«La crise est réelle, les tensions sont vives, les relations humaines et militantes sont bien dégradées, c’est indiscutable.» En préambule d’un long communiqué de deux pages dévoilé jeudi, les élus bordelais d’extrême gauche Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et Evelyne Cervantes-Descubes, de La France insoumise (LFI), rompent un silence de près d’un mois. Leur réponse à la guerre intestine qui se joue au sein du collectif Bordeaux en luttes (BEL). Cette expérience d’alliance inédite entre le NPA, LFI, des gilets jaunes et des citoyens, qui a permis d’installer trois élus dans l’opposition à l’issue des élections municipales de 2020, tourne au vinaigre. Au point que mi-décembre, la figure des gilets jaunes Antoine Boudinet, troisième de leur liste, a remis sa démission. Nouvel éclat en début de semaine : sa remplaçante, Myriam Eckert, a annoncé publiquement qu’elle déposait deux plaintes pour «harcèlement moral» – l’une au tribunal administratif, l’autre en correctionnelle – contre Philippe Poutou et Evelyne Cervantes-Descubes.
«Un collectif transformé en petits groupes concurrents»
La militante, ancienne collaboratrice pour BEL et quatrième sur la liste, estime avoir été «placardisée» par les élus. Un conflit qui, selon elle, l’a fait tomber en «sévère dépression» et enchaîner les arrêts maladie depuis septembre. Culpabilisant de ce