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Reportage

En meeting dans l’Eure, Marine Le Pen et Jordan Bardella jouent à fond la carte du «tous pourris»

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S’inventant comme ennemi un brumeux «parti unique» rassemblant toutes les formations sauf le RN, les deux leaders d’extrême droite ont défendu tant bien que mal, ce dimanche 15 décembre à Etrépagny dans l’Eure, la censure du gouvernement Barnier, pourfendue par les agriculteurs.
Marine Le Pen dans l'Eure, ce dimanche 15 décembre. (Denis Allard/Libération)
par Nicolas Massol et photo Denis Allard
publié le 15 décembre 2024 à 20h12

Ne dites surtout pas que Marine Le Pen sera la première cheffe de groupe parlementaire à être reçue par le Premier ministre à Matignon, lundi 16 décembre au matin, dès 9 heures. Ni que François Bayou a d’ores et déjà appelé la députée du Pas-de-Calais, selon l’Express, avant sa nomination, pour lui proposer d’échanger le principe d’une non-censure a priori contre la promesse de mettre en place la proportionnelle rapidement. En meeting à Etrépagny, dans l’Eure, ce dimanche 15 décembre, l’affaire est entendue : le Rassemblement national se fait passer pour l’unique parti sans compromission face au «parti unique» regroupant tous les autres. Seul contre tous : la droite, la gauche, les macronistes, les médias et même les sociologues, ont dénoncé Le Pen et son dauphin Jordan Bardella.

Le «système», en somme, coupable de s’entendre pour exclure les onze millions d’électeurs de la formation d’extrême droite. Pourquoi s’en priver ? Vu d’Etrépagny, ville d’un peu plus de 3 500 habitants entre Beauvais et Rouen, les tractations, pince-fesses et dîners mondains auxquels les casques à plumes frontistes se livrent paraissent lointains. Nul ici ne pourrait se douter que vendredi, Jordan Bardella est allé faire sa cour au Chinese Business Club, un cercle d’influence pour patrons et financiers, à deux pas des Champs-