Tous les samedis matin, Eric Woerth chausse sa paire de running. Entre 10 et 15 kilomètres avalés en fractionné avec une bande d’amis triathlètes. C’est ce qui lui permet encore, à 67 ans, d’encaisser les semi-marathons (celui d’Amsterdam, en octobre) et de pratiquer l’alpinisme lors des beaux jours. En politique aussi, on se demande ce qui le fait encore courir. Quand on a été ministre de Chirac et Sarkozy, maire de Chantilly (Oise) pendant vingt-deux ans, député depuis 2002, président de la commission des finances et questeur de l’Assemblée, à quoi bon s’infliger la mission de réflexion sur la décentralisation que vient de lui confier Emmanuel Macron ?
Le fameux millefeuille des collectivités locales, ses acronymes indigestes, ses lobbys d’élus locaux avec un couteau entre les dents pour défendre leur chapelle… On a déjà vu bâton de maréchal plus étincelant. Woerth, lui, a l’air sincèrement enchanté par la tâche qui l’attend ces six prochains mois. «Le débat est technique, reconnaît-il. Pourtant, cela a des conséquences majeures sur la vie quotidienne des gens et l’ambiance du pays.» Tout ça lui trotte dans la tête depuis l’épidémie du Covid. «Cette crise posait la question du partage du pouvoir, se souvient-il. J’entendais parler de la verticalité du pouvoir comme un reproche, comm