Emmanuel Macron a déjà écarté l’idée d’une indexation des salaires sur l’inflation. Il privilégie les dispositifs censés inciter les employeurs à verser des primes et son gouvernement évoque le principe d’un «dividende salarié» tout en invitant courtoisement les entreprises à augmenter les salaires. Pour le reste, le chef de l’Etat et ses ministres s’en remettent en premier lieu à l’argent public – c’est aisé – en dégainant des boucliers et des chèques, certes utiles, mais peu ciblés vers ceux qui en ont le plus besoin.
Analyse
Dans un contexte d’inflation galopante, force est de constater que malgré tout cela le compte n’y est pas. La paupérisation des salariés rémunérés, par exemple, jusqu’au salaire médian (en gros jusqu’à 2 000 euros net) devient une urgence sociale. Ce sont eux qui prennent de plein fouet l’envolée des prix des produits alimentaires et celle, certes mieux compensée par l’Etat, du coût de l’énergie. La situation idéale serait un mouvement naturel conduisant les entreprises à augmenter les salaires en ponctionnant sur leurs marges ou, pour celles qui sont cotées, sur les dividendes qu’elles reversent à leurs actionnaires.
Inflation supérieure aux augmentations de salaires
Ce n’est pas le cas, ou pas suffisamment. Si, selon le cabinet Deloitte, 93 % des salariés ont été augmentés en 2022 contre 51 % l’année précédente, la hausse moyenne est d’environ 3 %, soit la plus importante depuis dix ans. Mais cette augmentation reste en dessous de l’inflation actuelle. Seuls les salariés au smic, soit presque un sur ci