Un an. Un an depuis «Le jour du saigneur» comme le titrait alors Libération, l’intronisation officielle de l’ex-patron de Valeurs actuelles Geoffroy Lejeune comme nouveau directeur de la rédaction du Journal du dimanche, et la fin d’une grève historique de quarante jours des journalistes contre la reprise en main de leur titre par Vincent Bolloré. Aujourd’hui, une bonne partie de la centaine de partants se donne encore des nouvelles dans des boucles WhatsApp, gardant un œil sur le virage à l’extrême droite de leur ancien canard. Dans un sondage publié en juin par Article 34, une association fondée pour continuer leur lutte (dont le nom est une référence à l’article de la Constitution qui fixe les règles concernant «la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias»), 99 % des 84 votants ex-JDD indiquent ainsi ne pas du tout regretter leur départ au vu de la nouvelle ligne éditoriale du journal.
Le plus blessant dans cette affaire pour certains d’entre eux ? La présence de ministres ou d’élus du camp présidentiel dans les colonnes de ce nouveau JDD. «Le fait de voir chaque dimanche des interviews, ça nous a fait mal, explique Bertrand Gréco, ancien coprésident de la Société des journalistes de l’hebdo et aujourd’hui coprésident de l’association Article 34. On a fait grève