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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Face au réchauffement climatique, il est irresponsable de ne compter que sur la science

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Le solutionnisme technologique pour enrayer à lui seul les émissions de gaz à effet de serre est un fantasme et un piège mortel. L’horloge tourne et, pour éviter la catastrophe, il n’y a pas d’autre voie que la baisse massive et résolue de notre consommation d’énergies fossiles.
Une plateforme de forage de TotalEnergies en cours de construction dans l'ouest de l'Ouganda, le 22 février 2023. (Badru Katumba/AFP)
publié le 27 juin 2023 à 19h21

C’est un mirage dangereux de croire que les seuls progrès de la science vont suffire pour limiter à court terme le dérèglement climatique et ses conséquences de plus en plus extrêmes pour l’habitabilité de notre planète. Il est encore pire de le faire croire en connaissance de cause pour esquiver aujourd’hui les gestes qui sauvent, en premier lieu la baisse massive et résolue de la consommation d’énergies fossiles. De nombreux acteurs, économiques ou politiques, brandissent pourtant le fantasme scientiste pour défendre de fait une forme de statu quo, au nom d’une croissance qu’il faudrait quoi qu’il en coûte préserver. Mais l’horloge tourne et certains seuils que les scientifiques pointent comme des paliers irrémédiables sont sur le point d’être franchis.

La science a évidemment un rôle majeur à jouer dans ce combat contre le dérèglement climatique et notre nécessaire adaptation à ses conséquences, personne ne dit le contraire. Mais d’ici là, en attendant que des solutions vertueuses voient concrètement le jour, une démarche de sobriété doit s’imposer d’urgence aux acteurs les plus polluants, qu’ils soient industriels ou parti