Menu
Libération
Le billet de Thomas Legrand

Etat de droit : Bruno Retailleau sur la mauvaise pente

Article réservé aux abonnés
En jugeant «ni intangible ni sacré» l’Etat de droit, le tout nouveau ministre de l’Intérieur continue sa dérive, sous l’œil pour l’instant impassible de Michel Barnier.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à la sortie du premier Conseil des ministres, à l'Elysée le 23 septembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 30 septembre 2024 à 16h11

Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.

«L’Etat de droit, ça n’est pas intangible ni sacré. […] La source de l’Etat de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain.» Cette phrase de Bruno Retailleau est une hérésie démocratique et républicaine à deux niveaux, un niveau purement politique et un niveau principiel. Politique d’abord : si l’on considère que la volonté populaire exprimée lors des élections doit tout pouvoir remettre en cause, sans limites, alors observons ce que le peuple a dit la dernière fois qu’il s’est exprimé, les 30 juin et 7 juillet. Le peuple, puisque Bruno Retailleau n’a que ce référentiel à la bouche, a donné moins de 7 % à son parti le premier dimanche des législatives et a repoussé massivement, et de façon transpartisane, le RN et ses solutions. Donc, si l’on suit la logique du ministre de l’Intérieur, celui-ci ne devrait pas être à son poste et le locataire légitime de la place Beauvau devrait tenir un discours à peu près inverse du sien.

Mais plus important, les propos de Bruno Retailleau sur l’Etat de droit pourraient le placer hors du fameux arc rép