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Groupuscules

Extrême droite : derrière la multiplication des manifestations, une stratégie coordonnée

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En multipliant les déclarations de rassemblements depuis début décembre, les groupes radicaux cherchent autant à mobiliser leur base qu’à déborder les services de l’Etat, qui n’appliquent plus la consigne d’interdiction systématique posée par Gérald Darmanin.
Le 2 décembre, lors d'un rassemblement de l'extrême droite à Paris. (Corentin Fohlen/Libération)
publié le 18 décembre 2023 à 11h50

C’est le jeu du chat et de la souris. Paris, Nantes, Tours, Clermont-Ferrand, Lille, Annemasse, Aix-en-Provence, Brest, Strasbourg, Toulouse… Depuis début décembre, dans la foulée du drame de Crépol, l’extrême droite appelle à des manifestations aux mots d’ordre racistes partout en France. Des défilés pour la plupart interdits par les autorités, qui invoquent le risque de troubles à l’ordre public. Pas de quoi décourager la mouvance qui, semaine après semaine, reproduit ses appels à descendre dans la rue.

Selon les éléments consultés par Libération, il s’agit là d’une stratégie coordonnée, visant à mobiliser la base militante, à nourrir la propagande victimaire des groupes concernés, mais aussi à saturer les autorités. Avec un certain succès : plusieurs rassemblements récents à Paris, Laval, Bordeaux ou Versailles, pourtant organisés par des groupuscules radicaux, sont passés au travers des mailles du filet. Parfois du fait d’arrêtés préfectoraux mal ficelés, parfois faute d’arrêté.

Plan adopté par des larges pans de la mouvance

Cette frénésie est la mise en application d’une stratégie pensée par Jean-Eudes Gannat, leader de l’ex-groupe radical angevin l’Alvarium, dissous en 2021, et désormais à la tête du «Mouvement Chouan». Dans la foulée des premières mobilisations, le jeune homme a appelé à multiplier les rassemblements partout en France, quitte