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Reportage

En Gironde, le dilemme de la censure au PS : «Certains nous disent “stop, c’est fini la récréation”»

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Gouvernement Bayroudossier
A Pessac, le député socialiste de la septième circonscription Sébastien Saint-Pasteur et son équipe ont rapporté samedi 1er février les témoignages d’électeurs inquiets des conséquences d’une éventuelle censure du gouvernement.
Le député socialiste Sébastien Saint-Pasteur visite une maison de retraite, à Cestas (Gironde), le 22 juin 2024. (Ugo Amez/Sipa)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 2 février 2025 à 18h14

Il suffit de prononcer le mot «budget» pour voir le visage de Daniel se crisper sous la lumière blanchâtre des néons de la salle des fêtes du Syndicat des quartiers de France à Pessac, en Gironde, samedi 1er février. Les propos polémiques de François Bayrou sur la «submersion» migratoire l’ont beaucoup choqué, mais le sympathisant de gauche avoue être en plein dilemme : «Je n’aimerais pas être à la place des socialistes. Bien sûr qu’on aimerait voir sauter ce gouvernement toujours plus favorable aux grandes fortunes au détriment des autres. Mais après quoi ? Le risque d’instabilité est trop grand si la censure est votée», raconte-t-il, en secouant la tête. «Avant de pointer la gauche du doigt, rappelons-nous que le vrai responsable de tout ce bazar, c’est Macron», tacle-t-il encore avant de tourner les talons vers la scène.

Des témoignages de ce type, le député socialiste Sébastien Saint-Pasteur en aura lu et entendu «pas mal» au cours des derniers jours. Le plus souvent par mail, ou au détour d’une conversation, assure l’élu de la septième circonscription, en descendant l’estrade. Quelques heures avant que le Premier ministre