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Liberté de la presse

Extrême droite : pendant les législatives, une explosion des violences et menaces contre les journalistes

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Les atteintes à la liberté de la presse dénombrées par la Fédération européenne des journalistes se sont multipliées en juin. Près de 70 % d’entre elles revêtent un caractère xénophobe, à l’image des épisodes rapportés par «Libé».
Meeting de campagne de Jordan Bardella au Palais des sports de Paris, le 2 juin. (Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
publié le 30 juillet 2024 à 8h03

Dimanche 2 juin, au Dôme de Paris, dans le XVe arrondissement. Dernier meeting de campagne de Jordan Bardella dans la campagne pour les européennes. La tête de liste du Rassemblement national vient de terminer son discours sur «la submersion migratoire», prophétisant la «mort» possible de «notre civilisation». Tandis que les enceintes crachent du Abba ou du Johnny Hallyday, le président du RN descend dans la fosse pour son bain de foule habituel. Les fanatiques du président du Rassemblement national se précipitent sur lui, ils veulent tous leur selfie, c’est la bousculade.

Les journalistes ne sont pas les bienvenus. «Arrêtez de pousser, merde !» crient quelques-uns, irrités par les caméras venues capter l’instant. Une reporter de radio tente de faire réagir Bardella au commentaire du directeur de la gendarmerie nationale, outré par la mise en scène d’un gendarme sur un tract de campagne. «Est-ce que c’est le moment de faire ça ?», lui lance une femme. «Vous n’avez pas des trucs plus urgents ?» renchérit Bardella. La foule se met à huer la journaliste, une femme lui lance : «Oh mais ta gueule !» La tête de liste intime aux sympathisants de se calmer, mais le message n’est pas intégré par tous.

A quelques mètres, une équipe de télévision cherche à filmer le bain de foule. Une reporter d’images, coincée dans la cohue, lève sa caméra à bout de bras au-dessus de sa tête. Soudain, un groupe de sympathisants frontistes tente d’attraper