Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.
«L’Etat de droit, ça n’est pas intangible ni sacré. […] La source de l’Etat de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain.» Cette phrase de Bruno Retailleau est une hérésie démocratique et républicaine à deux niveaux, un niveau purement politique et un niveau principiel. Politique d’abord : si l’on considère que la volonté populaire exprimée lors des élections doit tout pouvoir remettre en cause, sans limites, alors observons ce que le peuple a dit la dernière fois qu’il s’est exprimé, les 30 juin et 7 juillet. Le peuple, puisque Bruno Retailleau n’a que ce référentiel à la bouche, a donné moins de 7 % à son parti le premier dimanche des législatives et a repoussé massivement, et de façon transpartisane, le RN et ses solutions. Donc, si l’on suit la logique du ministre de l’Intérieur, celui-ci ne devrait pas être à son poste et le locataire légitime de la place Beauvau devrait tenir un discours à peu près inverse du sien.
Mais plus important, les propos de Bruno Retailleau sur l’Etat de droit pourraient le placer hors du fameux arc rép