On sait au moins depuis Bernard Tapie que la politique, «c’est sérieux». L’ancien ministre et patron de l’Olympique de Marseille, mort en 2021, l’avait formulé sur le plateau de France 2, en juin 1994. Scène culte – le présentateur Paul Amar sortant d’un sac des gants de boxe alors que l’homme d’affaires débattait face à Jean-Marie Le Pen. La scène n’avait pas fait rire Tapie, toute bête médiatique qu’il était.
Tête de liste Les Républicains pour les européennes du 9 juin, François-Xavier Bellamy prend lui aussi le parti du «sérieux». Certains, à droite, le poussent pourtant à sortir de son couloir, à lâcher une phrase claquante, une proposition coup de poing. «Nous ne sommes pas les seuls sur ce créneau. Faire sérieux, ça marche quand vous avez le pouvoir, note Aurélien Pradié, député LR du Lot. Mais il ne faut pas que ça se substitue à l’idéal.» L’agrégé de philo assume, lui, de mener une campagne qui lui ressemble. Studieuse, donc. «On ne peut pas, dans une bonne campagne, sortir le candidat de sa façon d’être, le soutient un conseiller LR. En 2017, le propos de Fillon collait à son phy