Dolorès Esteban, 62 ans, a rencontré Léon Deffontaines il y a une petite dizaine d’années. C’était à Amiens, au cours d’une lutte pour sauvegarder un parking du quartier Saint-Maurice sur lequel les pouvoirs publics voulaient construire des habitations. «Il était chez les Jeunes communistes, je lui avais dit de venir dans la bataille», se souvient la conseillère départementale PCF. Ce jour-là, le jeune militant avait pris la parole. «Je trouvais qu’il sortait déjà du lot, par son charisme, par sa façon de s’exprimer en public», vante l’élue. D’ailleurs, elle se dit «pas surprise» de tête de liste du PCF aux européennes. Même si, dit-elle, «il parle un peu trop vite».
Car, dix ans plus tard, le «petit Léon» a bien grandi. A 28 ans, l’ancien porte-parole de Fabien Roussel pour la présidentielle de 2022 est désormais le premier des communistes pour le scrutin du 9 juin. D’ailleurs, ce jeudi 11 avril marque une étape importante dans sa campagne démarrée il y a plusieurs mois déjà. Le diplômé en sociologie politique organise son premier grand meeting chez lui, à Amiens. Cette terre «qui l’a façonné» comme il aime le répéter dans les débats et sur les plateaux télé. «Ici on sait à quel point ces élections sont importantes. Nous avons été les premières à subir les conséquences désastreuses des traités européens», abondera le candidat sur scène. Expliquant aussi que «politiquement ce territoire a tellement à apprendre à la politique frança