, se rendent compte que tous les scientifiques disent qu’il n’y a pas une stratégie qui existe sans le nucléaire ». Le chef de l’Etat fait allusion à EE-LV et LFI, qui prévoient dans leurs programmes une sortie progressive de l’atome. Le président a-t-il raison ? Une certitude : son propos est caricatural. Dans certains scénarios de transition, l’accent est mis sur la sobriété et les énergies renouvelables, sans tout miser sur le nucléaire. Qui reste un choix politique basé sur des faits scientifiques.

Le 25/09 à 18H53

Analyse Libé. Le leasing des voitures électriques… pas encore au point. Le Président de la République est aussi revenu sur une de ses promesses de campagne, formulée en mars 2022 et qui patine depuis plusieurs mois : la location avec option d’achat (dit «leasing») des voitures électriques, attendu de longue date pour démocratiser ces véhicules moins polluants. Ce qu’on apprend ce lundi de nouveau c’est que la mesure devrait entrer en vigueur début 2024, les Français éligibles pourront dès fin novembre pré-réserver des véhicules français, européens ou produits en Asie avec une énergie décarbonée. A 100 euros par mois, cette mesure s’appliquera d’abord pour «les premiers modèles de véhicules électriques», a précisé Emmanuel Macron. Avant de poursuivre : «Ce ne sera pour l’année 2024 que quelques dizaines de milliers de modèles mais ce sera l’ouverture de ce guichet». Priorité sera donnée aux véhicules produits en Europe, a rappelé le chef d’Etat. En revanche, aucune précision n’a été donnée concernant l’évolution du bonus écologique (actuellement entre 5000 et 7000 euros) ni pour l’aide à l’installation des bornes de recharge.

Le 25/09 à 18H41

Y’a pas de petit plaisir. Il a fallu attendre la toute fin du discours d’Emmanuel Macron pour assister à sa ritournelle acrimonieuse contre la France insoumise. Il a appelé à «bâtir le maximum de concorde» sur la politique écologique, expliquant que ce sentiment de concorde se dégageait des consultations menées sur le sujet par la Première ministre Elisabeth Borne avec les dirigeants des partis reçus à Matignon… «A l’exception d’une formation politique qui a fait le choix de ne pas s’y rendre. Pour des raisons qui m’ont encore échappé. Je ne peux pas imaginer que ça soit par désintérêt, c’était sans doute par oubli», a lâché le chef de l’Etat, sourire en coin. Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, avait repoussé l’invitation le 18 septembre à Matignon, dénonçant «la nouvelle opération de communication de la Première ministre Elisabeth Borne», un «huis-clos qui contourne le débat parlementaire».

Le 25/09 à 18H33

Analyse Libé : sur le charbon, Macron champion du recyclage. Faire du neuf avec dee vieilles promesses non tenues, c’est une spécialité présidentielle. En annonçant tout fiérot une sortie du charbon en France d’ici 2027, le chef de l’Etat ressert en réalité une annonce de 2018 qui promettait cette sortie pour 2022. Face à la flambée des coûts de l’énergie l’an dernier, les deux dernières centrales à charbon de France (situées à Cordemais, en Loire-Atlantique et à Saint-Avold, en Moselle) avaient obtenu en 2022 l’autorisation de continuer à produire. Et fin août, en dépit de l’urgence climatique, le ministère de la Transition énergétique avait indiqué que ces deux centrales pourraient une nouvelle fois fonctionner plus longtemps que prévu, afin d’éviter toute coupure d’électricité cet hiver. Bref, promettre désormais (dimanche soir et lundi) la fermeture des deux centrales d’ici 2027 n’est pas une avancée mais un formidable recul. «La France aurait dû sortir du charbon il y a des années, rappelle Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France. S’il était véritablement ambitieux et précurseur, Emmanuel Macron aurait également annoncé des dates de sortie du pétrole et du gaz fossile». L’ONG s’inquiète aussi de la volonté de reconvertir les deux centrales à charbon en centrales à biomasse. Selon elle, cela «pose la question de l’origine du combustible qui sera utilisé : va-t-on prélever encore plus de bois dans les forêts françaises qui sont en mauvaise santé du fait des changements climatiques et déjà soumises à la pression d’usages concurrents ? Va-t-on importer ce bois et engendrer de la déforestation importée à l’autre bout du monde ?».

