Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 février, Emmanuel Macron est apparu en majesté aux côtés de Charles Michel, le président du Conseil européen, et d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors de la conférence de presse qui clôturait le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement consacré à la guerre de conquête lancée par la Russie contre l’Ukraine. Une présence surprenante, puisque le chef de l’Etat n’exerce aucune responsabilité particulière dans l’architecture communautaire, même si la France préside depuis le 1er janvier et pour six mois le Conseil des ministres de l’Union européenne. En clair, ce sont ses ministres qui président les formations spécialisées (Agriculture, Finance, Transport), pas lui. Mais Charles Michel lui a fait ce cadeau comme pour souligner à quel point Emmanuel Macron est désormais le leader incontestable d’une Union confrontée pour la première fois depuis 1957 à une menace militaire à laquelle elle n’était pas préparée.
Chef de guerre
Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, la France, seule réelle puissance militaire et nucléaire de l’UE, mais aussi seul pays euro