«Je vais lire une série de 19 propos tenus par monsieur Yannick Jadot à l’encontre de TotalEnergies, cela va prendre un certain temps.» Le 25 mars, au tribunal correctionnel de Paris, la présidente d’audience énumère les dires prononcés trois ans plus tôt par l’ancien cadre de Greenpeace, dans lesquels il accuse le géant pétrolier d’être «complice de crimes de guerre» de Poutine. A la barre, Yannick Jadot, poursuivi pour diffamation par Total, est studieux. Comme prévu, Patrick Pouyanné, directeur général de la multinationale, n’a pas fait le déplacement. Les déclarations reprochées au sénateur ont toutes été tenues en mars 2022, le mois suivant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, alors qu’il concourait pour la présidentielle comme candidat Europe Ecologie-Les Verts. La major pétrolière avait, contrairement à ses concurrents, «décidé de ne pas quitter la Russie», explique-t-il.
Il est bientôt 14h30 quand une projection de vidéos s’enchaîne. Le principal concerné apparaît tantôt en manifestation de soutien à l’Ukraine, tantôt sur un plateau télé. Le vidéo projecteur s’active à un rythme effréné, mais Yannick Jadot reste impassible. «Je demande au président de la République qui avait signé en 2018 un contrat renforçant