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La gauche pense et se déchire, mais la gauche a aussi des réflexes qui la sauvent et bien souvent sauvent aussi la République. Elle est mue par une grégarité vitale quand l’essentiel est en jeu. Pendant tout le XIXe siècle, les gauches s’unissaient sporadiquement et, par à-coups, ont fini par imposer la République. Clemenceau était, à la fin du XIXe siècle, un insupportable parlementaire bordélisateur d’extrême gauche, anticlérical et anticolonialiste. Au moment de l’affaire Dreyfus, il prit une position, avec Jaurès, qui créa la gauche du XXe siècle, toujours républicaine, humaniste, démocratique, progressiste et sociale.
«La liberté sans la solidarité n’est qu’un mot»
Cette gauche du XXe siècle s’unira contre le fascisme : c’est le Front populaire et la Résistance, le CNR. Une extrême gauche révolutionnaire subsiste toujours un peu en marge quand il s’agit de gouverner mais est présente quand la réaction menace. Aujourd’hui, le réflexe salutaire, moteur du Nouveau Front populaire, sait quelles sont ses racines, quelle est sa lignée. Et elle peut en être fière. Rien de tel pour le macronisme qui, n’ayant jamais su ou voulu se définir, n’a pas d’épaules sur le