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Chez Pol

Et maintenant, la région Auvergne-Rhône-Alpes veut tester les scanners corporels dans les lycées

Deux semaines après le meurtre d’une surveillante à Nogent, la collectivité propose une nouvelle mesure de sécurité, même si elle est ultra coûteuse, non permise par la loi et à l’efficacité non prouvée.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke, avec son prédécesseur, Laurent Wauquiez, à Lyon le 5 septembre. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 25 juin 2025 à 11h06

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Depuis 2015 et l’élection de Laurent Wauquiez à sa tête, la région Auvergne-Rhône-Alpes se targue d’être vraiment très bien gérée économiquement. Et ce malgré les dépenses incongrues et les dîners de Wauquiez avec des pontes locaux payés par l’argent public – et que le candidat malheureux à la présidence de LR n’a pas remboursés, contrairement à ce qu’il avait promis.

Jeudi, à l’occasion de l’assemblée plénière de la région, l’exécutif présidé par Fabrice Pannekoucke va encore faire une proposition assez étonnante pour les finances publiques : expérimenter les scanners corporels et la vidéosurveillance algorithmique à l’entrée des lycées. La collectivité se targuait déjà d’avoir dépensé 102 millions € depuis 2016 pour renforcer la sécurité des lycées à coups de portiques, avec un bilan sur le terrain plus que mitigé. La voilà qui va donc plus loin avec cette proposition faite deux semaines après le meurtre d’une surveillante à Nogent.

Deux problèmes se posent néanmoins. D’une, la loi actuelle ne le permet pas. La région veut donc demander à Bayrou une modification législative, avance Lyon Capitale. De deux, le coût n’est pas anodin : «Ces équipements, utilisés dans les aéroports, coûtent entre 150 000 et 200 000 euros pièce – hors installation, maintenance et personnel formé à leur usage, raille le groupe Socialistes, Ecologistes et Démocrates. Un investissement lourd, sans que la moindre évaluation ne vienne démontrer son efficacité en milieu scolaire.» L’opposition évoque également les «questions juridiques et éthiques majeures» que poseraient de telles installations à l’entrée des lycées et propose plutôt de soutenir l’acquisition de scanners médicaux dans les hôpitaux publics.