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Au rapport

Face à la recrudescence des dérives sectaires, Beauvau veut renforcer la Miviludes

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Le ministère de l’Intérieur, par la voix de Marlène Schiappa rend ce jeudi un rapport au gouvernement dénonçant la hausse des dérives sectaires depuis le début de la crise sanitaire. La ministre déléguée à la Citoyenneté entend renforcer le rôle de la Miviludes, dont elle a désormais la tutelle.
Marlène Schiappa, ici le 2 février à l'Assemblée nationale, a la tutelle de Miviludes au sein de son ministère. (Thomas Samson/AFP)
publié le 25 février 2021 à 12h25

Le Covid-19 a offert du grain à moudre aux gourous du bien-être, prophètes apocalyptiques et chantres des théories complotistes. C’est ce que révèle une étude menée conjointement par la police, la gendarmerie et la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), remise au gouvernement ce 25 février, et que Libération a pu consulter. L’organisme, créé en 2002 afin de coordonner la lutte contre les dérives sectaires, y déplore «une augmentation de ses saisines par rapport à 2019», un chiffre déjà en hausse de 30% en cinq ans. En 2020, la Miviludes a reçu 3 008 signalements, dont 686 évalués comme sérieux. Et 16 procédures ont été adressées aux autorités judiciaires. «Les femmes restent plus touchées par les manipulations mentales», pointe l’étude, qui attribue ce phénomène à plusieurs mécanismes : «la prédation sexuelle, la pluralité des thématiques de santé ainsi que la fragilité des situations économiques (les femmes sont davantage exposées à la précarité)».

140 000 personnes touchées

La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, qui a la tutelle de la Miviludes depuis cet été, jugeait mercredi soir ce rapport «accablant», rappelant qu’en France «140 000 personnes sont touchées par des dérives sectaires, dont 90 000 enfants». Elle annonçait vouloir «renforcer» cette mission interministérielle,