Les vidéos sont partout sur les réseaux, et Sandrine Rousseau hésite : doit-elle réagir, en cette mi-décembre, à la violente agression d’une adolescente à Lyon, attaquée, selon les premiers éléments de l’enquête, en représailles à une plainte pour viol ? Très vite, des observateurs se sont amusés à faire remarquer que la gauche était peu prolixe sur ce fait divers très commenté, en revanche, par la droite et l’extrême droite. Les féministes seraient-elles gênées car les agresseurs étaient des femmes, l’une d’elles voilée ? «J’ai réagi quand on a su que c’était lié à une plainte pour viol mais je ne commente jamais le jour même, je préfère toujours attendre d’avoir plus d’éléments, explique la députée écolo. Là, depuis ce matin, je vois l’histoire d’une femme qui se serait fait violer par un homme sous [obligation de quitter le territoire français, OQTF]. Je la soutiens mais je me méfie : le sujet, c’est le viol, pas l’OQTF.»
Alors que des faits divers saturent de plus en plus souvent l’espace médiatique, la gauche, qui se vit fièrement comme le camp de la raison, semble parfois marcher sur un fil. «C’est normal de partager une émotion mais on est là pour régler les problèmes, pas pour les instrumentaliser», affirme le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, qui déplore