«Je n’ai rien de commun, ou pas grand-chose de commun, avec les thèses ou les idéologies du Rassemblement national.» Ce 6 septembre, invité du 20 heures de TF1 au lendemain de sa nomination à Matignon, Michel Barnier se voulait rassurant. S’il assurait ne pas avoir eu de «discussion» avec Marine Le Pen, le chef du futur gouvernement disait «respecte [r]» la triple candidate à la présidentielle. Et avec elle les «11 millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement national». «Leurs voix comptent», insistait-il. Une bénédiction ? Le chef du gouvernement sait surtout qu’il doit sa nomination à la bienveillance du RN, qui se garde, pour l’heure, de vouloir le censurer.
Le budget, un premier test à l’automne
La patronne de l’extrême droite, elle, a déjà fait son marché en contrepartie de sa complaisance : des mesures sur l’immigration, le pouvoir d’achat et l’instauration de la proportionnelle. «Michel Barnier semble avoir, sur l’immigration, le même constat que le nôtre. Maintenant, nous attendons de lui des actes», a-t-elle déclaré à la Tribune dimanche trois jours après le changement de locataire à Matignon. De quoi faire sauter Barnier à la corde pour un moment ? L’examen du budget cet automne fera office de test : jusqu’où Marine Le Pen mettra-t-elle le curseur dans ses desiderata ? Qu’acceptera, de son côté, le gouvernem