Le 25/09 à 18H13

Abandonner l’autosolisme, voyager moins loin, télétravailler : le défi de l’adhésion citoyenne. C’est peut-être le plus grand défi de ce plan : faire adhérer la société civile pour qu’elle change ses comportements et adopte une démarche de sobriété. L’objectif de diminution de 36 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2030 dans les transports passe ainsi par le covoiturage, le passage de 7 millions de salariés au télétravail pendant 3 jours par semaine. Par ailleurs 5 millions de Français devront choisir «un tourisme plus local» et faire moins de 1 000 kilomètres par an. C’est la Creuse qui va être contente.

Le 25/09 à 18H12

Analyse Libé. Alors que l’exécutif a promis 100 milliards d’euros dans le ferroviaire d’ici 2040, les fonds prévus pour le projet de loi de finances de 2024 restent incertains. Emmanuel Macron a semble-t-il donné une première précision sur les TER métropolitains, annoncés en novembre dernier. Le projet était déjà chiffré par le gouvernement autour de 10 milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat. Un montant que confirme le président de la République, en indiquant que «13 projets ont été retenus» pour l’instant, pour un premier financement «de 700 millions d’euros par l’Etat» affirme-t-il, semblant faire allusion au budget dont le projet de loi doit être présenté ce mercredi.

Le 25/09 à 18H11

Macron envoie Béchu plaider l’écologie urbi et orbi. «Dès octobre» la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu lanceront «un débat» pour que cette impulsion présidentielle soit «territorialisée dans chaque région», afin que «les objectifs nationaux soient partagés et déclinés dans chaque territoire», a annoncé Emmanuel Macron. Pas jacobin pour un sou, il a quand même précisé que «chaque territoire aura de la liberté pour l’application» des mesures. Pour les traduire concrètement, le chef de l’Etat prévoit des «budgets verts territoriaux», sans toutefois entrer dans le détail sonnant et trébuchant.

Le 25/09 à 18H02

Emmanuel Macron en remet une couche sur les pompes à chaleur. Outil important pour la transition écologique, car elles émettent beaucoup moins de CO2 que les chaudières, les pompes à chaleur sont de nouveau mises à l’avant par Emmanuel Macron, qui en avait déjà parlé lors de son interview télévisée de dimanche soir. Le Président entend «développer la filière» et «tripler la production de pompes à chaleur d’ici à 2027 et arriver à produire 1 million de pompes à chaleur et former en parallèle 30 000 installateurs».

Le 25/09 à 18H00

700 millions d’argent public pour les RER métropolitains. L’Etat va abonder à hauteur de 700 millions d’euros la construction de treize RER métropolitains, a annoncé Emmanuel Macron lundi à l’issue d’un Conseil de planification écologique à l’Elysée. «On a retenu 13 projets. Et (sur) ces RER métropolitains, nous engageons dès aujourd’hui 700 millions d’euros de l’Etat pour accompagner les projets» qui «donneront lieu à une planification», a précisé le chef de l’Etat.

Le 25/09 à 17H58

Les objectifs de la France pour la voiture électrique. Emmanuel Macron assure que la France produira d’ici à la fin de son mandat «au moins 1 million de voitures électriques» d’ici à 2027. Par ailleurs d’ici là, «quatre grandes usines de production de batterie» auront ouvert dans le pays d’ici à 2027.

Le 25/09 à 17H54

Macron annonce que l’Etat va «reprendre le contrôle des prix» de l’électricité. Il mange un peu l’agenda et annonce dès aujourd’hui qu’il annoncera… «en octobre» que le gouvernement veut «reprendre le contrôle de nos prix de l’électricité. Car nous avons nationalisé EDF. (Nous) pourrons annoncer en octobre des prix qui seront en adéquation avec cette compétitivité. Nous allons reprendre le contrôle des prix de notre électricité d’ici à la fin de l’année».

Le 25/09 à 17H47

La sortie du charbon comme objectif pour 2027. Le président de la République a redit qu’il fixait à 2027 le moment où la France devra se passer totalement du charbon pour produire son électricité. «C’est un objectif fondamental», dit-il, promettant qu’au 1er janvier 2027, la France aura totalement cessé d’utiliser cette ressource très polluante. Emmanuel Macron assure vouloir porter cette mesure «en Europe et dans le monde» auprès des autres pays.

