Un «devoir d’humanité» revendiqué du bout des lèvres, et beaucoup de calculs politiques. En annonçant jeudi à la mi-journée l’accueil du bateau ambulance Ocean Viking à Toulon, Gérald Darmanin semblait surtout avide de répondre au procès en «laxisme» que Marine Le Pen allait intenter à l’exécutif quelques minutes plus tard sur Twitter. «Avec cette décision, il [Emmanuel Macron] ne peut plus faire croire à personne qu’il souhaite mettre fin à l’immigration massive et anarchique», s’est empressée de dénoncer la députée du Pas-de-Calais.
Face à l’offensive de l’extrême droite à quelques semaines de l’examen au Parlement d’un projet de loi sur l’immigration, le ministre de l’Intérieur s’est employé à minimiser les conséquences de l’arrivée des 230 passagers du navire de l’ONG SOS Méditerranée. Primo, «les personnes ne relevant pas du droit au séjour et de l’asile sur notre territoire feront l’objet de procédures d’éloignement sans délai», a précisé Darmanin. Secundo, la France «peut compter sur le soutien de ses partenaires européens», a ajouté le ministre, en répétant à plusieurs reprises que l’Allemagne s’était d’ores et déjà engagée à héberger «un tiers» des passagers du navire de SOS Méditerranée, et que d’autres pays de l’UE allaient suivre. Façon de minimiser le nombre de migrants réellement accueillis.
Rupture avec l’Italie
Tertio, le ministre de l’intérieur «ose» presque sous-entendre que la France ferait une bonne affaire en n’accu