Le gouvernement a dû se féliciter d’avoir accordé la primeur aux sénateurs. En votant le 5 novembre, quasiment à l’unanimité, le projet de loi sur les énergies renouvelables (ENR), ceux-là ont glissé un formidable atout dans le jeu d’Agnès Pannier-Runacher. Depuis l’hémicycle, la ministre de la Transition énergétique avait triomphalement tweeté sa to do list, avec annotation des groupes se rangeant derrière le texte, LR, écolos, socialistes, centristes main dans la main : 320 voix pour, 5 contre. Providentiel.
Car, depuis la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, fin septembre, la majorité était en apnée. A vue de nez, difficile de compter sur la droite pour envoyer du vent dans les pales d’éoliennes. Et pas sûr que la gauche, que les macronistes peinent à flairer et à ferrer, se montre ouverte au compromis lorsque ce texte arrivera le 5 décembre en séance publique à l’Assemblée nationale. «On est entre le marteau et l’enclume, d’un côté la Nupes et de l’autre, LR et le RN qui ne veulent pas un mât d’éolienne en plus», redoutait un député Renaissance. Et si jamais le compte n’y était pas à l’Assemblée ? Il se murmurait déjà que ce n’était sûrement pas sur ce texte que le gouvernement sortirait de sa manche l’article 49.3, préférant préserver son précieux jo