Une France toute brune pour illustrer la vague d’extrême droite qui a submergé, dimanche, aux européennes, de nouveaux territoires jusqu’ici résistants au Rassemblement national. Depuis lundi, Libération a sillonné plusieurs villes et départements pour comprendre les raisons de ce vote historique en faveur de la liste de Jordan Bardella. Tenter de savoir si, dans trois semaines, ces électeurs mettront à nouveau un bulletin RN pour porter, pour la première fois de son histoire, l’extrême droite au pouvoir par la voie démocratique.
A Miniac-Morvan, en Ille-et-Vilaine, le RN est arrivé en tête aux européennes. Si le résultat ne surprend personne dans cette commune rurale de droite, des habitants comptent toutefois se mobiliser et faire barrage au parti d’extrême droite aux législatives.
La commune qui a majoritairement soutenu son maire contre l’extrême droite l’année dernière a tout de même placé la liste du RN en tête au scrutin du 9 juin.
Dans la ville historiquement à droite où le Rassemblement national est arrivé en tête dimanche, les conservateurs sont partagés sur une alliance entre LR et RN.
Dans un département historiquement ancré à gauche, la liste portée par Jordan Bardella a atteint des sommets. Comme à Marmande, une commune moyenne qui a donné une large avance au candidat lepéniste.
Dans le département du centre de la France, 40% des électeurs ont voté RN aux européennes. A Châteauroux et ses alentours, où le vote a bondi de 9 points par rapport à 2019, les habitants font preuve d’un racisme décomplexé.
Dans la commune du sud rural de la Meuse où l’usine de tubes en inox risque de fermer, laissant sur le carreau 90 employés, la liste Rassemblement national a recueilli près de 60 % des voix. Un vote de colère, mais aussi dans l’espoir d’un changement radical.
Dans l’ancien bassin houiller, le vote extrême droite a bondi aux dernières élections européennes. Pour les sympathisants, l’arrivée du président du Rassemblement national à Matignon est attendue avec impatience et réjouissance.
Au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) comme à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), le RN a connu une percée dimanche, avec 6 à 7 points de plus qu’en 2019. Certains de ces électeurs expriment un ras-le-bol généralisé envers le monde politique, tandis que d’autres souscrivent pleinement aux thèses défendues par le parti d’extrême droite.