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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Face à la «menace existentielle» russe, l’extrême droite s’accroche à son vieux logiciel

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Si Marine Le Pen et ses alliés fustigent l’idée d’un péril venu de Russie, avec qui ils partagent une vision identitaire et autoritaire, c’est aussi parce qu’ils refusent qu’il prenne le pas dans l’opinion sur la peur de l’islam et de l’immigré, leur principal carburant.
Marine Le Pen à l'Assemblée, le 2 décembre 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 9 mars 2025 à 16h59

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La réalité de la menace russe est une très mauvaise nouvelle pour l’extrême droite. Parce que les extrêmes droites françaises et européennes, dans leur diversité, partagent avec le régime poutinien la même vision identitaire, blanche, chrétienne, machiste et autoritaire de la société ; parce que pour contrer cette menace sans l’aide des Américains (qui font maintenant partie du problème), à l’évidence, seule la dimension européenne, qu’ils exècrent, paraît adaptée. Et puis, affirmer que la Russie est la première menace pour l’Europe, comme le font une partie de la droite, le bloc central, les socialistes et les écologistes, c’est passer au second plan le «péril suprême» du «grand remplacement», les menaces islamistes et «wokes».

Ce week-end, le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu disait : «La menace russe est réelle, l’Europe doit se réveiller.» Marine Le Pen avait, au contraire, vendredi 6 mars, à la tribune de l’Assemblée, minimisé le danger russe : «Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chan