«Dans le silence d’Oradour, toute parole semble inutile», a déclaré Emmanuel Macron ce lundi 10 juin dans le village martyr de Haute-Vienne, avant d’enchaîner… sur un discours. En une dizaine de minutes – record de brièveté pour une allocution historique du Président – le chef de l’Etat a commémoré le massacre, il y a quatre-vingt ans, de 643 hommes, femmes et enfants par la division Waffen SS Das Reich. Et a conclu : «C’est dans ce souvenir d’Oradour que nous devons faire renaître […] la sève de notre projet européen.»
Petite ombre au tableau dudit projet : la veille, le village de 2 500 habitants a, pour la toute première fois de son histoire, placé le Rassemblement national (RN) en tête du scrutin des européennes dimanche. La liste présidentielle, elle, n’arrive qu’en troisième position, malgré tous les efforts de l’exécutif pour sauver le soldat Valérie Hayer, sa candidate.
Loin d’être une exception, Oradour-sur-Glane vient confirmer la règle : le RN a remporté toutes les communes visitées par le Président dans le cadre des commémorations de la Seconde Guerre mondiale en 2024.