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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Et si Donald Trump était en train de plomber le populisme mondial ?

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S’ils se confirment, les effets négatifs de la politique du 47e président des Etats-Unis sur le peuple américain pourraient bien faire du national-populisme un repoussoir absolu dans le reste du monde, et notamment en France, où le Rassemblement national juge vertueuse la logique «MAGA».
Donald Trump dans la loge présidentielle du Kennedy Center, à Washington, lundi 17 mars. (Carlos Barria/Reuters)
publié le 19 mars 2025 à 18h54

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Les Américains appellent ça le wishful thinking. En français, la science cognitive parle de «pensée désidérative». On peut dire, plus simplement, «prendre ses rêves pour la réalité». La vie politique se nourrit quotidiennement de cet optimisme béat. Pour le meilleur, en nous faisant continuer le combat même dans les cas objectivement désespérés. Et pour le pire, quand cette pensée fantasmatique nous aveugle et nous fait, par exemple, nous entêter dans la mauvaise direction du technosolutionnisme en matière d’environnement.

Ne soyons pas naïfs mais émettons quand même, parce que ça fait du bien par les temps qui courent, une hypothèse «désidérative». Elle consisterait à poursuivre des lignes du moment : la distance plus ou moins critique mais toujours alambiquée et embarrassée de nos populistes maison du Rassemblement national vis-à-vis de l’action des trois populistes les plus actifs de ces temps-ci (Poutine, Trump, Nétanyahou). Marine Le Pen a dit à de nombreuses reprises son admiration pour Donald Trump. Et si elle se montre aujourd’hui critique de son action, la créatrice du RN n’a jamais cessé de louer la logique MAGA (Make America Great Again), selon laquelle un président doit se préoccuper uniquement de l’intérêt de son pays. On co