«C’est de la pure folie !» se rappelle s’être exclamé Bertrand Pancher, ex-député du groupe centriste Liot, le soir de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Comme tous ses collègues, l’ex-député de la première circonscription de la Meuse a accueilli avec stupeur l’annonce du président de la République après les résultats des européennes. Un mois plus tard, celui qui siégeait dans l’hémicycle depuis 2007 a fait un grand saut dans l’inconnu. Battu au second tour, Bertrand Pancher s’est retrouvé au chômage du jour au lendemain, comme bien d’autres élus. «Violente», «brutale», «inattendue» sont des adjectifs qui reviennent souvent pour qualifier la séquence, dans la bouche des députés battus interrogés par Libération, et confrontés à un changement brutal de situation professionnelle.
Vincent Seitlinger, ancien député LR de la cinquième circonscription de Moselle, raconte : «Ça a été violent. Du jour au lendemain il a fallu faire campagne alors qu’on n’était absolument pas préparés. C’est beaucoup plus compliqué que lors d’une élection classique.» «Ce qui a notamment été très brutal, ça a été de voir tout le travail effectué pendant deux ans jeté à la poubelle. Il y a vraiment un sentiment d’inachevé», déplore de son côté Léo Walter,