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Séparatisme

Extrême droite : Gérald Darmanin lance la dissolution de l’Alvarium, groupe identitaire angevin

Selon nos informations, des «faits de violence» et d’appel à la haine sont notamment reprochés aux membres de l’Alvarium. Contacté, le chef du groupe national-catholique assure qu’il continuera à militer.
Jean-Eudes Gannat, chef de l'Alvarium, en mai 2018 à Angers. (Josselin Clair /Le Courrier de l'Ouest/Maxppp)
publié le 29 octobre 2021 à 12h32
(mis à jour le 29 octobre 2021 à 12h32)

Après Génération identitaire (GI), c’est un autre groupuscule d’extrême droite radicale, tendance national-catholique cette fois, qui se retrouve dans le viseur de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a annoncé sur son compte Twitter jeudi soir avoir engagé «une procédure contradictoire à l’encontre d’un groupement de fait d’ultra-droite, l’Alvarium, situé à Angers, en vue de sa dissolution». «Ce qui leur est reproché, ce sont des faits de violence en réunion, de dégradation, des faits de discrimination», confirme une source gouvernementale contactée par Libération.

«Des locaux, on en retrouvera»

Dans son tweet, Gérald Darmanin a justifié la procédure en pointant du doigt les «nombreux faits constatés» et «les signalements répétés de nombreux élus, dont le maire d’Angers», Christophe Béchu. Selon les informations de Libé, sont en cause des faits de violence impliquant des membres du groupe ainsi que, comme pour GI, des appels à la haine raciale. «Des locaux, on en retrouvera, et on recommencera», réagit le leader du groupe, Jean-Eudes Gannat, contacté par Libération, qui confirme avoir reçu le courrier lançant la procédure de dissolution.

Dernier fait en date, une bagarre à proximité des locaux de l’Alvarium, situé dans le centre de la ville, en mai. Les membres du groupuscule identitaire avaient alors roué de coups des opposants politiques qui avaient collé un sticker sur leur devanture. L’affaire avait été jugée en juin et trois membres de l’Alvarium avaient été condamnés, dont le frère de Jean-Eudes Gannat, François-Aubert Gannat, écroué après avoir écopé d’une peine de huit mois de prison. Ce fils d’un ancien cadre local du Front national avait déjà été condamné en 2019 pour des violences sur un policier et provocation à la haine raciale.

Branche pétainiste

A la suite de cette affaire, huit députés de la majorité avaient demandé la dissolution du groupe à Gérald Darmanin, qui s’est donc désormais saisi du dossier. «Ce n’est pas une surprise, on n’est pas nés de la dernière pluie. soupire Jean-Eudes Gannat. Je ne me fais pas d’illusion sur cette procédure contradictoire mais je vais répondre.» Estimant que les faits de violence reprochés à son groupe restent faiblards, le militant avance que «cette procédure est hallucinante : à ce rythme, en invoquant des bagarres et le fait d’être anti-immigration, on peut dissoudre le Rassemblement national». Puis d’ajouter : «Et ce d’autant que nous jouons le jeu des élections», en référence à sa candidature sous l’étiquette l’Alvarium dans le canton de Segré (Maine-et-Loire) aux dernières départementales, où il a recueilli 3,15 % des suffrages.

Depuis l’annonce du lancement de la procédure de dissolution, les témoignages et messages de soutien L’Alvarium ont commencé à fleurir sur les réseaux sociaux émanant de militants royalistes de l’Action française, d’anciens identitaires ou encore de la branche bourguignonne des pétainistes d’Yvan Benedetti. Julien Rochedy, ancien président du FNJ et désormais influenceur d’extrême droite, a également affirmé son «soutien à [son] ami de longue date Jean-Eudes Gannat» : «Et vive l’Alvarium.»