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Procès

Eric Dupond-Moretti : un ministre du mauvais côté de la barre

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Le garde des Sceaux sera jugé par la Cour de justice de la République du 6 au 17 novembre. Une séquence inédite à la hauteur du personnage, rare rescapé de la société civile en macronie qui, entre mondanités et dérapages, s’est construit un bilan mitigé depuis son arrivée à la chancellerie.
Eric Dupond-Moretti en septembre 2020. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 novembre 2023 à 8h30

Eric Dupond-Moretti est ravi. Emmanuel Macron a enfin annoncé la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse. Ce projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres avant la fin de l’année, c’est lui qui devrait le porter devant le Parlement, se félicite-t-on Place Vendôme. Rendre intangible la liberté des femmes à recourir à l’IVG, voilà une avancée majeure à la hauteur de son engagement. Avant cela ? Ah oui, un tout petit détail à régler, une broutille : se défendre des soupçons de «prises illégales d’intérêt» qui pèsent sur lui. Du 6 au 17 novembre, le garde des Sceaux comparaîtra devant la Cour de justice de la République (CJR), qui juge les délits ou crimes commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leur fonction. Motif : il aurait profité de sa position pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu des frictions lorsqu’il était encore avocat – ce qu’il conteste.

Tout est inédit dans cette affaire, à commencer par le fait même qu’un ministre est jugé pendant l’exercice de ses fonctions. A fortiori un ministre de la Justice. Une situation à la hauteur de cette personnalité hors norme de la macronie, un des rares rescapés de la société civile au sein du gouvernement. Et du CV du mis en cause, ancien avocat pénalis