Tout le monde dans son camp, attendait un signal. Il l’a donné ce mercredi 23 novembre à l’aube. Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance et président des eurodéputés Renew, a clairement exprimé dans Politico son «envie de mener la bataille des européennes». Le chemin de l’ancien socialiste, élu à Strasbourg depuis 2019, vers la tête de liste aux élections du 9 juin 2024 était tout tracé après l’annonce, la veille, de Thierry Breton. Le Commissaire européen français avait annoncé dans une interview au Figaro qu’il n’était «pas candidat à la candidature».

Favori des siens pour mener la liste puisqu’il dirige déjà le parti et préside un groupe parlementaire à Bruxelles et en Alsace, Séjourné s’était laissé encore quelques semaines de réflexion pour savoir s’il pouvait viser, après l’élection, l’un des «top jobs» de l’UE. Or, les places sont chères et comptées, surtout depuis que la France a placé Christine Lagarde à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). «Je souhaite qu’on puisse avoir un trait d’union entre le premier mandat et le deuxième mandat», dit-il à Politico, soucieux d’«européaniser» la campagne contrairement à d’autres futures têtes de liste, comme Jordan Bardella au Rassemblement national bien décidés à «sanctionner le gouvernement».

L’ancien conseiller politique du Président, sorti de l’Elysée il y a cinq ans pour diriger la campagne européenne de la tête de liste de l’époque, Nathalie Loiseau, secondée de l’écologiste Pascal Canfin, ne sera pas investi officiellement avant le début d’année prochaine. Le tableau des têtes de liste pour 2024 se complète donc : outre Bardella pour le RN, les communistes ont déjà choisi Léon Deffontaines (27 ans), tandis que les écologistes ont opté pour Marie Toussaint. Les Républicains pourraient reconduire François-Xavier Bellamy, tout comme les insoumis avec Manon Aubry et les socialistes avec Raphaël Glucksmann qui a fait acte de candidature et attend tranquillement son investiture.