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Analyse

Face à la colère des agriculteurs, la gauche pas muette mais peu audible

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Alors que les normes environnementales sont mises en cause par les gros syndicats agricoles, et que les élus de gauche sont moins nombreux dans les territoires ruraux, leur discours sur le monde paysan peine parfois à être entendu face à la rhétorique eurosceptique de l’extrême droite.
Sur le barrage de Pamiers (Ariège), le 23 janvier. (Matthieu Rondel/Hanslucas pour Liberation)
publié le 23 janvier 2024 à 20h18

Des tirs de fusée de détresse qui l’auraient visé personnellement, la contamination de ses champs par une plante invasive, l’abandon délibéré de ses bovins sur une route à grande vitesse. Voilà les représailles qu’estime avoir subi l’eurodéputé écologiste Benoît Biteau, défenseur de l’agroécologie depuis sa ferme en Charente-Maritime, de la part de ses collègues paysans qui ne partagent pas sa vision des choses. «Ceux qui sont endoctrinés par les éléments de langage de la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, ndlr]», fustige l’éleveur charentais. «Mais si l’accueil est souvent frais, quand on discute vraiment, les échanges deviennent plus cordiaux, dit aussi Benoît Biteau. Ils finissent parfois par admettre qu’on est d’accord sur le fond.»

«On doit être au contact des gens»

Face au courroux des champs qui sourd depuis l’automne, notamment du fait d’une baisse et d’un retard des aides de la Politique agricole commune (PAC), la gauche a pourtant de la peine à se faire entendre. Le député socialiste de Meurthe-et-Mo