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Le billet de Thomas Legrand

Entre l’extrême droite et l’extrême gauche, Macron trace un dangereux signe égal

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En prétendant que tout ce qui est au-delà de son spectre politique est hors de portée du raisonnable et du fréquentable, le chef de l’Etat ne fait que normaliser les vrais extrêmes.
Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse à Paris le 12 juin 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 12 juin 2024 à 21h20

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Emmanuel Macron s’est adonné, durant sa conférence de presse mercredi 12 juin, à l’exercice favori de l’extrême centre : établir une équidistance entre extrême gauche et extrême droite. Si l’extrême droite est plus souvent visée, ce n’est pas que son idéologie soit intrinsèquement plus repoussante, mais simplement parce qu’elle a plus de chance d’arriver au pouvoir. Pour Emmanuel Macron, que le PS négocie un accord de gouvernement avec LFI est tout aussi moralement condamnable que lorsque certains LR envisagent de s’engager avec le RN.

Infréquentabilité totale

Deux arguments pour justifier ce dos-à-dos : le premier, c’est l’antisémitisme de LFI. A partir du moment où Emmanuel Macron établit une équivalence implacable et sans nuances entre les positions propalestiniennes des insoumis et un antisémitisme évident, l’infréquentabilité de ce parti devient totale. Il faut dire que certains responsables insoum