Président Les Républicains (LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, ancien ministre du Budget, Eric Woerth se réjouit que la réforme des retraites revienne en jeu. A condition qu’elle ne ressemble pas au précédent essai du gouvernement.
«A un moment donné la question» des retraites sera posée, vient de déclarer Emmanuel Macron. Que comprenez-vous de ses intentions ?
Je comprends qu’il veut réformer le système, mais sans reprendre la réforme envisagée début 2020. Dans celle-ci, il y avait un côté «table rase». On bouleversait le système pour le remplacer par un autre, et personne ne comprenait plus rien alors que chacun se pose des questions très simples : à quel âge pourrai-je partir, avec quelle retraite, et quel niveau de réversion à mon conjoint quand je décéderai ? On croit comprendre, aujourd’hui, qu’on laisse tomber le chamboule-tout et qu’on reprend le dossier de manière plus pragmatique.
La crise du Covid-19 a-t-elle changé les termes du débat ?
Les finances publiques sont extraordinairement chahutées. On a le déficit public le plus important depuis des décennies, et on baigne en plus dans ce que j’appelle une «ambiance dépensière», c’est-à-dire que ça va très au-delà des dépenses d’urgence. Donc il faut du sérieux, parce qu’à un moment, quelqu’un paiera. Et dans les dépenses «ordinaires», il y a le système des retraites, qui est la plus importante. Ce système est déficitaire, de l’ordre de 11 milliards d’euros pour les régimes obligatoi