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Table ronde

Face à la «lente agonie» du continent, Macron et Draghi appellent au réveil de l’Europe

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Au Collège de France, le chef de l’Etat et l’auteur du récent rapport sur la compétitivité européenne et ex-patron de la BCE voient dans l’élection de Donald Trump une raison de plus pour que l’Europe agisse.
Emmanuel et Mario Draghi, au Collège de France à Paris, mercredi 13 novembre. (Teresa Suarez/AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 20h45

Ces deux-là ne se quittent plus. Après le sommet des 27 à Budapest vendredi, pour la deuxième fois en moins d’une semaine, Emmanuel Macron, le président de la République française et Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ex-président du Conseil italien, se sont retrouvés au Collège de France dans le quartier Latin à Paris pour discuter de la compétitivité européenne. Une fois de plus, le duo, que l’hebdomadaire allemand Der Spiegel avait surnommé «Dracon» en 2021 pensant alors que le couple franco-italien se substituerait à celui franco-allemand, se rejoint sur le diagnostic. L’Italien, sauveur de l’euro dans la décennie précédente, a remis un rapport de 400 pages en septembre, appelant au sursaut pour mettre un terme à la «lente agonie» du continent, à son décrochage avec les Etats-Unis, déclarant devant la presse que «pour la première fois depuis la guerre froide, l’Union européenne doit réellement craindre pour sa survie». C’est le même champ lexical qu’Emmanuel Macron avait employé en avril lors de son discours de la Sorbonne en alertant : «L’Europe peut mourir.»

Les deux hommes veulent voir dans l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, une hypothèse qu’ils avaient déjà en tête en avril comme en sept