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Libération
Nouveau chapitre

Europe Ecologie-les Verts devient «les Ecologistes»

A gauche, les grands travaux pour 2027dossier
A Pantin, la secrétaire nationale d’EE-LV, Marine Tondelier, a ouvert un nouveau chapitre de cette famille politique française, avec un premier objectif : «Devenir le premier parti des ruralités».
Marine Tondelier à Pantin, le 14 octobre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 octobre 2023 à 19h27

Changement d’appellation sur le fronton de la maison mère. Fini le nom à rallonge datant de 2010 – Europe Ecologie-les Verts – où les écolos français n’avaient pas voulu abandonner l’ancienne marque après leurs succès de listes «ouvertes» à la société civile aux européennes et régionales. «Le nom change, EE-LV s’ouvre […]. Nous sommes les Ecologistes.» Et voilà comment, à la Cité fertile de Pantin (Seine-Saint-Denis), Marine Tondelier, leur secrétaire nationale, a officialisé, ce samedi, «le lancement d’un nouveau mouvement», celui d’une famille politique française née dans les années 70 mais qui, à une époque où le réchauffement climatique est devenu réalité, a toujours autant de mal à faire entendre ses solutions et propositions. «Nous avons gagné certaines batailles et nous gagnerons les suivantes», a promis la conseillère municipale de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

Après avoir fait observer deux minutes de silence – l’une pour Dominique Bernard, le professeur assassiné à Arras vendredi et l’autre pour les victimes israéliennes et palestiniennes – Marine Tondelier (re)précise les contours de ce nouveau mouvement destiné à faire revenir à lui cette jeunesse qui préfère se tourner vers les ONG plutôt qu’un parti politique pour se battre en faveur du climat. «On ne s’engage plus aujourd’hui comme il y a 40 ans, on ne prend plus sa carte dans un parti comme on entrerait en religion, épousant en même temps sa cause, tous ses codes, a-t-elle convenu. La criminalisation des écologistes, le sentiment d’impuissance, le fait de ne pas trop savoir par où commencer, vers qui se tourner, le sentiment d’illégitimité, tout cela a un impact fort. Mais vous connaissez les écologistes : ils ne se résignent jamais. Ils s’adaptent. Ils consultent. Ils cherchent des solutions et cherchent surtout à les mettre en œuvre.»

«Nous sommes entrés dans l’âge de la maturité»

Pour cela, la cheffe des écolos français a promis un «nouveau site internet», une «plateforme de mobilisation en ligne», une «application smartphone ouverte» ou encore une «école de formation alliant écologie populaire, apprentissage des savoirs militants et formation des cadres». «Nous sommes entrés dans l’âge de la maturité», a-t-elle promis alors que son camp est souvent caricaturé pour ses propositions. Comme plusieurs formations de gauche, ces nouveaux «écologistes» veulent aussi «devenir le premier parti des ruralités». «L’écologie, c’est pour tout le monde […] et ça marche partout», a scandé l’élue des Hauts-de-France, promettant aussi de «faciliter l’engagement des classes populaires».

Quant à la poursuite de l’appartenance du mouvement à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) après les récentes tensions à gauche après les premières déclarations insoumises suite à l’attaque terroriste du Hamas en Israël, Tondelier, après son interview dans Libération, n’en a pas dit un mot dans son discours. Les oreilles de Jean-Luc Mélenchon et de certains insoumis ont dû cependant siffler lorsque l’écolo a affirmé que les siens «ne répondron[t] pas, non jamais, par la brutalité politique par de la brutalité». «Ce sont nos valeurs, a-t-elle ajouté. Loin du bruit, on apaise, on protège et on construit.» Message transmis.