Le 25/09 à 17H44

Macron du côté de la science et contre le punitif. «J’insiste sur le fait que cette écologie à la française est basée sur la science et que le plan repose sur études du Giec, avec des éléments documentés par nos scientifiques», a insisté Macron devant ses ministres réunis depuis trois heures à l’Elysée. Son mantra ? «Ni écologie du déni, ni écologie de la cure qui serait incompatible avec modèle productif et social».

Le 25/09 à 17H41

Macron débute son propos par un bilan en forme de satisfecit. Le Président a commencé son propos liminaire en vantant «le bilan» et les «résultats» du gouvernement. «Nous avons réduit lors des cinq dernières années nos émissions deux fois plus vite qu’avant», «à 2 % de baisse par an».

Le 25/09 à 17H40

Les efforts partagés, ligne directrice du macronisme. Dans son discours diffusé depuis l’Elysée, Emmanuel Macron met en avant une politique de «sobriété mesurée» que tout le monde doit partager. Il faut une «politique de transformation de tous les comportements», des consommateurs ou des producteurs.

Le 25/09 à 17H39

Le discours a enfin commencé. Attendu depuis 15 heures, Emmanuel Macron a pris la parole vers 17 heures 30.

Le 25/09 à 17H33
Le 25/09 à 17H27

Un objectif modeste de baisse de la quantité de déchets. Il est des batailles que le gouvernement mènera mollement. Pour 2030, il mise sur 502 kilogrammes de déchets ménagers produits par habitant contre 611 en 2021, soit une baisse de 17,8 %. Petit conseil Libé pour tenir cet engagement : tenter les épiceries 100 % vrac qui redécollent après le coup d’arrêt mis par le Covid. Cet objectif s’accompagne du vœu pieux de passer le taux de recyclage du plastique de 23 % en 2021 à 55 % en 2030. La France doit «considérablement intensifier les efforts» en matière de recyclage des déchets si elle veut atteindre et respecter les objectifs européens fixés pour 2025, grondait la Commission européenne en juin dernier.

Le 25/09 à 17H09

La bagnole, ils l’adorent tous. Les pays membres de l’UE ont écarté lundi un nouveau durcissement des normes de pollution sur les gaz d’échappement des voitures particulières. Sous l’impulsion notamment de la France et de l’Italie, les Vingt-Sept ont voté en faveur d’une réglementation moins ambitieuse que la proposition formulée par la Commission européenne en novembre 2022, afin de préserver la compétitivité de l’industrie automobile et ses 14 millions d’emplois dans l’UE. L’industrie avait mis en garde sur l’impact qu’auraient des normes trop sévères sur l’emploi ainsi que sur le prix des voitures, déjà de moins en moins accessibles pour la classe moyenne. Le secteur automobile a été entendu par les Etats membres qui ont considérablement adouci la proposition initiale. En revanche, une limite serait fixée pour la première fois en Europe à l’émission de particules provoquée par l’usure des freins et des pneus, dont les gros SUV sont très émetteurs. Le texte final doit encore être négocié avec le Parlement européen.

Le 25/09 à 16H57

Quoi ? Combien ? Et quand ? Si les objectifs ne sont pas nouveaux, la tenue de ce conseil de planification écologique a le mérite de récapituler un certain nombre d’objectifs chiffrés égrenés au cours des derniers mois lors des différents plans vélo, eau ou encore pour la voiture électrique, etc. Pour s’y retrouver, voici les principaux : les objectifs du gouvernement sont une baisse de 138 millions de tonnes des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (soit -55 % par rapport à 1990), une baisse de 17 % de la consommation d’énergie finale en France et une baisse de 10 % de la consommation d’eau. Ces grands objectifs sont ensuite détaillés par secteur. Dans les transports, le gouvernement mise sur 15 % de véhicules 100 % électriques roulant en 2030 (contre seulement 1 % aujourd’hui), 3 millions d’automobilistes qui se mettent aux transports en commun, un triplement du covoiturage, du nombre de cyclistes et de pistes cyclables. Côté chauffage, le gouvernement espère supprimer 75 % des chaudières au fioul d’ici 2030, et baisser d’environ 20 % les chaudières au gaz (hors pompe à chaleur hybrides). Pour la biodiversité, l’exécutif mise sur le zéro artificialisation nette en 2050 et une baisse de 50 % de la pollution lumineuse. Il souhaite aussi planter un milliard d’arbres d’ici à 2030 et 5000 kilomètres de haies par an.