Menu
Libération
Interview

Eric Woerth : «Je milite pour qu’on aille assez vite à 64 ans, et plus tard à 65 ans»

Article réservé aux abonnés
Pour le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, le retour à l’équilibre du système de retraite doit être la priorité. Il dénonce une «ambiance dépensière» et insiste pour que la réforme soit la plus claire possible, sans refonte générale.
Eric Woerth à l'Assemblée nationale, le 12 mars 2019. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 5 juin 2021 à 6h04

Président Les Républicains (LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, ancien ministre du Budget, Eric Woerth se réjouit que la réforme des retraites revienne en jeu. A condition qu’elle ne ressemble pas au précédent essai du gouvernement.

«A un moment donné la question» des retraites sera posée, vient de déclarer Emmanuel Macron. Que comprenez-vous de ses intentions ?

Je comprends qu’il veut réformer le système, mais sans reprendre la réforme envisagée début 2020. Dans celle-ci, il y avait un côté «table rase». On bouleversait le système pour le remplacer par un autre, et personne ne comprenait plus rien alors que chacun se pose des questions très simples : à quel âge pourrai-je partir, avec quelle retraite, et quel niveau de réversion à mon conjoint quand je décéderai ? On croit comprendre, aujourd’hui, qu’on laisse tomber le chamboule-tout et qu’on reprend le dossier de manière plus pragmatique.

La crise du Covid-19 a-t-elle changé les termes du débat ?

Les finances publiques sont extraordinairement chahutées. On a le déficit public le plus important depuis des décennies, et on baigne en plus dans ce que j’appelle une «ambiance dépensière», c’est-à-dire que ça va très au-delà des dépenses d’urgence. Donc il faut du sérieux, parce qu’à un moment, quelqu’un paiera. Et dans les dépenses «ordinaires», il y a le système des retraites, qui est la plus importante. Ce système est déficitaire, de l’ordre de 11 milliards d’euros pour les régimes obligatoi