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Rebelote

Européennes : François-Xavier Bellamy mènera de nouveau la liste LR, annonce Eric Ciotti

Elections européennes 2024 dossier
Le patron des Républicains (LR) Eric Ciotti a annoncé ce lundi 15 janvier au soir sur TF1 que le député européen François-Xavier Bellamy conduirait la liste LR pour les européennes de juin. Tout sauf une surprise, faute d’autres candidats déclarés à droite.
Francois-Xavier Bellamy, à Bruxelles, le 6 novembre 2023. (Union Europeenne/Hans Lucas via AFP)
publié le 15 janvier 2024 à 22h01

Enfin, diront les plus pressés. Mettant fin à un faux suspense, le chef des Républicains (LR) Eric Ciotti a annoncé ce lundi 15 janvier au soir que le député européen François-Xavier Bellamy «dirigera» la campagne de la droite pour les européennes de juin. Après avoir longtemps hésité, et consulté, le député des Alpes-Maritimes a présenté sur TF1 son candidat comme un «homme de convictions, de valeurs, de travail et d’expérience». A qui reviendra la lourde tâche de mener la liste d’un parti en lambeaux, dont le score, 8,4 % au précédent scrutin, en 2019, avait poussé Laurent Wauquiez, l’ancien patron du parti, à la démission. A l’époque, c’est lui qui avait dégoté le jeune professeur de philosophie, élu à Versailles.

Déjà tête de liste il y a cinq ans, Bellamy retourne donc au charbon avec l’envie de «reconstruire une Europe qui donne à nos démocraties les moyens de maîtriser leur destin», comme il le détaille dans une interview au Figaro publiée ce lundi soir. Personne à droite n’avait fait acte de candidature. Les consultations à tout va d’Eric Ciotti n’auront pas non plus fait émerger une autre figure. Pour ce cru 2024, Bellamy liste ses thèmes de campagne : l’immigration est placée en haut de la pile, avant la «sécurité économique» et l’écologie. Le refrain de la «civilisation» entonné en 2019 est - pour l’heure - remisé, au profit des «racines» de l’Europe et de son «identité».

Concurrence du RN

Au même moment, recevant les parlementaires de la majorité à l’Elysée, Emmanuel Macron encourageait ses troupes à se «mobiliser dans la bataille» des européennes. Campagne durant laquelle les candidats seront amenés notamment à se positionner sur la fin de vie, dont un projet de loi sera déposé en février, a annoncé le chef de l’Etat. Une possible embûche pour Bellamy, dont les positions conservatrices avaient été critiquées dans son camp en 2019. «Certains ont intérêt à multiplier les caricatures pour éloigner l’attention des vrais sujets», balaie l’intéressé dans les colonnes du Figaro. Le candidat de la droite devra aussi répondre à la concurrence des têtes de liste Marion Maréchal (Reconquête) et Jordan Bardella (Rassemblement national), dont les convictions sur l’immigration sont identiques.

La liste Bardella ? Sur TF1, Ciotti a fait dans la nostalgie, assurant que son camp, autrefois au pouvoir, est «associé à la Ve République», dispose d’une «expérience» et de «valeurs». «Nous aspirons à l’ordre et à la liberté», a insisté Ciotti avant de pointer le programme économique du RN proche, selon lui, de celui de Jean-Luc Mélenchon. La tête de liste Bellamy compte, elle, sur son bilan au Parlement européen pour se différencier du RN qui, en cinq ans, «n’a rien fait de la confiance des Français». La droite compte surtout cogner sur les volte-face de Marine Le Pen sur l’Europe. Le RN a «vanté le Frexit et fait de la sortie de l’euro sa première priorité en 2017, pointe-t-il, avant de changer ensuite de discours».

Aussitôt l’officialisation de la candidature de Bellamy faite, cadres et parlementaires ont salué le choix de leur patron. Ces derniers temps, beaucoup à droite craignaient que les atermoiements de Ciotti finissent par fragiliser le candidat Bellamy. «Avec son excellent bilan, sa droiture et son sérieux, un espoir se lève à droite», a applaudi sur X (ex-Twitter) le porte-parole du parti, Guilhem Carayon, qui lorgne une place sur la liste. L’ancien député LR du Vaucluse Julien Aubert, lui aussi candidat à une place, a loué un «homme intègre, intelligent et de convictions».