Après la proposition en ce sens de Gérald Darmanin fin novembre, le conseil des ministres a acté ce mercredi 6 décembre la dissolution du groupuscule d’extrême droite Division Martel, «conformément aux instructions du Président de la République», a annoncé le ministre de l’Intérieur dans un message publié sur X (ex-Twitter). «Ce groupuscule incite à la violence et à la haine raciale. Il n’a pas sa place dans notre République», a ajouté Gérald Darmanin.
Exclusivité Libé
Selon le décret de dissolution, la Division Martel, qui s’est constituée durant le second semestre 2022 pour compter une trentaine de membres, prône un combat par la violence «contre les antifas et les personnes issues de l’immigration ou présumées musulmanes» pour «favoriser l’avènement d’une suprématie nationaliste et xénophobe».
«Le groupement propage des idées justifiant la discrimination et la haine envers les personnes étrangères ou les Français issus de l’immigration, notamment par leur assimilation à des délinquants ou des criminels», affirme le décret, ajoutant que «cette idéologie se traduit par une recherche permanente de confrontation se matérialisant par l’organisation d’opérations punitives à l’encontre de ces personnes».
Projet de descente raciste
Composé notamment d’ex-membres des Zouaves Paris ou du Bastion social, des groupuscules déjà dissous, la Division Martel s’est constituée au second semestre 2022. Elle s’est fait remarquer en décembre avec un projet de descente raciste visant des supporters maghrébins en marge de la demi-finale de Coupe du monde de football France-Maroc.
Plusieurs militants du groupe étaient également présents fin avril à Saint-Brevin (Loire-Atlantique), où une manifestation contre un centre d’accueil pour demandeurs d’asile avait provoqué des heurts. Selon le ministère de l’Intérieur, au moins un membre de la Division Martel est soupçonné d’être impliqué dans les violences de Romans-sur-Isère.
«Cela faisait plusieurs mois que les services travaillent sur ce groupement de fait qui vise à promouvoir le recours à la violence pour favoriser l’avènement d’une suprématie nationaliste et xénophobe», avait souligné le ministère de l’Intérieur fin novembre. Deux autres groupuscules d’extrême droite, dont les noms n’ont pas été communiqués et dont la procédure est en cours, sont aussi concernés par une procédure de dissolution.